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Archive:Statistiques sur les villes européennes


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Données extraites en mars 2019.

Mise à jour prévue de l’article: septembre 2021.

Highlights

Le taux de dépendance des jeunes le plus élevé pour les villes de l’UE a été enregistré dans la Communauté d'agglomération Val de France (58,4 %), située à proximité de Paris.

Le taux de dépendance des personnes âgées le plus élevé pour les villes de l’UE a été enregistré dans la station française de Fréjus (63,7 %).

Source: Eurostat

Plus de la moitié de la population mondiale vit dans les zones urbaines (en anglais) et les villes (en anglais) continuent d’attirer une part croissante de personnes à la recherche d’un emploi et d’une meilleure qualité de vie. En effet, les villes sont souvent perçues comme des centres de croissance économique offrant des perspectives en matière d’études, d’innovation et d’emploi. Ces pôles d’activité économique attirent un large éventail de personnes (des migrants nationaux comme internationaux). C’est particulièrement vrai pour les capitales, qui se caractérisent souvent par des concentrations particulièrement élevées d’activité économique, d’emploi et de richesse. Néanmoins, nous observons souvent un paradoxe dans la mesure où certaines villes sont aussi celles qui souffrent de niveaux très élevés d’exclusion sociale, de chômage ou de disparités des revenus, tandis que d’autres sont confrontées à des défis tels que la criminalité, l’encombrement de la circulation ou la pollution. En outre, dans une même ville, des personnes qui vivent dans des conditions très confortables en côtoient parfois d’autres touchées par de graves difficultés.

Cette expansion démographique tant à l’intérieur qu’autour de certaines des principales métropoles de l’Union européenne (UE) (parfois appelée «étalement urbain») s’accompagne d’une série de défis complexes, tels que les questions relatives à la durabilité, à la cohésion sociale, à l’offre abondante de logement ou à la fourniture de services de transport efficaces. Après avoir examiné la taille et la structure d'âge de la population des villes, le présent chapitre porte ensuite sur deux domaines: les conditions de vie (y compris des informations sur le risque de pauvreté ou d’exclusion sociale et sur les coûts du logement) et les marchés du travail.

Full article

Population

Les statistiques démographiques présentées dans ce chapitre reposent principalement sur les villes, avec certaines informations supplémentaires pour les zones de navettage (en anglais) — celles-ci sont présentées sur la carte 1. Les statistiques sur les villes se rapportent au nombre total de personnes vivant dans leur lieu de résidence habituel, c’est-à-dire le lieu où une personne vit en général, indépendamment d’absences temporaires; ce lieu est généralement le lieu de résidence légale ou officielle. Les chiffres de population constituent une référence pour mesurer la taille générale d’une entité urbaine et servent de dénominateurs pour de nombreux indicateurs dérivés. Des informations détaillées concernant la définition des concepts pour les villes et autres entités urbaines sont fournies dans le chapitre 3 d’un methodological manual on territorial typologies (en anglais).

Carte 1: Villes et zones de navettage, 2018
Source: Eurostat, JRC et direction générale de la politique régionale et urbaine de la Commission européenne

Si le nombre d’habitants dans et autour de certaines des plus grandes villes de l’UE connaît souvent une croissance rapide, d’autres villes de l’UE, par exemple celles situées dans d’anciens bassins industriels, connaissent une population en déclin.

L’Union européenne présente un mélange de diverses villes: à une extrémité du spectre, figurent les métropoles mondiales de London au Royaume-Uni et de Paris en France, alors qu’environ la moitié des villes de l’Union ont un centre urbain relativement petit comptant de 50 000 à 100 000 habitants. Bon nombre des plus grandes villes de l’UE (en particulier les capitales) attirent les migrants tant nationaux qu’internationaux et leurs nombres d'habitants tendent dès lors à augmenter plus rapidement que les moyennes nationales.

Les villes en Belgique, aux Pays-Bas, dans les régions de l'ouest de l’Allemagne, dans le nord de l’Italie et dans la moitié sud du Royaume-Uni sont souvent proches les unes des autres

Un des aspects les plus frappants de la répartition des villes dans certaines régions de l’UE est leur étroite proximité les unes des autres: cet état de fait peut être constaté dans une grande partie de la Belgique, des Pays-Bas, des régions de l'ouest de l’Allemagne, du nord de l’Italie et de la moitié sud du Royaume-Uni. En revanche, les États membres nordiques de l’UE, la France et l’intérieur de l’Espagne et du Portugal se caractérisent par une répartition plus éparse des villes sur une plus grande zone.

