Statistics Explained

Statistiques sur le chômage et au-delà

This article has been archive, for an updated article please see Unemployment statistics and beyond

Cet article présente des statistiques sur l'évolution du chômage dans l’Union européenne (UE), ainsi qu'une brève analyse du sous-emploi et de la population active potentiellement disponible. Des chiffres plus détaillés sur le chômage dans l’Union européenne et dans la zone euro sont disponibles dans un article concernant les statistiques du chômage, tandis qu’un article sur les statistiques du sous-emploi et de la population active supplémentaire potentielle examine dans le détail le nombre de personnes sous-employées et la population potentiellement active.

Les niveaux et taux de chômage évoluent de manière cyclique, en suivant largement le cycle conjoncturel général. Cependant, d’autres facteurs, tels que les politiques du marché du travail et les changements démographiques peuvent également influencer l’évolution du chômage à court et à long terme.

L'infographique 1 présente un aperçu interactif des différentes composantes de la population active en 2016.


Infographic Labour Force Survey.jpg Video 1: Marché du travail de l’UE, 2016
Cliquez sur l'image pour une vue interactive des données. Cliquez sur les flèches pour agrandir les barres.

Graphique 1: Taux de chômage par par âge, 1983-2016
(en %)
Source: Eurostat (une_rt_a) et (lfsa_urgan)
Tableau 1: Taux de chômage des jeunes et ratio de chômage des jeunes, 2014-2016
(en %)
Source: Eurostat (une_rt_a)
Graphique 2: Taux de chômage par sexe, 1983-2016
(en %)
Source: Eurostat (une_rt_a) et (lfsa_urgan)
Graphique 3: Taux de chômage par durée, 2016
(en %)
Source: Eurostat (une_ltu_a)
Graphique 4: Taux de chômage (parmi les personnes de 25 à 64 ans), par niveau d’éducation, 2016
(en %)
Source: Eurostat (lfsa_urgaed)
Tableau 2: Chômage et indicateurs supplémentaires, 2016
Source: Eurostat (lfsa_pganws) et (lfsi_sup_age_a)
Infographique 2: Indicateurs complémentaires au chômage, définition et caractéristiques de la population
Personnes âgées de 15 à 74 ans, UE-28, moyenne annuelle, 2016
(en milliers de personnes)
Source: Eurostat (lfsi_sup_a))

Principaux résultats statistiques

Chômage au cours de la période 1983-2016

Les séries chronologiques relatives au taux de chômage, qui couvrent une période de 34 ans pour environ un tiers des États membres de l'Union, permettent de mettre en perspective l'impact de la crise économique la plus récente (voir le graphique 1). Il convient de noter que tous les taux indiqués dans cette section reposent sur des données corrigées des variations saisonnières.

L'Irlande, qui a été durement touchée par la crise économique, a connu des taux de chômage toujours très élevés du début des années 1980 jusqu'au milieu des années 1990. La perspective à plus long terme montre que c'est en fait la période 2000-2007 qui se distingue de manière remarquable, avec un taux de chômage inférieur à 5 %, alors qu'il se situait autour de la barre des 15 % entre 1983 et 1994. Il en va de même, dans une certaine mesure, pour le Royaume-Uni, où le taux de chômage était supérieur à 8 % (le taux de chômage le plus élevé dans ce pays lors de la crise la plus récente) au cours de onze des treize années entre 1983 et 1995. La France, en revanche, affiche des variations relativement faibles du taux de chômage par rapport à la dernière génération, mais à un niveau assez élevé: le taux de chômage a toujours été compris entre 7,3 % et 10,7 % depuis 1983. Le Portugal est le pays le plus touché par la crise parmi les États membres dont les données remontent à 1983. Son taux de chômage était de 7,2 % en moyenne entre 1983 et 2006, mais il a plus que doublé en 2012 (15,8 %) et 2013 (16,4 %). L'Italie se situe entre la France et le Portugal: son taux de chômage s'est constamment maintenu à 10 % ou aux alentours de ce taux à partir du milieu des années 1980 jusqu'à la fin des années 1990, avec une baisse vers 2007, suivie d'une forte hausse jusqu'en 2014, puis à nouveau d'une légère baisse en 2015 et 2016. La Suède et le Danemark ont tous deux enregistré un taux de chômage historiquement élevé en 1993, avec un taux de 9,6 % au Danemark et de 9,1 % en Suède, ce qui contraste avec les points culminants de la dernière crise (7,6 % au Danemark et 8,6 % en Suède). Enfin, le Luxembourg se distingue en tant que pays avec un taux de chômage constamment bas pour toute la période, inférieur à 5 % jusqu'en 2004, et une croissance très modérée durant la dernière crise.

