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Mesure de l'intégration des migrants – cadre

Programme de Stockholm

Le programme de Stockholm (en anglais) pour la période 2010-2014 a encouragé l'élaboration d'indicateurs fondamentaux pour un nombre limité de domaines stratégiques pertinents aux fins de la surveillance des résultats des politiques d'intégration, tels que l'emploi, l'éducation et l'inclusion sociale. Ce programme représente également un pas en avant dans l'amélioration de la comparabilité des données entre les États membres.

Déclaration de Saragosse

La conférence ministérielle européenne sur l'intégration de 2010, qui s'est tenue à Saragosse, a donné lieu à la déclaration de Saragosse. Cette déclaration a été adoptée en avril 2010 par les ministres européens responsables des questions d'intégration des immigrants, et a été approuvée par le Conseil «Justice et affaires intérieures» en juin 2010. 

La déclaration de Saragosse a recensé plusieurs domaines stratégiques pertinents pour l'intégration des migrants et a convenu d'un ensemble d'indicateurs communs pour suivre la situation des migrants et les résultats des politiques d'intégration. Il s'agit des «indicateurs de la déclaration de Saragosse». Pour en savoir plus sur ces indicateurs, veuillez consulter ce  document de référence (en anglais). 

La déclaration de Saragosse a invité la Commission à mener une étude pilote afin d'examiner les propositions concernant les indicateurs d'intégration communs, et de faire rapport sur la disponibilité et la qualité des données tirées de sources harmonisées préalablement convenues et nécessaires au calcul de ces indicateurs. Les ministres ont convenu «de promouvoir le lancement d'un projet pilote en vue de l'évaluation des politiques d'intégration, notamment l'examen des indicateurs et l'analyse de la signification des indicateurs définis en tenant compte des contextes nationaux, du contexte des différentes populations migrantes et des différentes politiques de migration et d'intégration des États membres, et la rédaction de rapports sur la disponibilité et la qualité des données provenant de sources harmonisées convenues et nécessaires au calcul de ces indicateurs».

L'étude a donné lieu au rapport Using EU indicators of immigrant integration. Les indicateurs existants et proposés sont en grande partie fondés sur ce rapport.

Sources de données

Les données utilisées pour les indicateurs sur l'intégration des migrants proviennent essentiellement de l'enquête de l'UE sur les forces de travail (EFT-UE) et des statistiques de l'UE sur le revenu et les conditions de vie (EU-SILC). Elles sont complétées par l'enquête européenne par interview sur la santé (EHIS) et des sources de données administratives.

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Couverture

La production d'indicateurs sur l'intégration des migrants est généralement effectuée au moyen de statistiques basées sur des échantillons, les registres de la population ou les registres des ressortissants étrangers résidents, et d'autres sources appropriées. L'utilisation combinée des données de l'EFT-UE, de l'EU-SILC et de l'EHIS pour extraire des indicateurs sur l'intégration des migrants est possible en raison de leur forte harmonisation. Les enquêtes sont également conçues de telle sorte que la comparabilité des données entre les États membres est optimisée. Toutefois, pour ces deux types de sources de données (administratives et d'enquêtes), certaines limitations existent.

Statistiques basées sur des échantillons

En ce qui concerne les données d'enquêtes, des limitations s'appliquent à la couverture des populations de migrants. Par définition, l'EFT, l'EU-SILC et l'EHIS ciblent l'ensemble de la population résidente et pas les migrants spécifiquement.

Dès lors, les résultats obtenus devraient être interprétés avec prudence. 

Les problèmes de couverture des statistiques basées sur des échantillons se posent dans les cas suivants:

  • ménages collectifs: les enquêtes par sondage ne couvrent que les ménages privés. Les personnes vivant dans des ménages collectifs et des institutions pour demandeurs d'asile et travailleurs migrants sont exclues de la population-cible. Cela pourrait mener à une sous-couverture des migrants dans l'enquête par sondage. Il convient de tenir compte de cet aspect lors de la réalisation d'analyses statistiques et au moment d'interpréter les indicateurs, à la fois dans un pays donné et entre pays;
  • migrants arrivés récemment: ce groupe de migrants est absent des bases de sondage de tous les pays d'accueil, ce qui entraîne également une sous-couverture de la population réelle de migrants dans l'EFT, l'EU-SILC et l'EHIS;
  • non-réponse de la population migrante: un inconvénient important des enquêtes est qu'un pourcentage élevé de la population migrante n'y répond pas. Cette absence de réponse peut s'expliquer par des difficultés linguistiques, une mauvaise compréhension de la finalité de chaque enquête, ou la difficulté à communiquer avec l'enquêteur. Elle peut aussi s'expliquer par la peur des migrants d'une potentielle incidence négative sur leur permis de séjour dans le pays après avoir participé aux enquêtes;
  • taille de l'échantillon: compte tenu du fait que l'EFT, l'EU-SILC et l'EHIS sont des enquêtes par sondage, elles ne peuvent capturer totalement les caractéristiques des migrants dans les États membres où la population migrante est très peu nombreuse;
  • information sur la nationalité et le pays de naissance: cette information est demandée à toutes les personnes âgées de 15 ans et plus qui sont membres d'un ménage privé et qui ont été retenues dans l'échantillon de l'EFT et de l'EHIS, et âgées de 16 ans et plus pour l'EU-SILC. Ce problème de couverture entraîne une sous-estimation du nombre de migrants par nationalité et pays de naissance.

Données administratives

En ce qui concerne les données administratives, l'un des principaux problèmes concerne la comparabilité des données utilisées pour estimer les indicateurs d'intégration des migrants. Les sources des données administratives ne sont pas harmonisées et les méthodes et définitions varient.

À titre d'exemple, pour pallier l'absence de réponse des migrants, certains pays produisent des estimations pour la population migrante, alors que d'autres ne traitent pas ce problème.

Des écarts de couverture sont signalés par certains pays de l'Union en ce qui concerne certains types de migrants internationaux exclus (comme les demandeurs d'asile). Dans d'autres cas, un nombre important de migrants partis n'est pas couvert par les systèmes de comptabilisation. Le traitement statistique des migrants en situation illégale ou irrégulière est également différent.