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Archive:Statistiques sur l’éducation et la formation – introduction

Dernière mise à jour du texte: juin 2017.

Cet article de Statistics Explained a été archivé en novembre 2018.

For a more recent article covering its topic see Education and training statistics introduced (en anglais).

L’éducation, la formation professionnelle et, plus généralement, l’éducation et la formation tout au long de la vie jouent un rôle capital d’un point de vue tant économique que social. Les occasions dont disposent les citoyens de l’Union européenne (UE) de vivre, d’étudier et de travailler dans d’autres pays sont autant de contributions essentielles à la compréhension interculturelle, au développement des particuliers et à la pleine mise en valeur du potentiel économique de l’Union. Chaque année, bien plus d’un million de citoyens de l’Union de tous âges bénéficient des programmes européens en matière d’éducation, de formation professionnelle et de citoyenneté.

Les versions consolidées du traité sur l’Union européenne et du traité instituant la Communauté européenne reconnaissent l’importance de ces domaines: «La Communauté contribue au développement d’une éducation de qualité en encourageant la coopération entre États membres et, si nécessaire, en appuyant et en complétant leur action. […] La Communauté met en œuvre une politique de formation professionnelle, qui appuie et complète les actions des États membres». À ce titre, la Commission européenne assure le suivi de la coopération politique et des travaux avec les États membres, tout en finançant divers programmes.

Stratégie Europe 2020

La stratégie Europe 2020 en faveur d’une croissance intelligente, durable et inclusive élaborée par la Commission européenne souligne la manière dont l’Union européenne peut améliorer sa compétitivité et sa productivité pour la période allant jusqu’à 2020. La stratégie pour des compétences nouvelles et des emplois est l’une des sept initiatives phares de cette stratégie. Les objectifs poursuivis prévoient entre autres de «donner aux travailleurs les qualifications requises pour les emplois d’aujourd’hui et de demain», et l’initiative est conçue pour aider l’Union à atteindre son objectif en matière d’emploi, au titre duquel 75 % de la population en âge de travailler (20 à 64 ans) occuperont un emploi d’ici à 2020.

L’un des principaux moyens qui peuvent être utilisés pour améliorer la productivité et la compétitivité consiste à investir dans le capital humain (dont l’un des aspects est l’investissement dans l’éducation et la formation). Dans le même temps, la stratégie pour des compétences nouvelles et des emplois peut également contribuer à la réalisation de deux autres grands objectifs de la stratégie Europe 2020, en l’occurrence l’abaissement du taux de jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation et de formation à moins de 10 % et l’obtention d’un diplôme de l’enseignement supérieur pour au moins 40 % de la population âgée de 30 à 34 ans.

Stratégie: cadre stratégique pour l’éducation et la formation (Éducation et formation 2020)

La coopération politique au sein de l’Union européenne a été renforcée grâce au programme de travail «Éducation et formation 2010», lequel intégrait les actions précédemment menées dans les domaines de l’éducation et de la formation. Le cadre stratégique pour la coopération européenne dans le domaine de l’éducation et de la formation (connu par la suite sous le nom d’«Éducation et formation 2020»), a été adopté par le Conseil en mai 2009. Ce cadre fixe quatre objectifs stratégiques pour l’éducation et la formation dans l’Union:

  • faire en sorte que l’éducation et la formation tout au long de la vie et la mobilité deviennent une réalité;
  • améliorer la qualité et l’efficacité de l’enseignement et de la formation;
  • favoriser l’équité, la cohésion sociale et la citoyenneté active; et
  • encourager la créativité et l’innovation, y compris l’esprit d’entreprise, à tous les niveaux de l’éducation et de la formation.

Cette stratégie établit également un certain nombre de critères de référence pour 2020, dont les suivants:

  • au moins 95 % des enfants ayant entre quatre ans et l’âge de l’enseignement primaire devraient suivre l’enseignement préprimaire;
  • la proportion de jeunes décrochant prématurément des systèmes d’éducation et de formation devrait être inférieure à 10 %;
  • la proportion de jeunes de 15 ans ayant une maîtrise insuffisante de la lecture, des mathématiques et des sciences devrait être inférieure à 15 %;
  • au moins 40 % des personnes âgées de 30 à 34 ans devraient être diplômées de l’enseignement supérieur;
  • une moyenne d’au moins 15 % des adultes âgés de 25 à 64 ans devraient participer à des activités d’éducation et de formation tout au long de la vie.

Deux critères de référence supplémentaires ayant trait à la mobilité des apprenants ont été adoptés par le Conseil en novembre 2011, à savoir:

  • d’ici à 2020, une moyenne d’au moins 20 % des diplômés de l’enseignement supérieur dans l’Union devraient avoir effectué à l’étranger une période d’études ou de formation liée à cet enseignement (y compris des stages), représentant un minimum de 15 crédits ECTS (système européen de transfert et d’accumulation de crédits) ou d’une durée minimale de trois mois;
  • d’ici à 2020, une moyenne d’au moins 6 % des 18-34 ans ayant obtenu un diplôme initial d’EFP (enseignement et formation professionnels) devraient avoir effectué à l’étranger une période d’études ou de formation liée à ce type d’enseignement ou de formation initial (y compris des stages) d’une durée minimale de deux semaines, ou moins sur présentation d’un document Europass.