Parmi les pays pour lesquels des séries chronologiques plus courtes sont disponibles, il est intéressant de constater que les trois pays baltes se ressemblent, avec des taux de chômage élevés au début des années 2000 et en 2010, de faibles taux de chômage en 2007 et une amélioration rapide après la crise économique. Cette tendance est également observée en Bulgarie et, dans une certaine mesure, en Croatie et en Slovaquie. L'agrégat de l’UE-28 est disponible à partir de l’année 2000. Au cours du premier trimestre de l'année 2000, quelque 20,5 millions de personnes étaient au chômage dans l'UE-28, soit 9,2 % de la population active totale. Le chômage dans l’UE-28 a ensuite baissé et au premier trimestre de 2001, le nombre de chômeurs était tombé à 19,6 millions de personnes, soit un taux de chômage de 8,7 %. Une période de hausse a suivi et au dernier trimestre 2004, on dénombrait 21,2 millions de demandeurs d’emploi disponibles sur le marché du travail, pour un taux de chômage égal à 9,2 %.

Le troisième trimestre 2005 a marqué le début d’une période de baisse régulière du chômage dans l’Union qui s’est poursuivie jusqu’au premier trimestre 2008, lorsque le nombre de chômeurs est tombé à 16,2 millions de personnes (soit un taux de 6,8 %), avant de remonter en flèche à la suite de la crise économique et financière. Entre le premier trimestre 2008 et le deuxième trimestre 2010, le niveau de chômage dans l’UE-28 s’est accru de 6,9 millions de personnes, portant le taux à 9,7 % (à l’époque, le taux le plus élevé enregistré depuis le début des séries en 2000). Le taux de chômage est resté relativement inchangé au cours des quatre trimestres suivants, bien qu'il s'agisse d'un signe illusoire de sortie de crise et d'une stabilité accrue des conditions du marché du travail au sein de l'Union européenne. En effet, entre le deuxième trimestre de 2011 et le deuxième trimestre de 2013, le chômage dans l’UE-28 a recommencé à augmenter à un rythme régulier, atteignant le niveau record de 26,5 millions de personnes, soit un taux de 11,0 %. Par la suite, le taux de chômage a reculé pour s’établir à 8,5 % au troisième trimestre de 2016, ce qui correspond à 20,9 millions de personnes. Cette baisse s'est poursuivie en 2017, avec un taux de chômage de 8,0 % au premier trimestre de 2017 et de 7,8 % en avril 2017, soit le taux de chômage mensuel le plus bas depuis janvier 2009.

Le taux de chômage dans la zone euro (ZE-19) a suivi à peu près la même évolution que dans l’UE-28. Néanmoins, entre fin 2000 et le début de 2003, le taux de chômage dans la zone euro était inférieur à celui enregistré dans l’UE-28. Cette tendance s’est ensuite inversée car, entre 2005 et le début de 2008, le chômage s’est résorbé plus rapidement dans les États membres de l’Union qui n’utilisaient pas l’euro. Pendant la crise économique et financière, le chômage de la zone euro a augmenté à un rythme élevé, à l’exception de la période entre la mi-2010 et la mi-2011, au cours de laquelle il a temporairement baissé. Le taux de chômage dans la zone euro a culminé à 19,3 millions de personnes (12,1 %) au deuxième trimestre 2013. Par la suite, il a diminué chaque trimestre, bien qu'à un rythme plus lent que dans l'UE-28. Au troisième trimestre de 2016, le chômage dans la zone euro s'élevait à 16,3 millions de personnes, soit un taux de 10,0 %. En 2017, le taux de chômage a encore chuté pour s’établir à 9,3 % en avril 2017.

