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Archive:Statistiques sur la balance des paiements

Données extraites en avril 2017. Données plus récentes: Informations supplémentaires Eurostat, Principaux tableaux et Base de données. La version française de cet article a été archivée en juillet 2018.
Graphique 1: Compte des transactions courantes, UE-28, 2006-2016
(en milliards d'euros)
Source: Eurostat (bop_eu6_q)
Graphique 2: Balance courante avec certains partenaires sélectionnés, UE-28, 2016
(en milliards d'euros)
Source: Eurostat (bop_eu6_q)
Graphique 3: Principales composantes de la balance courante, 2016
(en % du PIB)
Source: Eurostat (bop_gdp6_q) et banque nationale suisse.
Tableau 1 : Principales composantes de la balance courante et de la balance des transactions en capital , 2016
(en milliards d'euros)
Source: Eurostat (bop_eu6_q) et (bop_c6_q)
Graphique 4: Exposition intra-UE aux échanges de biens et de services, 2016
(% du reste du monde)
Source: Eurostat (bop_eu6_q) et (bop_c6_q)
Figure 5: Solde du compte financier, 2016
(en % du PIB)
Source: Eurostat (bop_eu6_q)
Tableau 2: Principales composantes de la balance des transactions financières avec le reste du monde, 2016
(en milliards d'euros)
Source: Eurostat (bop_eu6_q) et (bop_c6_q)

La balance des paiements enregistre toutes les opérations économiques entre entités économiques résidentes et non résidentes au cours d’une période donnée. Cet article présente des données sur le compte des transactions courantes et le compte financier de la balance des paiements pour l’Union européenne (UE) et ses États membres. Les données sont présentées conformément aux nouvelles normes de déclaration prévues dans la sixième édition du manuel de la balance des paiements (MBP6) du FMI.

La balance du compte des transactions courantes et du compte de capital détermine l’exposition d’une économie au reste du monde, tandis que le compte financier explique son mode de financement. Idéalement, la balance du compte des transactions courantes et du compte de capital est égale au total net du compte financier, faute de quoi cela signifie que des erreurs et omissions ont été enregistrées.

Principaux résultats statistiques

Le compte des transactions courantes

En 2016, l’excédent du compte des transactions courantes de l’UE-28 s’est élevé à 258,5 milliards d’euros (voir graphique 1), soit 1,7 % du produit intérieur brut (PIB). Par opposition, en 2015, l’excédent du compte des transactions courantes était de 175,5 milliards d’euros. Les dernières évolutions du compte des transactions courantes de l’UE-28 montrent que la tendance observée depuis 2008 se poursuit: alors que le déficit du compte des transactions courantes a atteint son niveau le plus élevé en 2008, soit 2,1 % du PIB, il a connu une diminution progressive au point de devenir excédentaire en 2012 (0,6 % du PIB); cet excédent correspondait respectivement en 2014 et en 2015 à 1,0 % et à 1,2 % du PIB. L’excédent du compte des transactions courantes de l’UE-28 pour 2016 reposait sur des excédents fermes pour les biens (1,2 % du PIB), les services (0,9 % du PIB) et, dans une moindre mesure, pour les revenus primaires (0,2 % du PIB), tandis que le solde des revenus secondaires était légèrement négatif (- 0,5 % du PIB) — voir tableau 3.

Comme le montre le graphique 2, qui détaille les pays et régions partenaires de l’Union, le déficit du compte des transactions courantes le plus important de l’UE-28 a été enregistré avec la Chine, soit 112,5 milliards d’euros en 2016, suivie par la Russie (19,3 milliards d’euros) et le Japon (6,6 milliards d’euros). En revanche, les excédents les plus importants ont été enregistrés avec les États-Unis (164,8 milliards d’euros) et la Suisse (53,7 milliards d’euros). Des excédents plus faibles ont été dégagés avec le Brésil, Hong Kong, le Canada et l’Inde.

Dix États membres de l’Union ont enregistré un déficit du compte des transactions courantes en 2016, tandis que 18 ont affiché un excédent (voir graphique 3 et tableau 1). Les déficits les plus importants (en proportion du PIB) ont été observés à Chypre (5,3 %) et au Royaume-Uni (4,4 %), tandis que les Pays-Bas et l’Allemagne ont affiché les excédents les plus élevés par rapport au PIB (respectivement 8,4 % et 8,3 %), suivis par le Danemark (8,1 %) et Malte (7,9 %). En termes absolus, l’Allemagne a enregistré l’excédent du compte des transactions courantes de loin le plus élevé (261,4 milliards d’euros).