Ces différences dans la répartition spatiale peuvent refléter des niveaux de centralisation. Certains États membres de l’UE tels que la France semblent avoir une structure relativement monocentrique basée sur Paris. Cette situation contraste avec la structure polycentrique des villes qui est observée en Allemagne, où il n’y a pas de ville dominante unique et où de nombreuses fonctions administratives et/ou législatives sont entreprises au niveau du Länder régional.

Le graphique 1 compare la taille globale des 20 plus grandes zones urbaines fonctionnelles (en anglais) dans l’UE, tout en présentant l’importance relative — en termes de population — entre les villes et les zones de navettage qui les entourent.

Milan, dans le nord de l’Italie, était la plus grande zone urbaine fonctionnelle dans l’UE qui ne comptait pas de capitale

En 2017, 9 de ces 20 zones urbaines fonctionnelles abritaient des capitales: la plus grande zone qui n’avait pas une capitale pour centre était Milan, dans le nord de l’Italie. Six des 20 premières zones urbaines fonctionnelles se trouvaient en Allemagne, quatre au Royaume-Uni, trois en Italie et deux en Espagne. Budapest en Hongrie était la seule zone urbaine fonctionnelle des États membres de l'est de l’UE à figurer sur la liste; aucun des États membres septentrionaux n'y figurait.

Les populations les plus nombreuses dans les zones urbaines fonctionnelles de l’UE en 2017 ont été enregistrées à Paris (12,8 millions; données de 2015) et London (12,1 millions), suivies — à une certaine distance — par Madrid (Espagne; 6,6 millions). Les plus grandes concentrations démographiques suivantes — toutes avec 5,1 millions d’habitants— ont été enregistrées à Berlin (Allemagne), Milan (Italie) et dans l'agglomération urbaine allemande de la Ruhrgebiet (qui comprend, entre autres, Bochum, Dortmund, Duisburg, Essen et Oberhausen).

Graphique 1: Les 20 plus grandes zones urbaines fonctionnelles de l’UE, par villes et zones de navettage, 2017
(en millions d’habitants)
Source: Eurostat (urb_cpop1) et (urb_lpop1)

Le graphique 2 montre des exemples de la manière dont la structure d'âge de la population varie dans quatre capitales de l’UE. En examinant les évolutions relatives nombre total des résidents qui vivent dans ces quatre capitales; la croissance la plus rapide a été enregistrée à Rome, le nombre d’habitants vivant au sein des limites de la ville augmentant globalement de 11,7 % entre 2008 et 2018, tandis qu’un taux de changement encore plus élevé (14,4 %) a été enregistré parmi ceux vivant dans la zone de navettage voisine. Le nombre de résidents vivant dans la zone de navettage autour de la capitale espagnole de Madrid a également augmenté rapidement, progressant de 9,8 % dans l’ensemble entre 2010 et 2018 (il convient de noter que l’intervalle de temps est plus court que pour Rome); cette augmentation contrastait fortement avec la situation au sein des limites de la ville, où le nombre de résidents a diminué de 1,5 %. Les populations des capitales française et allemande, Paris et Berlin, ont augmenté à un rythme plus modeste — avec une augmentation du nombre de résidents vivant tant dans les limites de la ville que dans les zones de navettage voisines.

À Madrid, la proportion de la population âgée de 15 à 44 ans a baissé entre 2010 et 2018, alors que la part des groupes plus âgés a augmenté

Les statistiques présentées dans le graphique 2 couvrent deux années de référence pour chaque ville: les couleurs plus sombres — près de l’axe central — montrent la part de la population résidente dans chaque zone urbaine fonctionnelle qui vivait dans les limites de la ville, tandis que les couleurs plus claires montrent la part de la population résidente vivant dans la zone de navettage.