Le chômage des jeunes

Le graphique 1 montre que le taux de chômage des jeunes (personnes âgées de 15 à 24 ans) a toujours été plus élevé que le taux de chômage total, pour tous les pays et toutes les années pour lesquels des données sont disponibles, à une exception près: l’Allemagne en 1992. Le taux de chômage des jeunes le plus bas jamais enregistré dans un État membre était de 3,1 %, au Luxembourg en 1991. Le taux le plus élevé jamais atteint a été observé en Grèce en 2013, avec 58,3 %. Entre ces deux extrêmes, la tendance générale est que le chômage des jeunes reflète le chômage de l'ensemble de la population (voir par exemple la Belgique et les Pays-Bas dans le graphique 1), mais que les jeunes sont souvent plus touchés par l'augmentation du chômage que les personnes âgées (voir par exemple l'Italie et la Croatie). La France se distingue toutefois par son manque de cohérence avec cette tendance générale, avec une forte augmentation du chômage des jeunes dans les années 1990, alors que le chômage total est resté stable.

Comme le taux de chômage global, le taux de chômage des jeunes dans l’UE-28 a nettement reculé au cours de la période 2005-2007 pour atteindre son niveau le plus bas (15,2 %) au premier trimestre 2008. La crise financière et économique a toutefois frappé durement les jeunes actifs. À partir du deuxième trimestre de 2008, le taux de chômage des jeunes a suivi une trajectoire ascendante culminant à 23,9 % au premier trimestre de 2013 (à l'exception des réductions temporaires au cours du troisième trimestre de 2010 et du premier trimestre de 2011), avant de chuter à 18,5 % au troisième trimestre de 2016. Depuis lors, il a constamment diminué pour s'établir à 16,7 % en avril 2017, soit le taux le plus bas depuis novembre 2008. Entre 2000 et la fin de 2007, le taux de chômage des jeunes a été systématiquement plus élevé dans l’UE-28 que dans la zone euro. Au cours de la période allant du deuxième trimestre 2008 au troisième trimestre 2010, ces deux taux ont été proches, bien que le taux de chômage des jeunes dans la zone euro ait été légèrement supérieur à celui de l'UE-28. Par la suite, le taux de chômage des jeunes a été modérément plus élevé dans l'UE-28 pendant six trimestres consécutifs jusqu'au premier trimestre 2012. À partir du deuxième trimestre 2012, la zone euro a systématiquement enregistré un taux de chômage des jeunes plus élevé, l'écart entre les taux respectifs de la zone euro et de l'UE-28 s'élargissant presque chaque trimestre pour atteindre plus de 2,0 points de pourcentage au second semestre 2015 et au cours des trois premiers trimestres 2016. Cet écart persiste jusqu'à la fin de 2016 et jusqu'en 2017, se maintenant à 2,0 points de pourcentage en avril 2017. Des taux de chômage élevés chez les jeunes traduisent, dans une certaine mesure, les difficultés qu’ils rencontrent à trouver du travail. Toutefois, cela ne signifie pas nécessairement que le groupe des chômeurs âgés de 15 à 24 ans est important. De fait, contrairement aux personnes âgées, de nombreux jeunes suivent des études à temps plein et, par conséquent, ne travaillent pas et ne sont pas non plus à la recherche d’un emploi (de sorte qu’ils ne font pas partie de la population active, qui est utilisée comme dénominateur pour calculer le taux de chômage). C’est pourquoi le ratio de chômage des jeunes est calculé en tant qu'indicateur supplémentaire aux fins de l'analyse – il présente la proportion de jeunes chômeurs dans la population de ce groupe d’âge. Le tableau 1 montre que, comme on pouvait s’y attendre, le ratio de chômage des jeunes dans l’UE-28 était nettement inférieur au taux de chômage des jeunes. Il a cependant augmenté entre 2008 et 2013 en raison des effets de la crise économique et financière sur le marché du travail. Selon les derniers chiffres pour le ratio du chômage des jeunes dans l'UE-28, 7,7 % des personnes âgées de 15 à 24 ans étaient sans emploi en 2016, contre 8,4 % en 2015 et 9,2 % en 2014.