Lorsque l’on examine les composantes en détail, l’excédent du compte des transactions courantes de l’UE-28 avec le reste du monde repose fermement sur des balances positives pour les biens et services (respectivement 174,4 milliards d’euros et 130,2 milliards d’euros) et, dans une certaine mesure, pour les revenus primaires (32,2 milliards d’euros) (voir tableau 1). En termes absolus, l’Allemagne (271,7 milliards d’euros), l’Irlande (103,0 milliards d’euros), les Pays-Bas (78,5 milliards d’euros) et l’Italie (60,7 milliards d’euros) étaient les plus importants exportateurs nets de biens vers d’autres pays, alors que plus de la moitié des 28 États membres (15 pays) ont affiché des balances négatives pour leurs biens en 2016. Parmi ceux-ci, le Royaume-Uni est le principal importateur net de biens (163,6 milliards d’euros). Cependant, ces principales économies exportatrices nettes de biens apparaissent respectivement comme des importateurs nets de services en 2016, et vice versa: tandis que l’Allemagne (- 22,4 milliards d’euros), l’Irlande (- 41,3 milliards d’euros), les Pays-Bas (- 2,9 milliards d’euros) et l’Italie (- 3,6 milliards d’euros) ont affiché des balances négatives pour leurs services, le Royaume-Uni était le principal exportateur net de services (118,4 milliards d’euros) vers le reste du monde.

Parmi les pays de l’AELE, la Norvège et la Suisse ont fait état d’excédents considérables au niveau du compte des transactions courantes en 2016 (63,8 milliards d’euros pour la Suisse, 16,4 milliards d’euros pour la Norvège). Ces deux pays ont également dégagé des excédents pour les biens (48,1 milliards d’euros pour la Suisse, 13,9 milliards d’euros pour la Norvège). La Norvège a en outre généré un important flux de revenus primaires (18,2 milliards d’euros) et la Suisse a enregistré un excédent pour les services (17,3 milliards d’euros).

Au total, treize États membres ont enregistré des excédents pour les biens en 2016, tandis que 23 États membres ont enregistré des excédents pour les services avec le reste du monde (voir graphique 3). Parmi les pays affichant la plus forte exposition relative figuraient l’Irlande (38,7 % du PIB), les Pays-Bas (11,3 % du PIB) et l’Allemagne (8,7 % du PIB) pour les biens, et le Luxembourg (38 % du PIB ), Malte (30,9 %) et Chypre (21,5 %) pour les services. En 2016, les économies importatrices nettes affichant la plus forte exposition relative étaient Chypre (21,5 % du PIB), Malte (18,9 % du PIB) et la Croatie (15,5 % du PIB) pour les biens, et l’Irlande (15,5 % du PIB) pour les services.

En moyenne, plus de la moitié des échanges de biens et services réalisés en 2016 par les États membres de l’UE-28 concernaient le commerce avec d’autres partenaires de l’Union (voir graphique 4). Les échanges transfrontaliers de biens avec des partenaires de l’Union ont été les plus élevés au Luxembourg (81,4 %) et les plus faibles au Royaume-Uni (52,1 %) et à Malte (51,0 %). Les échanges transfrontaliers de services avec les partenaires de l’Union ont été les plus élevés en Slovaquie (81,6 %) et les plus faibles en Irlande (39,2 %) et à Malte (38,0 %).

Le compte de capital

À l’accoutumée, le compte de capital de l’UE-28 enregistre un déficit, avec d’importants transferts en capital destinés au reste du monde. En 2016, cette tendance s’est confirmée (mais à un rythme moins rapide) avec un déficit du compte de capital de 19,5 milliards d’euros, soit 0,1 % du PIB (voir tableau 1), dû essentiellement à un déficit important du compte de capital pour l’Irlande (5,6 milliards d’euros), l’Italie (2,1 milliards d’euros), les Pays-Bas (1,8 milliard d’euros) et le Royaume-Uni (2,2 milliards d’euros).

Le compte financier

Le compte financier enregistre trois types d’investissements: les investissements directs étrangers ou IDE, les investissements de portefeuille et les autres investissements, auxquels s’ajoutent les produits financiers dérivés (nets) et les avoirs de réserve. Les actifs et les passifs sont interprétés comme des valeurs nettes (acquisition nette d’actifs, accroissement net des passifs). En conséquence, le solde net du compte financier est interprété en tant que prêts nets au reste du monde lorsqu’il est positif et comme emprunts nets auprès du reste du monde lorsqu’il est négatif.