  • À Paris: la zone de navettage représentait une part relativement faible de la population totale. La population a vieilli entre 2010 et 2015, avec une augmentation notable de la population âgée de 65 à 74 ans; cette augmentation a été observée tant au sein de la ville que de la zone de navettage.
  • À Madrid: une baisse particulièrement importante de la part de la population âgée de 25 à 34 ans a été observée; cette tranche d’âge représentait 17,6 % de la population en 2010 mais seulement 12,4 % en 2018. Les groupes d’âge voisins — 15-24 ans et 35-44 ans — ont également enregistré une diminution de leurs pourcentages, tous les groupes plus âgés (à partir de 45-54 ans) enregistrant une augmentation de leurs pourcentages.
  • À Berlin: la part de la population âgée de 15 à 24 ans, de 35 à 44 ans et de 65 à 74 ans a baissé pour tous ces groupes entre 2007 et 2017, alors que les pourcentages de tous les autres groupes d’âge ont augmenté, surtout dans les groupes d’âge de 75 ans et plus et de 25 à 34 ans.
  • À Rome: la part de la population âgée de 25 à 34 ans et de 35 à 44 ans a diminué, tout comme les parts du groupe d’âge le plus jeune (0 à 4 ans) et un des groupes plus âgés (65 à 74 ans). L’augmentation la plus importante a été enregistrée pour la part des personnes âgées de 45 à 54 ans.
Graphique 2: Pyramides de population, villes sélectionnées, 2007 et 2017
(en pourcentage de la population totale)
Source: Eurostat (urb_cpop1) et (urb_lpop1)

Les villes présentant les taux de dépendance des jeunes les plus élevés étaient souvent caractérisées par des populations relativement importantes de travailleurs manuels et/ou de migrants …

La carte 2 donne des informations sur la structure d’âge de 919 villes de l'UE et 16 autres villes en Norvège et en Suisse. La taille de chaque cercle reflète l’importance démographique globale de la ville, tandis que les tons reflètent le taux de dépendance des jeunes, autrement dit le rapport entre le nombre de jeunes âgés de 0 à 19 ans et le nombre de personnes en âge de travailler (qui sont définies ici comme les personnes âgées de 20 à 64 ans).

Dans l’ensemble de l’UE-28, le taux de dépendance des jeunes était de 35,0 % en 2017. Le taux le plus élevé était de 58,4 % (données de 2014) dans la Communauté d’agglomération Val de France, près de Paris (France), tandis que le taux conjoint le plus faible était de 22,6 % à Würzburg (Allemagne), Cagliari (Italie) et Braila (Roumanie).

La structure d’âge des villes de l’UE était quelque peu irrégulière dans la mesure où 556 taux enregistrés étaient inférieurs à la moyenne de l’UE-28, contre 358 taux de dépendance des jeunes supérieurs à la moyenne; cinq villes présentaient le même taux. Ces chiffres sont influencés, dans une certaine mesure tout du moins, par les schémas de fécondité, la baisse des taux bruts de natalité et de fécondité étant souvent associée à la décision de retarder la procréation, d’avoir des familles plus petites ou de ne pas avoir d’enfants. Cette tendance peut être particulièrement fréquente dans les villes caractérisées par une forte population étudiante ou dans les villes qui attirent une main-d’œuvre diplômée, étant donné que ces jeunes sont plus susceptibles de choisir de retarder la procréation pour entreprendre une carrière.

Les taux de dépendance des jeunes étaient les plus élevés dans un grand nombre de villes de France (données de 2014 ou 2015) et du Royaume-Uni. La seule ville affichant un ratio de 45,0 % ou plus qui ne se trouvait pas dans ces deux États membres de l’UE était le cas atypique de la ville autonome espagnole de Melilla.

… alors que bon nombre des villes affichant de faibles proportions de jeunes se situaient en Allemagne ou en Roumanie

En Allemagne, à Chypre (données de 2011), en Lituanie, au Luxembourg (données de 2011), à Malte, en Autriche, en Pologne (données de 2014), en Roumanie, en Slovénie (données de 2016) et en Slovaquie — chaque ville présentait un taux de dépendance des jeunes inférieur à la moyenne de l’UE-28. Environ deux tiers des 19 villes présentant les taux les plus faibles (inférieurs à 25,0 %) se trouvaient en Roumanie ou en Allemagne.

Carte 2: Taux de dépendance des jeunes, villes sélectionnées, 2017
(en pourcentage)
Source: Eurostat (urb_cpopstr), (urbcpop1) et (demo_pjanind)

La carte 3 complète la carte 2, en fournissant des informations sur le taux de dépendance des personnes âgées, en d’autres termes, le ratio entre le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus et le nombre de personnes âgées de 20 à 64 ans. Dans l’ensemble de l’UE-28, le taux de dépendance des personnes âgées était de 32,5 % en 2017.