Taux de chômage des hommes et des femmes

Pour une grande majorité des années et des pays pour lesquels des données sont disponibles, les femmes enregistrent un taux de chômage plus élevé que les hommes. Cela peut également être observé pour l'agrégat de l’UE-28 pour quinze des dix-sept années disponibles. Pour l'agrégat de la zone euro (ZE-19), cette observation est même valable pour chaque année depuis 1998. Il existe toutefois quelques exceptions à cette tendance (voir le graphique 2), par exemple l'Estonie de 2000 à 2016 (toutes les années pour lesquelles des données sont disponibles pour ce pays) et l'Irlande de 1998 à 2016. L'écart entre les taux de chômage des hommes et des femmes dans l'UE-28 s'est néanmoins réduit, passant de 1,8 point de pourcentage en 2000 à 0,3 point de pourcentage en 2016. %.

Examen détaillé de l’année 2016

Le taux de chômage global dans l'UE-28 est passé de 10,2 % en 2014 à 9,4 % en 2015, puis à 8,5 % en 2016. Il s'agit du taux de chômage annuel moyen le plus bas depuis 2009. La baisse de 0,9 point de pourcentage entre 2015 et 2016 est la deuxième plus forte baisse enregistrée pour l'UE-28, qui n'a été battue que par la baisse observée entre 2006 et 2007 (1,0 point de pourcentage).

Entre 2015 et 2016, le taux de chômage a diminué dans 25 des 28 États membres de l'Union, alors qu'il a augmenté dans deux autres États membres (Estonie et Autriche) et est resté stable dans un autre (Danemark). Les baisses les plus fortes des taux de chômage annuels moyens entre 2015 et 2016 ont été enregistrées en Croatie (2,8 points de pourcentage), en Espagne (2,5 points de pourcentage), à Chypre (1,9 point de pourcentage) et en Slovaquie (1,8 point de pourcentage). En revanche, la plus forte augmentation du chômage parmi les États membres de l'Union entre 2015 et 2016 a été enregistrée en Estonie, où le taux de chômage a augmenté de 0,6 point de pourcentage.

Avec 23,6 % et 19,6 %, la Grèce et l'Espagne ont enregistré les taux de chômage globaux de loin les plus élevés des États membres de l'Union en 2016. Le troisième taux de chômage le plus élevé a été enregistré en Croatie, à 13,3 %. À l'autre extrémité, les taux de chômage les plus faibles en 2016 ont été enregistrés en République tchèque (4,0 %), en Allemagne (4,1 %), à Malte (4,7 %) et au Royaume-Uni (4,8 %).

La dispersion des taux de chômage entre les 28 États membres de l'Union (écart en points de pourcentage entre le taux de chômage le plus élevé et le taux de chômage le plus bas) a augmenté entre 2008 et 2015. Cette tendance s'est inversée en 2016 et la dispersion est désormais la plus faible observée depuis 2012.