Au total, vingt États membres de l’Union étaient en 2016 des prêteurs nets à l’égard du reste du monde, affichant des excédents au niveau du solde net de leur compte financier, la valeur la plus élevée en proportion du PIB ayant été enregistrée par Malte (20,0 % du PIB). Sept États membres étaient des emprunteurs nets, parmi lesquels Chypre (- 5,9 % du PIB) et la Suède (- 2,6 % du PIB). Il convient de noter qu’un État membre a décidé de ne pas faire part de son exposition nette au niveau du compte financier (le Royaume-Uni) — voir graphique 5.

En valeur absolue, le prêteur net le plus important au sein de l’UE-28 était de loin l’Allemagne, avec 231,3 milliards d’euros de prêts nets en 2016 (voir tableau 2). Cela a grandement contribué à faire de l’UE-28 et de la zone euro des prêteurs nets au reste du monde avec 149,7 milliards d’euros (UE-28) et 352,7 milliards d’euros (zone euro) de prêts nets, soit 1,0 % du PIB de l’UE-28 et 3,3 % du PIB de la zone euro. L’excédent financier de la zone euro résulte d’acquisitions nettes d’actifs étrangers réalisées au cours de l’année 2016 au titre d’investissements directs et de portefeuille (pour des valeurs respectives de 326,7 milliards d’euros et de 395,3 milliards d’euros) qui ont été sensiblement plus élevées que l’accroissement net correspondant des passifs enregistrés dans ces mêmes composantes. Les dernières données confirment également qu’au sein de l’UE-28, les principaux centres financiers en 2016 pour les transactions relevant du compte financier étaient l’Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas, l’Irlande et le Royaume-Uni.

L’Allemagne, en tant que principal prêteur net de l’UE-28, a affiché des niveaux élevés d’acquisitions nettes d’actifs au titre d’investissements directs et d’investissements de portefeuille et, en 2016, a augmenté de manière dynamique ses positions d’actifs par rapport au reste du monde, tout en réduisant ses encours de passifs dans les investissements de portefeuille (rachat net de 111,3 milliards d’euros). D’un autre côté, le Royaume-Uni a sensiblement réduit ses encours de passifs dans d’autres investissements (rachat net de 149,6 milliards d’euros) et ses actifs au titre d’investissements de portefeuille (vente nette de 198,4 milliards d’euros): grâce à la vente d’actifs au titre d’investissements de portefeuille, ses dettes sur d’autres investissements (tels que les prêts en cours au reste du monde) ont été remboursées.

Le Luxembourg a enregistré de hauts niveaux d’activité de prêts et d’emprunts dans les investissements de portefeuille et les autres investissements, attestant d’une exposition relativement importante par rapport à son PIB dans ces composantes du compte financier. Les transactions nettes dans d’autres investissements ont culminé à 117,4 milliards d’euros d’acquisition nette d’actifs (216,6 % du PIB). Des niveaux élevés d’activité ont également été observés pour les transactions sur investissements de portefeuille: en 2016, une valeur nette de 120,5 milliards d’euros d’emprunts dans les investissements de portefeuille a été enregistrée en raison d’un accroissement net de passifs plus élevé dans les investissements de portefeuille (185,9 milliards d’euros) et d’acquisitions nettes d’actifs plus faibles dans les investissements de portefeuille (65,4 milliards d’euros). Ces niveaux élevés d’activité émettrice au Luxembourg sont imputables au secteur des fonds de placement collectifs et aux retombées considérables dans les transactions sur portefeuilles d’actifs. Cependant, les activités d’investissement direct ont connu une réduction des transactions nettes au Luxembourg en 2016, tandis que les Pays-Bas et l’Irlande ont connu une expansion nette considérable dans ce domaine. L’Irlande a enregistré 93,0 milliards d’euros d’acquisition nette d’actifs d’investissements directs et un accroissement net de 72,9 milliards d’euros de passifs d’investissements directs, alors que les Pays-Bas ont augmenté leurs actifs d’investissements directs de 126,3 milliards d’euros et leurs passifs d’investissements directs de 72,1 milliards d’euros en termes nets en 2016.