L’existence d'un plus grand nombre de possibilités de faire des études supérieures et en matière d’emploi, offertes par de nombreuses grandes villes, pourrait conduire à un taux de dépendance des personnes âgées plus faible. De même, il est concevable que les personnes âgées (de 65 ans et plus) puissent être tentées de quitter les capitales et autres grandes villes pour leur retraite, afin d’éviter certains des inconvénients perçus, souvent associés à la vie dans les grandes villes, tels que l’encombrement de la circulation, la criminalité et un coût de la vie plus élevé. En outre, dans de nombreux pays, les destinations côtières attirent les personnes âgées. Toutefois, certaines villes de l’UE comptent une proportion relativement élevée de personnes âgées en raison d’un exode des jeunes, reflétant, dans certains cas, le prix élevé de l'immobilier (pour la location ou l’achat) dans de nombreux centres urbains, et, dans d’autres cas, des possibilités éducatives et/ou professionnelles limitées.

Une majorité de villes de l’UE affichant un taux de dépendance des personnes âgées d’au moins 45 % se trouvaient en Italie, en Allemagne ou en France, les taux les plus élevés étant souvent enregistrés dans les villes côtières ou dans l'est de Allemagne

Le taux de dépendance des personnes âgées le plus élevé a été enregistré dans la station française de Fréjus (63,7 %; données de 2015) Ce taux atteignait ou dépassait 50,0 % dans sept autres villes:

  • les villes côtières de Cannes (données de 2014) en France, de Savona, Genova et Trieste en Italie, et de Waveney (qui inclut Lowestoft) au Royaume-Uni;
  • Dessau-Roßlau et Görlitz dans l'est de l'Allemagne, la première entre Leipzig et Berlin et la deuxième sur la frontière entre l’Allemagne et la Pologne.

En 2017, la majorité (26 sur 34) des villes de l’UE présentant un taux de dépendance des personnes âgées de 45,0 % ou plus (comme indiqué par le ton de bleu le plus foncé sur la carte 3) étaient situées en Italie (12 villes), en Allemagne (huit villes) ou en France (six villes; données de 2014 ou 2015). Les autres villes se trouvaient en Espagne, au Royaume-Uni (trois pour chaque pays), en Belgique (données de 2015) et au Portugal (une pour chaque pays).

À l’exception de l’Allemagne (où toutes ces villes sauf une étaient situées dans l'est de l'Allemagne), les villes présentant des taux de dépendance des personnes âgées relativement élevés se trouvaient souvent près d’un littoral — y compris les lieux de retraite populaires — plusieurs étant situées sur la côte adriatique italienne ou la côte méditerranéenne dans une zone allant du sud de la France au nord de l’Italie. Parmi certaines des plus grandes villes de l’UE — celles comptant une population d’au moins 500 000 habitants —, des taux de dépendance des personnes âgées d’au moins 45,0 % ont été enregistrés à Genova (nord-ouest de l’Italie) et à Nice (données de 2015; sud-est de la France).

Relativement peu de personnes âgées vivent dans des villes satellites autour des capitales espagnole et française

En 2017, 57 villes de l’UE affichaient un taux de dépendance des personnes âgées inférieur à 20 % (comme indiqué par la teinte plus claire sur la carte 3). Les deux taux de dépendance des personnes âgées les plus faibles ont été enregistrés à Rivas-Vaciamadrid et à Valdemoro (9,9 % et 13,6 % respectivement), deux villes proches de Madrid; plusieurs autres villes présentaient des taux de dépendance des personnes âgées relativement faibles autour de la capitale espagnole. Une situation similaire a été observée dans un certain nombre de petites villes autour de Paris. Plusieurs raisons pourraient expliquer ces tendances: il se peut que les jeunes peuvent ne puissent pas se permettre d’acheter ou de louer dans les centres-villes (en particulier dans les capitales) et vivent plutôt dans les quartiers qui les entourent; il se peut que les familles déménagent vers les banlieues pour disposer d’un espace de vie supplémentaire (et plus abordable); il se peut que les personnes âgées quittent les banlieues pour prendre leur retraite à la campagne ou à la côte.

Ces 57 villes présentant les taux de dépendance des personnes âgées les plus faibles étaient principalement concentrées en Espagne (14 villes), en Roumanie (13 villes), en France (11 villes), aux Pays-Bas (données de 2014), en Pologne (données de 2014) et au Royaume-Uni (quatre villes pour chaque pays).

Carte 3: Taux de dépendance des personnes âgées, villes sélectionnées, 2017
(en pourcentage)
Source: Eurostat (urb_cpopstr), (urbcpop1) et (demo_pjanind)

Conditions socio-économiques

Les autres analyses figurant dans le présent chapitre — qui reposent sur les graphiques 3 à 7 — présentent plusieurs indicateurs relatifs aux conditions de vie et au marché du travail, chacun présenté par degré d’urbanisation (en anglais). Des informations détaillées concernant la définition des concepts utilisés pour évaluer le degré d’urbanisation sont fournies dans le chapitre 2 d’un methodological manual on territorial typologies (en anglais).