Entre 2015 et 2016, les taux de chômage des hommes et des femmes dans l'UE-28 ont diminué: le taux de chômage des hommes est passé de 9,3 % à 8,4 %, tandis que celui des femmes est passé de 9,5 % à 8,7 %. Dans la zone euro (ZE-19) entre 2015 et 2016, les taux de chômage des hommes ont diminué plus fortement que ceux des femmes: de 10,7 % à 9,7 % et de 11,0 % à 10,4 %, respectivement.

Si l'on examine les chiffres par pays, les taux de chômage des hommes étaient plus élevés que ceux des femmes en 2016 dans 13 des 28 États membres de l'Union (voir le graphique 2). L'écart entre les taux de chômage des hommes et des femmes variait de -8,2 points de pourcentage en Grèce (taux de chômage inférieur pour les hommes) à +2,6 points de pourcentage en Irlande (taux de chômage supérieur pour les hommes). Parmi les 28 États membres, le taux de chômage des hommes a diminué entre 2015 et 2016 dans 25 pays (les exceptions sont l’Estonie, le Luxembourg et l’Autriche) et dans 22 pays pour les femmes (les exceptions sont le Danemark, l’Estonie, la France, l’Italie, Malte et l’Autriche).

En 2016, le taux de chômage des jeunes dans l'UE-28 était plus de deux fois supérieur au taux de chômage global, soit 18,7 %. Ainsi, près d'un jeune actif sur cinq était sans travail, mais à la recherche d'un emploi et disponible (voir le tableau 1). Le taux de chômage des jeunes a toutefois diminué régulièrement au cours des trois dernières années, avec une baisse de 1,5 point de pourcentage entre 2013 et 2014, une nouvelle baisse de 1,9 point de pourcentage l'année suivante et enfin une baisse de 1,6 point de pourcentage entre 2015 et 2016. Le taux est maintenant à son plus bas niveau depuis 2009. Dans la zone euro, le taux de chômage des jeunes était légèrement supérieur (20,9 % en 2016) et a diminué à un rythme plus lent entre 2015 et 2016, chutant de 1,5 point de pourcentage. Si l'on examine les chiffres par pays, le taux de chômage des jeunes était supérieur à celui des personnes âgées de 25 à 74 ans dans tous les États membres de l'Union (voir le graphique 1). En 2016, le taux de chômage des jeunes était particulièrement élevé en Grèce (47,3 %), en Espagne (44,4 %), en Italie (37,8 %) et en Croatie (31,1 %), tandis qu'un peu moins d'un tiers des jeunes âgés de 18 à 24 ans étaient sans emploi à Chypre (29,1 %) et au Portugal (28,2 %). L’Allemagne (7,0 %) était le seul État membre de l’Union à afficher des taux de chômage des jeunes inférieurs à 10 %. Elle était encore plus faible (6,5 %) dans le pays tiers qu’est l'Islande.

Le chômage à long terme est l'une des principales préoccupations des responsables politiques. Outre ses conséquences financières et sociales individuelles, il a un effet négatif sur la cohésion sociale et peut, en définitive, freiner la croissance économique. Le graphique 3 montre la durée pendant laquelle les chômeurs ont été au chômage. Au niveau de l'Union, un peu plus de la moitié (53,6 %) des chômeurs sont au chômage depuis moins d'un an, comme le montre le graphique 3. Cependant, cette moyenne cache de grandes différences entre les pays. Plus de 80 % des chômeurs en Suède appartiennent à ce groupe, suivis du Danemark (78 %), de la Finlande (74 %) et du Royaume-Uni (73 %), ce qui signifie que les chômeurs trouvent rapidement un nouvel emploi dans ces pays. Il n'est pas surprenant de constater que la Grèce se situe à l'autre extrémité de l'échelle, avec seulement 28 %, suivie de la Slovaquie (40 %), de la Bulgarie (41 %) et de l'Italie (43 %).