Par rapport à la période précédente, les niveaux de transaction dans d’autres investissements ont considérablement augmenté dans l’UE-28 en 2016. Les acquisitions nettes d’autres actifs d’investissement ont augmenté à 240,4 milliards d’euros et les accroissements nets d’autres passifs d’investissement ont connu une hausse pour atteindre 164,7 milliards d’euros, après la baisse significative des transactions nettes de l’année dernière. L’Allemagne et la France ont le plus contribué à cette nouvelle dynamique dans les activités d’investissement, tout comme le Royaume-Uni avec son désinvestissement mentionné précédemment dans d’autres passifs d’investissement. En conséquence, l’UE-28 est restée un prêteur net de capital (sous la forme de prêts, par exemple) au reste du monde, avec l’octroi de prêts nets correspondant en 2016 à 0,5 % du PIB.

En ce qui concerne les transactions sur les produits financiers dérivés et les options d’achat d’actions, l’UE-28 est également apparue comme un prêteur net en 2016 (30,2 milliards d’euros), même si ce montant ne représentait que 0,2 % de son PIB. En particulier, l’Allemagne, le Luxembourg et le Royaume-Uni ont fait état des excédents les plus conséquents, avec une exposition importante pour le Luxembourg par rapport à son PIB (14,4 %). À l’inverse, les Pays-Bas étaient l’emprunteur net le plus important, avec un déficit net équivalant à 16,3 milliards d’euros.

Sans surprise, parmi les pays de l’AELE, la Suisse est le pays le plus exposé aux transactions financières. En 2016, la Suisse, la Norvège et, dans une moindre mesure, l’Islande apparaissaient comme des prêteurs nets (71,1 milliards d’euros pour la Suisse et 28,9 milliards d’euros pour la Norvège). La Suisse a recensé une activité soutenue en matière d’investissements directs au cours de cette année: l’acquisition nette d’actifs d’investissements directs s’élevait à 36,1 milliards d’euros, tandis que les passifs d’investissements directs ont fait l’objet de rachats nets de 15,9 milliards d’euros. Par ailleurs, un désinvestissement au niveau des autres investissements a été observé en Islande, où des déficits ont été enregistrés pour l’acquisition nette d’actifs (25,6 % du PIB) et pour l’accroissement net de passifs (18,4 % du PIB) après les excédents de l’exercice précédent.

Sources et disponibilité des données

La principale référence méthodologique utilisée pour la production des statistiques de la balance des paiements est la sixième édition du manuel de la balance des paiements (MBP6) du Fonds monétaire international (FMI). Ce nouvel ensemble de normes internationales a été élaboré à la fois pour répondre à d’importantes évolutions économiques, telles que le rôle accru de la mondialisation ainsi que le développement de l’innovation financière et la complexité croissante des marchés financiers, et pour mettre davantage l’accent sur l’utilisation du bilan financier comme outil permettant de comprendre l’activité économique (principe actifs-passifs).

La transmission à Eurostat des données relatives à la balance des paiements est régie par le règlement (CE) nº 184/2005 relatif aux statistiques communautaires de la balance des paiements, du commerce international des services et des investissements directs étrangers. Les nouvelles exigences relatives aux données conformément au MBP6 sont reprises dans le règlement (UE) nº 555/2012 de la Commission du 22 juin 2012 et le règlement (UE) 2016/1013 de la Commission du 8 juin 2016 modifiant le règlement ci-dessus.

En avril 2017, les premières données provisoires pour le quatrième trimestre de l’année 2016 ont été publiées; la première estimation des résultats annuels de 2016 repose sur ces données.

Le compte des transactions courantes

Le compte des transactions courantes de la balance des paiements fournit des informations concernant non seulement le commerce international des biens (qui représente généralement la catégorie la plus importante), mais aussi les transactions internationales en matière de services ainsi que les revenus primaires et secondaires. Pour toutes ces transactions, la balance des paiements enregistre la valeur des crédits (exportations) et des débits (importations). Une balance positive – autrement dit, un excédent du compte des transactions courantes (qui s’applique en 2015 et 2016 à l’UE-28) – indique qu’un pays perçoit davantage grâce à ses opérations d’exportation à l’international qu’il ne dépense à l’étranger du fait d’opérations d’importation réalisées auprès d’autres économies, ce qui le place en position de créditeur net (exportateur net) à l’égard du reste du monde.