Dans les États membres occidentaux, le risque de pauvreté ou d’exclusion sociale avait tendance à être supérieur dans les villes, tandis que dans les États membres orientaux, il était généralement supérieur dans les zones rurales

L'un des cinq grands objectifs pour la stratégie Europe 2020 est de faire sortir au moins 20 millions de personnes dans l’UE de la pauvreté et de l'exclusion sociale d’ici 2020 (par rapport au nombre de 2008). Le même indicateur est également utilisé dans le cadre des objectifs de développement durable (ODD) et afin de suivre les progrès réalisés en ce qui concerne le socle européen des droits sociaux, qui vise à créer une Union plus inclusive et plus juste.

Les personnes exposées au risque de pauvreté ou d’exclusion sociale se trouvent au moins dans l’une des situations suivantes:

En 2017, près d’un quart (22,4 %) de la population de l’UE-28 était exposée au risque de pauvreté ou d’exclusion sociale. Une analyse par degré d’urbanisation (voir graphique 3) révèle que les personnes vivant dans des villes moins peuplées et banlieues (en anglais) étaient les moins exposées au risque de pauvreté ou d’exclusion sociale (21,0 %),une proportion qui s'élevait à 22,6 % pour les citadins et atteignait 23,9 % pour les habitants des zones rurales (en anglais).

Dans la moitié (14) des États membres de l’UE, la proportion la plus élevée de personnes exposées au risque de pauvreté ou d’exclusion sociale en 2017 a été enregistrée dans les zones rurales; ces 14 États membres étaient situés dans l'est (six), le sud (quatre) ou le nord (quatre) de l’UE. Un examen plus approfondi révèle que plus de la moitié de la population rurale tait exposée au risque de pauvreté ou d’exclusion sociale en Bulgarie (51,9 %), tandis que le taux n’était que légèrement inférieur en Roumanie (48,5 %).

Dans neuf États membres de l’UE, la proportion de personnes exposées au risque de pauvreté ou d’exclusion sociale en 2017 était plus élevée dans les villes qu’ailleurs: une majorité de ceux-ci étaient situés dans l'ouest de l’UE — Belgique, Autriche, Royaume-Uni, Allemagne et Pays-Bas. Dès lors, les villes d’Europe occidentale étaient souvent caractérisées par un paradoxe urbain, dans la mesure où, tout en générant des niveaux élevés de richesse, elles enregistraient également des proportions relativement importantes de leur population qui étaient exposées au risque de pauvreté ou d’exclusion sociale.

Graphique 3: Personnes exposées au risque de pauvreté ou d’exclusion sociale, 2017
(en pourcentage de la population totale, par degré d’urbanisation)
Source: Eurostat (ilc_peps13) et (ilc_peps01)

Les citadins payaient souvent une prime pour vivre dans le centre ou dans un quartier/district particulier; cela signifiait que ces personnes étaient plus susceptibles de faire face à une charge considérable à cause du coût de leur logement

Le logement constitue souvent l’aspect unique le plus important du budget d’un ménage, qu’importe si les occupants remboursent une hypothèque/un prêt ou louent une propriété. Si les coûts du logement ne constituent pas directement une composante du risque de pauvreté ou d’exclusion, sociale, ils peuvent indirectement jouer un rôle: des coûts du logement élevés peuvent avoir pour conséquence que des ménages ne disposent que d’un budget limité pour d’autres dépenses, entraînant une privation matérielle. Les prix de l’immobilier et les loyers varient considérablement, non seulement entre les États membres de l’UE et à l’intérieur de ceux-ci, mais également à un niveau plus local.

Le taux de surcharge des coûts du logement se définit comme la proportion de la population vivant dans un ménage dont les coûts du logement nets totaux dépassent 40 % du revenu disponible. Le taux de surcharge des coûts du logement dans l’UE-28 s’élevait en moyenne à 10,4 % en 2017: une analyse par degré d’urbanisation révèle que la charge était par conséquent la plus faible dans les zones rurales (7,8 %), avec un taux légèrement plus élevé pour les personnes vivant dans les villes moins peuplées et les banlieues (9,8 %) et un pic pour celles vivant dans les grandes villes (12,5 %) — voir graphique 4. Il convient de noter que les citadins sont souvent prêts à payer plus cher pour moins d’espace afin de vivre dans le centre ou dans un lieu disposant de lignes de transport ou de commodités particulières. Cette tendance a conduit à la gentrification (déplacement des familles à revenus modestes en raison de la hausse des prix de l’immobilier) de certains centres urbains et à des changements considérables de leur composition démographique et sociale. Dans le même ordre d’idées, les localités rurales ou côtières populaires peuvent aussi afficher des prix immobiliers élevés, notamment lorsque l’offre est limitée par les autorités de planification locales qui cherchent à maintenir le charme originel d’une région.