Dans les économies industrialisées, les titres d’études sont souvent considérés comme une bonne assurance contre le chômage, car les taux de chômage tendent à être plus élevés pour les personnes ayant un niveau d'instruction inférieur (par rapport aux personnes ayant un niveau d'instruction de l’enseignement supérieur). Cette caractéristique a été observée dans tous les États membres de l'Union en 2016 (voir le graphique 4). Le taux de chômage moyen dans l'UE-28 pour les personnes âgées de 25 à 64 ans ayant atteint au plus le premier cycle de l'enseignement secondaire était de 15,1 %. Le taux correspondant pour ceux qui avaient obtenu un diplôme de l'enseignement supérieur était beaucoup plus faible, s’établissant à 4,7 %. L'écart entre les taux de chômage des personnes ayant atteint le niveau de l'enseignement supérieur et ceux du premier cycle de l'enseignement secondaire était particulièrement prononcé en Slovaquie (écart de 24,3 points de pourcentage), en Lituanie (23,5 points de pourcentage) et en Bulgarie (18,6 points de pourcentage), tandis que l'écart était plus faible au Danemark (1,8 point de pourcentage) et au Luxembourg (3,2 points de pourcentage).

Au-delà du chômage: le sous-emploi et la population active supplémentaire potentielle

Outre les chômeurs, il existe trois groupes qui présentent un intérêt pour l'analyse du marché du travail. Ces trois groupes ne répondent pas à tous les critères de la définition du chômage de l'OIT, à savoir être sans travail, être activement à la recherche d’un emploi et être disponible pour travailler. Toutefois, bien qu'ils ne soient pas pris en compte dans le taux de chômage, ces groupes représentent toujours une forme de demande d'emploi non satisfaite. Il s’agit des travailleurs à temps partiel sous-employés, des personnes sans travail cherchant un emploi mais temporairement indisponibles, et des personnes disponibles pour travailler mais ne recherchant pas un emploi.

En 2016, l’UE-28 comptait 9,5 millions de travailleurs à temps partiel sous-employés âgés de 15 à 74 ans, 2,3 millions de personnes sans travail cherchant un emploi mais temporairement indisponibles, et 8,8 millions de personnes disponibles pour travailler mais ne recherchant pas un emploi (voir tableau 2 et infographique 2). Les femmes étaient majoritaires, avec 6,2 millions de travailleuses à temps partiel sous-employées (soit 65 % de cette catégorie), 1,2 million de femmes cherchant un travail mais temporairement indisponibles (54 %) et 5,0 millions de femmes disponibles mais ne cherchant pas de travail (57 %).

Sources et disponibilité des données

L’enquête sur les forces de travail de l’Union européenne (EFT) constitue la principale source de données sur le chômage, le sous-emploi et la population active potentielle en Europe. Cette enquête sur les ménages est menée dans tous les États membres de l’Union conformément à la législation européenne. Elle donne des chiffres au moins tous les trimestres.

Le chômage

Eurostat publie des statistiques du chômage qui reposent sur la définition du chômage établie par l’Organisation internationale du travail (OIT). Cette définition prévoit trois critères:

  • être sans travail;
  • être activement à la recherche d’un emploi;
  • et être disponible pour travailler.

Le taux de chômage tel que défini par l’OIT est l’indicateur du marché du travail le plus communément utilisé en raison de sa comparabilité internationale et de sa disponibilité relativement rapide. Outre le taux de chômage, des indicateurs tels que l’emploi et les vacances d’emploi fournissent également des informations utiles sur les évolutions du marché du travail.

Il n’existe actuellement aucune base légale pour la production et la diffusion de données mensuelles sur le chômage et peu de pays fournissent effectivement des chiffres mensuels sur le chômage provenant directement de l’EFT. Eurostat calcule néanmoins des données mensuelles pour de nombreux pays en utilisant des chiffres mensuels supplémentaires issus des registres du chômage. Les résultats trimestriels de l’EFT sont toujours utilisés comme référence pour assurer la comparabilité internationale des données.