Le compte des transactions courantes mesure la position économique d’un pays dans le monde. Il couvre toutes les transactions réalisées entre entités résidentes et non résidentes. Plus précisément, les quatre composantes principales du compte des transactions courantes sont définies, conformément au MBP6, comme suit:

  • le commerce international des biens couvre les marchandises générales, les exportations nettes de biens en négoce et l’or non monétaire. Les exportations et les importations de biens sont enregistrées sur une base dite «franco à bord» (FAB) – en d’autres termes, à la valeur du marché aux frontières douanières des économies exportatrices, ce qui inclut donc les frais d’assurance et de transport jusqu’à la frontière du pays exportateur. En conséquence, un ajustement FAB est nécessaire pour les importations afin de déduire les frais de transport et les primes d’assurance qui ont été supportés pour le transport des biens jusqu’à la frontière du pays importateur;
  • le commerce international des services comprend les postes suivants: les services de production manufacturière utilisant des intrants physiques appartenant à des tiers (biens destinés à la transformation), les services d’entretien et de réparation, les services de transport fournis par les résidents de l’Union européenne aux non-résidents de l’Union ou inversement et concernant le transport de passagers, l’acheminement de marchandises et les services auxiliaires, tels que les frais de manutention du fret, l’emballage et le réemballage, le remorquage non inclus dans les services de fret, le pilotage et les services d’aide à la navigation pour les transporteurs, le contrôle du trafic aérien, les opérations de sauvetage et les commissions des agents, etc.; les voyages, qui incluent principalement les biens et services que les voyageurs de l’Union achètent aux non-résidents de l’Union ou inversement; et les autres services, qui comprennent les services de construction, les services d’assurance et de fonds de pension, les services financiers, la rémunération pour usage de la propriété intellectuelle non comprise ailleurs, les services de télécommunications, informatiques et d’information et les autres services aux entreprises (comprenant les services de recherche et de développement, les services professionnels et services de conseil en gestion, les services techniques et autres services fournis aux entreprises, les services personnels, culturels et relatifs aux loisirs, ainsi que les services fournis ou reçus par les administrations publiques non compris ailleurs);
  • les revenus primaires couvrent essentiellement trois types de transactions: la rémunération des salariés versée à des non-résidents ou reçue d’employeurs non résidents, le revenu des investissements se rapportant aux investissements directs, aux investissements de portefeuille, aux autres investissements et aux avoirs de réserve, ainsi que les autres revenus primaires (impôts sur la production et les importations, subventions et loyers). Toutes les composantes des revenus des investissements couvrent les revenus des titres de participation, les parts de fonds d’investissement (répartis entre revenus distribués et intérêts courus), les intérêts des investissements dans les titres de créance, les dépôts ou les prêts, ainsi que les prélèvements sur les revenus des quasi-sociétés;
  • les revenus secondaires incluent les transferts courants des administrations publiques, par exemple le paiement des impôts courants sur le revenu et le patrimoine, les cotisations et les prestations sociales, et les transferts liés à la coopération internationale, ainsi que les autres transferts courants liés aux sociétés financières et non financières, aux ménages ou aux organisations sans but lucratif.

Le compte de capital

Le compte de capital de la balance des paiements fournit des informations sur l’acquisition d’actifs non financiers par des résidents du reste du monde ou par des non-résidents de l’économie déclarante, tels que des investissements dans l’immobilier. Il inclut en outre les transferts de capital par les administrations publiques, les sociétés financières et non financières, les ménages ou les organisations sans but lucratif (et couvre également spécifiquement les remises de dette).

Le compte financier

Le compte financier de la balance des paiements couvre toutes les transactions supposant un transfert de propriété d’actifs financiers étrangers et de passifs financiers d’une économie. Le compte financier se subdivise, conformément au MBP6, en cinq grandes composantes: investissements directs, investissements de portefeuille, produits financiers dérivés, autres investissements et avoirs de réserve. Toutes les composantes sont à présent enregistrées selon le principe «actifs-passifs», qui régit la mise en œuvre complète de l’approche bilantaire lors de l’établissement du compte financier. Dans cette optique, des valeurs nettes sont enregistrées, lesquelles doivent être interprétées en gardant à l’esprit les transactions brutes sous-jacentes — l’acquisition nette des actifs est fondée sur l’acquisition de nouveaux actifs diminuée de la vente d’actifs au cours de la période observée, tandis que l’accroissement net des passifs comprend l’émission de nouveaux passifs diminuée des rachats d’encours de passifs. Dans son interprétation, le solde des actifs nets diminués des passifs nets s’apparente à des prêts nets au reste du monde lorsqu’il est positif, ou à des emprunts nets quand il est négatif.