Un autre critère de référence concernant l’employabilité a été ajouté en mai 2012:

  • d’ici à 2020, le taux d’emploi des diplômés (âgés de 20 à 34 ans) ayant quitté le système d’éducation et de formation moins de trois ans avant l’année de référence devrait être d’au moins 82 %.

En 2014, les progrès récents ont été évalués et les priorités revues: en novembre 2015, le Conseil a adopté une série de six nouvelles priorités pour la période 2016-2020 sur la base d’un rapport conjoint (2015/C 417/04) de la Commission européenne et des États membres. Les nouveaux domaines d’action prioritaires à l’horizon 2020 sont les suivants:

  • connaissances, qualifications et compétences pertinentes et de qualité, développées pendant toute la durée de l’éducation et de la formation tout au long de la vie, axées sur les acquis d’apprentissage, pour favoriser l’employabilité, l’innovation, une citoyenneté active et le bien-être;
  • éducation inclusive, égalité, équité, non-discrimination et promotion des compétences civiques;
  • éducation et formation ouvertes et innovantes, entrant notamment de plain-pied dans l’ère numérique;
  • soutien appuyé aux enseignants, aux formateurs, aux responsables d’établissement et aux autres membres du personnel éducatif;
  • transparence et reconnaissance des compétences et des qualifications pour faciliter l’apprentissage et la mobilité de la main-d’œuvre;
  • investissements durables, qualité et efficacité des systèmes d’enseignement et de formation.

Repenser l’éducation

En novembre 2012, la Commission européenne a présenté la communication intitulée «Repenser l’éducation: investir dans les compétences pour de meilleurs résultats socio-économiques» [COM(2012) 669 final], une initiative visant à encourager les États membres de l’Union à faire en sorte que les jeunes développent les aptitudes et les compétences exigées par le marché de l’emploi. Cette communication a été élaborée eu égard à la concurrence accrue de la main-d’œuvre issue de pays tiers, à la hausse du chômage des jeunes au sein de l’Union et au ralentissement de l’activité économique. Une attention particulière y est accordée à la lutte contre le chômage des jeunes:

  • développer des systèmes d’enseignement et de formation professionnels de niveau mondial, pour améliorer la qualité des compétences professionnelles;
  • promouvoir l’apprentissage sur le lieu de travail, notamment par des dispositifs de stage, d’apprentissage et de formation en alternance de qualité, pour faciliter la transition entre les études et la vie professionnelle;
  • encourager les partenariats entre les secteurs public et privé (pour garantir la pertinence des programmes éducatifs et de la transmission de compétences);
  • favoriser la mobilité grâce au programme Erasmus+ (voir ci-dessous).

Processus de Bologne et de Copenhague

Dans le contexte de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle, il convient de mentionner deux processus stratégiques: le processus de Bologne a donné lieu à une série de réformes destinées à rendre l’enseignement supérieur européen plus compatible, comparable, concurrentiel et attrayant pour les étudiants, tandis que le processus de Copenhague visait à mieux faire connaître et à développer les systèmes d’enseignement et de formation professionnels.

Les principaux objectifs du processus de Bologne sont les suivants:

  • l’introduction d’un système de diplômes en trois cycles (licence, master et doctorat);
  • l’assurance de la qualité; et
  • la reconnaissance des diplômes et des périodes d’études.

Par ailleurs, l’une des finalités opérationnelles du processus de Bologne consiste ainsi à éliminer les obstacles à la mobilité des étudiants à travers l’Europe et, plus généralement, à favoriser la mobilité des étudiants, des enseignants et des chercheurs. Le processus de Bologne a défini des plans visant à créer un European higher education area (EHEA) (en anglais); en mars 2010, les ministres des 47 pays participants ont adopté la déclaration de Budapest-Vienne, lançant officiellement l’espace européen de l’enseignement supérieur (EEES). Les ministres se réunissent tous les deux ou trois ans pour examiner les progrès accomplis. En avril 2012, à Bucarest (Roumanie), ils ont publié un communiqué définissant trois priorités essentielles (la mobilité, l’employabilité et la qualité), en soulignant la contribution que l’enseignement supérieur peut apporter à la croissance et à l’emploi. En mai 2015, ils se sont réunis à Erevan (Arménie) et ont souligné leur engagement à: améliorer la qualité et la pertinence de l’apprentissage et de l’enseignement; favoriser l’employabilité des diplômés tout au long de leur vie professionnelle; rendre les systèmes éducatifs plus inclusifs; conclure la mise en œuvre de réformes structurelles dans les systèmes d’enseignement supérieur (par exemple, l’établissement de structures communes de diplômes et de systèmes de crédit).