Dans cinq États membres de l’UE (la Grèce, la Bulgarie, la Roumanie, l’Allemagne et le Royaume-Uni), la part de la population rurale surchargée par les coûts du logement en 2017 était à deux chiffres; des taux particulièrement élevés ont été observés en Grèce (31,9 %) et en Bulgarie (20,4 %). En outre, dans sept États membres de l’UE, une proportion à deux chiffres de la population vivant dans les villes moins peuplées et les banlieues était surchargée par les coûts du logement, la Grèce (42,2 %) et la Bulgarie (19,2 %) enregistrant à nouveau des parts particulièrement élevées.

En revanche, la part de la population citadine qui était surchargée par les coûts du logement dépassait 10,0 % dans la moitié (14) des États membres de l’UE en 2017. De nouveau, la Grèce affichait le taux le plus élevé (43,7 %), environ le double du taux le plus élevé suivant au Danemark (22,4 %), qui était suivi de l’Allemagne (17,9 %) et de la Bulgarie (17,7 %).

Graphique 4: Taux de surcharge des coûts du logement, 2017
(en pourcentage des personnes vivant dans des ménages où les coûts totaux de logement représentent plus de 40 % du revenu disponible, par degré d’urbanisation)
Source: Eurostat (ilc_lvho07d) et (ilc_lvho07a)

Dans les villes, tous les États membres du nord affichaient des taux d’emploi relativement élevés et tous les États membres du sud des taux relativement faibles

Dans une majorité des États membres de l'est de l’UE, les villes tendaient généralement à dépasser les zones rurales sur le plan économique et à enregistrer certains des taux de croissance économique les plus élevés. En revanche, dans certains États membres occidentaux (— par exemple, en Belgique, en France ou au Royaume-Uni), il était courant de trouver un certain nombre de villes «laissées pour compte» de la mondialisation; ces villes s’étaient rapidement développées pendant la révolution industrielle, mais qui ne se sont adaptées ensuite lorsque leurs activités traditionnelles ont été transférées ailleurs ou ont été remplacées par de nouvelles technologies. Ces différences sont souvent reflétées dans des indicateurs du marché du travail, tels que les taux d’emploi et de chômage.

L’objectif de la stratégie Europe 2020 en ce qui concerne le taux de l’emploi (le rapport entre le nombre de personnes occupées et population du même groupe d’âge) est de veiller à ce que 75 % des personnes âgées de 20 à 64 ans soient occupées d’ici 2020. Cette tranche d’âge offre une certaine compatibilité eu égard aux différentes pratiques concernant la proportion des jeunes restant dans les systèmes éducatifs ainsi que les âges (légaux) de la retraite ou de la pension dans l’UE.

Dans l’UE-28, le taux d’emploi pour les personnes âgées de 20 à 64 ans s’élevait à 72,1 % en 2017. La différence entre les taux enregistrés pour les trois degrés d’urbanisation différents était très faible: ils variaient de 72,0 % dans les villes et 72,1 % dans les villes moins peuplées et les banlieues à 72,6 % dans les zones rurales. Les États membres septentrionaux de l'UE affichaient des taux d’emploi supérieurs à la moyenne pour l’ensemble de l’UE-28 (72,1 %), la Suède affichant le taux le plus élevé de tous (81,8 %). De même, la plupart des États membres méridionaux de l'UE affichaient des taux d’emploi inférieurs à la moyenne, l’Italie (62,3 %) et la Grèce (57,8 %) enregistrant les taux les plus faibles.

En ne considérant que les données relatives aux villes, une tendance similaire apparaît, tous les États membres septentrionaux de l'UE affichant des taux d’emploi relativement élevés en 2017 (74,3 % en Finlande était le taux le plus faible) et tous les États membres méridionaux de l'UE affichant des taux relativement faibles (72,9 % au Portugal était le taux le plus élevé). Le taux d’emploi le plus élevé pour les personnes vivant dans les villes était de 82,0 % pour la Lituanie, tandis qu’en Grèce, le taux était inférieur de 25,7 points de pourcentage (pp), avec 56,3 %.