Un investissement direct signifie qu’un investisseur direct résident réalise un investissement qui confère le contrôle ou un niveau d’influence significatif sur la gestion d’une entreprise résidente dans une autre économie. Dans cette classification, il convient de distinguer, d’une part, les IDE dans les titres de participation/parts de fonds d’investissement (plus réinvestissement des bénéfices le cas échéant) et, d’autre part, les IDE dans les titres de créance. Une ventilation est nécessaire pour les transactions effectuées par un investisseur direct dans des entreprises d’investissement direct, les investissements à rebours et les transactions internationales entre entreprises sœurs dont la société mère exerçant le contrôle ultime est soit résidente, soit non résidente. D’autres aspects sont examinés dans un article consacré aux investissements directs étrangers.

Les investissements de portefeuille couvrent les transactions relatives à des titres négociables, à l’exception de celles qui relèvent de la catégorie des investissements directs ou des avoirs de réserve. Il y a lieu de distinguer deux grandes composantes: les titres de participation et les titres de créance (bons, obligations ou instruments du marché monétaire).

Les produits financiers dérivés (autres que les réserves) sont des instruments financiers rattachés à un autre instrument financier spécifique, à un indicateur ou à un produit de base particulier, qui permettent de négocier de plein droit, sur les marchés financiers, des risques financiers spécifiques. Les transactions sur les produits financiers dérivés sont traitées comme des transactions séparées et non comme faisant partie intégrante de la valeur des transactions sous-jacentes auxquelles elles peuvent être liées. Elles ne sont transmises que comme valeurs nettes des éléments d’actif et de passif.

Les autres investissements constituent une catégorie résiduelle englobant les opérations qui ne figurent pas aux autres postes du compte financier (investissements directs, investissements de portefeuille, produits financiers dérivés ou avoirs de réserve). Cette catégorie inclut en principe quatre types d’instruments: le numéraire et les dépôts (en général, l’élément le plus important), les crédits commerciaux et avances, les prêts ainsi que les autres actifs et passifs.

Les avoirs de réserve sont des avoirs financiers étrangers extérieurs qui sont à la disposition des autorités monétaires et sous le contrôle de celles-ci. Ils sont utilisés pour financer et régulariser les déséquilibres des paiements ou à d’autres fins.

Contexte

L’Union européenne est un acteur majeur de l’économie mondiale dans le domaine du commerce international de biens et de services, ainsi qu’en matière d’investissements étrangers. Les statistiques de la balance des paiements présentent un aperçu complet de l’ensemble des opérations de l’Union et de ses États membres avec l’extérieur. Ces statistiques peuvent en effet servir d’outil pour étudier l’exposition internationale des différentes parties de l’économie de l’Union, en indiquant ses avantages et ses désavantages comparatifs par rapport au reste du monde, et pour évaluer les risques macroéconomiques encourus pour l’économie. La crise économique et financière a souligné l’importance de l’élaboration de ces statistiques économiques, dans la mesure où une meilleure disponibilité des données sur les économies réelles et les économies financières dans le monde aurait pu être utile aux décideurs et aux analystes au moment de la crise (par exemple, si des informations comparables sur le plan international avaient été disponibles plus tôt concernant les transactions financières et l’exposition dans des actifs et des passifs spécifiques).

La Commission européenne a présenté de nouvelles propositions d’action dans ce domaine au lendemain de la crise économique et financière, dans le but de définir une législation permettant de stimuler la reprise économique (telles que la proposition de règlement sur le Fonds européen pour les investissements stratégiques [COM(2015) 10]) et de lancer des initiatives régulières visant à évaluer les risques macroéconomiques au sein des États membres de l’Union (telles que la Macroeconomic imbalance procedure (procédure concernant les déséquilibres macroéconomiques, en anglais). De plus amples informations sur les initiatives de la Commission européenne sont disponibles sur le site web de la direction générale des affaires économiques et financières de la Commission européenne, qui fournit des informations plus détaillées sur une série de priorités récentes, en particulier sur Growth and Investment (en anglais) et sur le semestre européen.

Voir aussi

Informations supplémentaires Eurostat

Publications

Base de données

Balance des paiements – transactions internationales (BPM6) (bop_6)

Méthodologie / Métadonnées

Source des données pour les tableaux et graphiques (MS Excel)

Liens externes