Depuis 2002, les autorités nationales et les partenaires sociaux des pays européens participent au processus de Copenhague. En juin 2010, la Commission européenne a présenté plusieurs propositions visant à donner «un nouvel élan à la coopération européenne en matière d’enseignement et de formation professionnels pour appuyer la stratégie Europe 2020» [COM(2010) 296 final]. En décembre 2010, à Bruges (Belgique), les priorités des objectifs stratégiques à long terme pour la coopération dans le domaine de l’enseignement et de la formation professionnels ont été fixées pour la période 2011-2020, de même que 22 livrables à court terme couvrant la période 2011-2014, qui étaient concentrés sur des actions nationales spécifiques. Le communiqué de Bruges a conclu que les systèmes européens d’éducation et de formation devaient répondre aux enjeux actuels et futurs, notamment: être flexibles et d’excellente qualité; donner à la population les moyens de s’adapter et de gérer les changements en leur permettant d’acquérir des compétences clés; éliminer les obstacles à la mobilité transnationale (des apprenants et des enseignants). En juin 2015, les ministres se sont réunis à Riga (Lettonie) pour convenir d’un nouvel ensemble de livrables couvrant la période 2015-2020. Il s’agissait notamment de mettre en œuvre des réformes dans cinq domaines clés, à savoir:

  • promouvoir la formation par le travail;
  • continuer à développer des mécanismes d’assurance qualité;
  • améliorer l’accès à l’enseignement et à la formation professionnels;
  • promouvoir les certifications en matière d’enseignement et de formation professionnels pour tous;
  • renforcer les compétences clés dans l’enseignement et la formation professionnels et offrir des possibilités plus efficaces d’acquisition ou de développement de ces compétences;
  • introduire un développement professionnel initial et continu des enseignants, formateurs et tuteurs de l’enseignement et la formation professionnels, à la fois en milieu scolaire et dans le cadre de la formation par le travail.

Erasmus+

Le programme de l’Union pour l’éducation, la formation, la jeunesse et le sport, dit «Erasmus+», a été adopté en décembre 2013. Ce programme couvre la période 2014-2020 et bénéficie d’un budget global de 14,7 milliards d’euros. Erasmus+ remplace (et intègre) plusieurs programmes:

Dans le domaine de l’éducation et de la formation, le programme soutient trois grands types d’actions:

  • la création de possibilités d’apprentissage et de mobilité pour les particuliers, tant au sein de l’Union que dans les pays tiers, et notamment des études et formations, des stages, des projets d’enseignement et de développement professionnel;
  • l’établissement d’une coopération institutionnelle – en faveur de l’innovation et de l’échange de bonnes pratiques – entre les établissements d’enseignement, les organisations pour la jeunesse, les entreprises, les autorités locales et régionales et les organisations non gouvernementales (ONG);
  • la mise en place d’un soutien à la réforme des politiques, dans le but de promouvoir la participation active des jeunes à la vie démocratique.

Plus de quatre millions de personnes devraient bénéficier d’Erasmus+, dont environ deux millions d’étudiants de l’enseignement supérieur, quelque 650 000 étudiants de l’enseignement et de la formation professionnels, et approximativement 800 000 professeurs, enseignants, formateurs, éducateurs et animateurs socio-éducatifs. Les possibilités offertes par Erasmus+ s’étendent bien au-delà du secteur de l’enseignement supérieur, dans la mesure où le programme couvre un large éventail d’aspects liés à la jeunesse et aux sports dans l’ensemble de l’Europe.

Statistiques sur l’éducation et la formation

La mesure des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs décrits ci-dessus requiert un large éventail de statistiques comparables sur la fréquentation des cours et des formations, le nombre de diplômés et d’enseignants, l’apprentissage des langues, la mobilité des étudiants et des chercheurs et les investissements en matière d’éducation, ainsi que des données sur les niveaux d’études atteints et la formation des adultes. Les statistiques en matière d’éducation couvrent un large éventail de sujets, y compris les systèmes éducatifs, le niveau d’études, le financement de l’éducation, le personnel éducatif, la mobilité de l’apprentissage, les langues, la transition de l’éducation au travail et la participation des adultes à l’apprentissage (tout au long de la vie). Les normes relatives aux statistiques internationales de l’éducation sont fixées par trois organisations internationales:

La principale source d’information est le questionnaire commun UNESCO /OCDE /Eurostat (UOE) relatif aux systèmes d’éducation, sur lequel reposent les éléments fondamentaux de la base de données d’Eurostat sur les statistiques de l’éducation. Eurostat collecte également des données sur les effectifs régionaux et l’apprentissage des langues étrangères.

Les données sur le niveau d’études et la formation des adultes sont principalement issues des enquêtes menées auprès des ménages, en particulier l’enquête sur les forces de travail (EFT) de l’Union européenne, complétée par une enquête sur l’éducation des adultes (EEA) et par l’enquête sur la formation professionnelle continue (CVTS).

Voir aussi

Informations supplémentaires Eurostat

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