Les chiffres mensuels du chômage sont publiés par Eurostat sous forme de taux (en pourcentage de la population active) ou de niveaux de chômage (en milliers), selon une ventilation par sexe et pour deux tranches d’âge (les 15-24 ans et les 25-74 ans). Les chiffres sont disponibles non corrigés, corrigés des variations saisonnières et en séries de tendances. Les séries chronologiques de données concernant les agrégats de l’UE-28 et de la zone euro (ZE-19) débutent en 2000. Leur point de départ varie selon les États membres.

Les chiffres trimestriels et annuels sur le chômage issus de l’EFT sont également publiés selon une ventilation plus détaillée (par exemple, pour une palette plus étendue de tranches d’âge, en fonction de la nationalité ou du niveau d’études); des chiffres sur le chômage de longue durée (plus de 12 mois) et de très longue durée (plus de 24 mois) sont également disponibles.

Les taux de chômage sont également présentés en fonction du niveau d’études de la population. Les différents niveaux d’études sont définis à partir de la classification internationale type de l’éducation des Nations unies (CITE 2011).

Le sous-emploi et la population active supplémentaire potentielle

Bon nombre de personnes ne satisfont que partiellement aux trois critères du chômage énoncés plus haut et ne sont dès lors pas considérées comme étant au chômage. Pour donner des informations sur ces personnes, Eurostat publie aussi des indicateurs concernant les groupes suivants:

  • les travailleurs à temps partiel sous-employés: les personnes travaillant à temps partiel qui souhaitent accroître leur temps de travail et sont disponibles pour ce faire.
  • la population active supplémentaire potentielle: les personnes sans emploi qui souhaitent travailler et qui sont soit disponibles pour travailler, soit à la recherche d’un emploi (mais pas l’un et l’autre à la fois). Ce groupe inclut, notamment, les demandeurs d’emploi découragés et les personnes qui ne peuvent rechercher un emploi pour des raisons personnelles ou familiales. Il se divise en deux catégories: les personnes cherchant un emploi mais qui ne sont pas immédiatement disponibles; les personnes disponibles pour travailler mais ne recherchant pas un emploi.

Contexte

Le taux de chômage est un indicateur important qui revêt une dimension à la fois sociale et économique. L’augmentation du chômage entraîne une perte de revenus pour les individus, une pression accrue sur les dépenses publiques relatives aux prestations sociales et une réduction des recettes fiscales. D’un point de vue économique, le chômage peut être considéré comme une utilisation déficitaire de la main-d’œuvre.

Les séries chronologiques sur le chômage sont utilisées par la Commission européenne, d’autres institutions publiques et les médias en tant qu’indicateur économique, tandis que les banques peuvent se servir de ces données pour analyser le cycle économique. Enfin, le chômage est un sujet qui intéresse aussi le grand public.

Le taux de chômage est considéré comme un indicateur retardé. En cas de ralentissement économique, il faut généralement plusieurs mois avant que le taux de chômage ne commence à monter. De même, lorsque l’économie se redresse, les employeurs hésitent généralement à embaucher de nouveaux travailleurs et plusieurs mois peuvent parfois s’écouler avant que le taux de chômage ne commence à baisser.

Le chômage des hommes, des jeunes et le chômage de longue durée semblent plus sensibles aux fluctuations économiques cycliques que le chômage global. Les responsables des politiques sociales sont d’ailleurs souvent conduits à résoudre ces situations en concevant des mesures destinées à accroître les possibilités d’emploi pour certains groupes de population, tels que les travailleurs de secteurs économiques spécifiques ou les habitants de certaines régions.