Dans la plupart des États membres occidentaux, les taux d’emploi les plus faibles ont été enregistrés dans les villes, tandis que dans les États membres orientaux, les taux les plus élevés ont été enregistrés dans les villes

En 2017, 12 des États membres de l’UE ont enregistré leur taux d’emploi le plus élevé dans les zones rurales: ceux-ci incluaient la plupart des États membres occidentaux (ni le Luxembourg, ni le Royaume-Uni), les trois États membres nordiques [1], la Grèce, Malte et la Slovénie. En Belgique, le taux d’emploi pour les villes était inférieur de 8,5 pp par rapport aux deux autres degrés d’urbanisation, tandis qu’en Autriche, la différence était de 7,4 pp.

En revanche, dans la quasi-totalité des États membres orientaux, ainsi que dans deux des États membres baltes et trois États membres méridionaux (Chypre, l'Espagne et l'Italie), les taux d’emploi les plus élevés en 2017 étaient enregistrés pour les villes. Au Luxembourg, le taux d’emploi pour les villes était supérieur de 6,8 pp par rapport aux deux autres degrés d’urbanisation, tandis qu’en Croatie, en Lituanie et en Roumanie, la différence était également supérieure à 5,0 pp.

Graphique 5: Taux d’emploi, 2017
(en pourcentage des personnes âgées de 20 à 64 ans occupant un emploi en proportion de la population totale âgée de 20 à 64 ans, par degré d’urbanisation)
Source: Eurostat (lfst_r_ergau)

Dans l’ensemble des États membres orientaux, à l’exception de la Tchéquie, les parts les plus faibles de personnes vivant dans des ménages à très faible intensité de travail se situaient dans les villes

Une question étroitement liée au taux d’emploi est l’intensité de travail: celle-ci fait référence au ratio entre le nombre de mois pendant lesquels les membres du ménage en âge de travailler (de 18 à 59 ans, sans être un étudiant âgé de 18 à 24 ans) ont occupé un emploi au cours de l’année de référence du revenu et le nombre total de mois pendant lesquels les membres du même ménage auraient théoriquement pu travailler. Les personnes vivant dans des ménages à très faible intensité de travail sont définies comme des personnes âgées de 0 à 59 ans vivant dans des ménages où les adultes ont travaillé 20 % ou moins de leur potentiel total au cours des 12 mois précédents. Les ménages composés uniquement d’enfants, d’étudiants âgés de moins de 25 ans et/ou de personnes âgées de 60 ans ou plus sont totalement exclus du calcul.

Un peu moins d’un dixième (9,5 %) de la population de l’UE-28 âgée de 0 à 59 ans vivait dans des ménages à très faible intensité de travail en2017. Dans les zones rurales, le taux était de 8,2 %, dans les villes moins peuplées et les banlieues, il était de 9,0 % et, dans les villes, il était de 10,8 % (voir graphique 6). Dès lors, les villes combinaient le taux d’emploi le plus faible avec la part la plus élevée de personnes vivant dans des ménages à faible intensité de travail, tandis que l’inverse était vrai pour les zones rurales.

Parmi les États membres de l’UE, les parts les plus faibles de personnes vivant dans des ménages à très faible intensité de travail en 2017 ont été enregistrées dans plusieurs États membres orientaux, en Estonie et au Luxembourg. Les taux les plus faibles étaient de 5,4 % en Slovaquie et de 5,5 % en Tchéquie, tandis que les taux les plus élevés étaient de 15,6 % en Grèce et de 16,2 % en Irlande. En se concentrant sur la partie de la population vivant dans les villes, la Slovaquie a de nouveau enregistré la part la plus faible de personnes vivant dans des ménages à faible intensité de travail (1,9 %), tandis que la Grèce et l’Irlande (avec 16,2 % pour toutes les deux) ont de nouveau enregistré des taux élevés, bien qu’ils aient été sensiblement plus faibles qu’en Belgique (20,9 %).

Les zones rurales présentaient les taux les plus élevés de personnes vivant dans des ménages à très faible intensité de travail en 2017 dans 13 États membres de l'UE, dont l’ensemble des États membres orientaux et septentrionaux à l’exception de la Tchéquie, du Danemark, de la Roumanie et de la Finlande, ainsi que trois États membres méridionaux (l'Espagne, Chypre et le Portugal), mais aucun des États membres occidentaux. Les villes ont enregistré les taux les plus élevés de personnes vivant dans des ménages à très faible intensité de travail dans la plupart des États membres occidentaux de l’UE (pas en France, en Irlande ou au Luxembourg), ainsi que dans deux des États membres méridionaux et nordiques (l'Italie, Malte, le Danemark et la Finlande). Hormis la Belgique (mentionnée ci-dessus), le taux des personnes vivant dans des ménages à très faible intensité de travail était supérieur de plus de 5,0 pp pour les villes par rapport aux deux autres degrés d’urbanisation en Autriche, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en Allemagne.