La mondialisation et les progrès technologiques semblent avoir un impact toujours plus important sur la vie quotidienne, et la demande de main-d’œuvre et de compétences se diversifie parfois très rapidement. Alors que les entreprises tentent d’améliorer leur productivité et de devenir plus compétitives et innovantes, elles cherchent sans doute à reporter les risques sur les travailleurs en exigeant plus de flexibilité aussi bien des personnes ayant déjà un travail que de celles à la recherche d’un nouvel emploi. Dans le cadre de la Stratégie européenne pour l'emploi (SEE), un certain nombre de mesures sont conçues pour encourager les personnes à rester sur le marché du travail ou à trouver un nouvel emploi, notamment: la promotion d'une approche du travail fondée sur le cycle de vie, en encourageant l'apprentissage tout au long de la vie, en améliorant le soutien aux personnes à la recherche d'un emploi et en garantissant l'égalité des chances.

La stratégie Europe 2020 présentée par la Commission européenne définit une vision de l’économie sociale de marché de l’Europe pour le XXIe siècle. Dans ce contexte, les initiatives phares «De nouvelles compétences pour de nouveaux emplois» et «Jeunesse en mouvement»avaient pour objet de réduire les taux de chômage (des jeunes) grâce à une série d’initiatives politiques comprenant des propositions visant les établissements d’éducation et de formation ou des mesures destinées à créer un environnement (de travail) favorisant une augmentation des taux d’emploi et une meilleure productivité de la main-d’œuvre.

La crise économique et financière et la lenteur de la reprise qui a suivi ont annulé en grande partie les progrès accomplis sur les marchés du travail en Europe. En avril 2012, pour lutter contre les taux toujours plus élevés de chômage, la Commission européenne a adopté le «paquet pour l’emploi», une série de mesures visant à soutenir la création d’emplois.

Les niveaux élevés de chômage enregistrés parmi les jeunes dans de nombreux États membres de l’Union figurent au nombre des principales préoccupations des responsables politiques. Outre son action concentrée sur le chômage des jeunes dans le cadre des initiatives phares de la stratégie Europe 2020, l’Union a adopté une série de mesures de suivi destinées à réduire le chômage des jeunes. Le «paquet emploi jeunes» (2012) donnait suite aux initiatives prévues par le paquet pour l’emploi et comprenait:

  • une proposition — adoptée par le Conseil en avril 2013 — concernant l’établissement, par tous les États membres de l’Union, d’une garantie pour la jeunesse (visant à assurer que tous les jeunes de moins de 25 ans reçoivent une offre réelle pour un emploi de qualité dans les quatre mois suivant leur sortie de l’enseignement formel ou la perte de leur emploi);
  • une nouvelle phase de consultation avec les partenaires sociaux de l’Union sur l’établissement d’un cadre de qualité pour les stages;
  • la mise en place d’une alliance européenne pour l’apprentissage réunissant des représentants des pouvoirs publics, des entreprises, des partenaires sociaux, des prestataires de formation et des jeunes ainsi que d’autres acteurs essentiels, en vue de promouvoir les programmes et les initiatives d’apprentissage en Europe.

L’initiative pour l’emploi des jeunes (2013) a renforcé et accéléré les mesures adoptées dans ce domaine afin de soutenir les jeunes qui sont sans emploi et ne suivent ni études ni formation dans les régions où le taux de chômage des jeunes dépasse 25 %.

Voir aussi

Informations supplémentaires Eurostat

Publications

Principaux tableaux

EFT - indicateurs principaux (t_lfsi)
Chômage – Séries EFT ajustées (t_une)
Séries EFT - Résultats annuels détaillés des enquêtes (t_lfsa)
Taux de chômage de la population âgée de 25 à 64 ans par niveau d'éducation atteint (tps00066)

Base de données

EFT - indicateurs principaux (lfsi)
Chômage - Séries EFT ajustées (une)
Séries EFT - Résultats trimestriels détaillés des enquêtes (à partir de 1998) (lfsq)
Chômage total - séries EFT (lfsq_unemp)
Séries EFT - Résultats annuels détaillés des enquêtes (lfsa)
Chômage total - séries EFT (lfsa_unemp)

Section dédiée

Méthodologie / Métadonnées

Source des données pour les tableaux et graphiques (MS Excel)

Liens externes