Graphique 6: Personnes vivant dans des ménages à très faible intensité de travail, 2017
(en pourcentage des personnes âgées de 0 à 59 ans, par degré d’urbanisation)
Source: Eurostat (ilc_lvhl23) et (ilc_lvhl11)

Les quatre plus grands États membres — en termes de population — enregistraient tous leurs taux de chômage les plus faibles chez les personnes vivant dans les zones rurales et leurs taux les plus élevés chez les personnes vivant dans les villes

Conformément aux lignes directrices établies par l’Organisation internationale du travail (OIT), un chômeur est:

  • une personne âgée de 15 à 74 ans;
  • sans travail durant la semaine de référence;
  • disponible pour travailler au cours des deux semaines suivantes (ou ayant déjà trouvé un emploi devant débuter dans les trois mois suivants); et
  • qui était activement à la recherche d’un emploi au cours des quatre semaines précédentes.

Le taux de chômage est le nombre de chômeurs en pourcentage de la main-d’œuvre (employée ou non). Il convient de noter que le taux de chômage prend en considération les personnes qui souhaiteraient (ou doivent) travailler après l’âge de 64 ans mais qui ne parviennent pas à trouver un emploi. Dès lors, la limite d’âge supérieure est généralement fixée à 74 ans (par opposition à la tranche d’âge supérieure pour le taux d’emploi, qui est généralement fixée à 64 ans).

En 2017, le taux de chômage de l’UE-28 s’élevait à 7,6 %. Le taux de chômage le plus élevé, par degré d’urbanisation, a été enregistré pour les personnes vivant dans les villes (8,3 %), tandis que des taux quelque peu inférieurs ont été enregistrés pour celles vivant dans les villes moins peuplées et banlieues (7,5 %) et dans les zones rurales (6,6 %). Cette tendance coïncidait avec ce qui a été observé pour le taux de personnes vivants dans des ménages à très faible intensité de travail (qui était également le plus élevé dans les villes).

En 2017, les taux de chômage globaux en Grèce (21,5 %) et en Espagne (17,2 %) étaient clairement supérieurs à ceux observés dans d’autres États membres de l’UE, l’Italie, la Croatie et Chypre enregistrant les autres taux les plus élevés, avec un peu plus de 11 %. À l’exception de Malte (4,0 %), tous les États membres méridionaux affichaient des taux de chômage supérieurs à la moyenne de l’UE-28.

En ne considérant que la population vivant dans les villes: la Grèce (23,0 %), l’Espagne (16,6 %) et l’Italie (11,9 %) présentaient les taux de chômage les plus élevés en 2017, suivis de près par la Belgique (11,7 %). Les cinq taux de chômage les plus faibles pour les personnes vivant dans les villes ont été enregistrés dans les États membres orientaux de l’UE, le taux le plus faible étant observé en Tchéquie (2,8 %); la Croatie était le seul État membre oriental à déclarer un taux de chômage supérieur à la moyenne de l’UE-28 pour les personnes vivant dans les villes. En ce qui concerne le taux de chômage global, Malte était le seul État membre méridional à déclarer un taux inférieur à la moyenne de l’UE-28 pour les personnes vivant dans les villes.

La Lettonie était le seul État membre de l’UE dans lequel le taux de chômage le plus faible en 2017 a été enregistré dans les villes et les banlieues. Le taux de chômage était le plus faible chez les personnes vivant dans les zones rurales dans 16 États membres:

  • l’ensemble des États membres occidentaux;
  • les trois États membres nordiques et la Lituanie dans le nord de l'UE;
  • la Grèce, l’Italie et le Portugal dans le sud de l’UE;
  • la Slovénie dans l’est de l’UE.

En 2017, les citadins présentaient les taux de chômage les plus faibles de tous les États membres orientaux de l’UE (à l’exception de la Slovénie), ainsi que dans deux des États méridionaux et un des États membres baltes (l'Espagne, Chypre et la Lituanie). En revanche, les quatre plus grands États membres en termes de population — l'Allemagne, la France, l'Italie et le Royaume-Uni — ont tous enregistré leurs taux de chômage les plus faibles chez les personnes vivant dans les zones rurales et leurs taux les plus élevés chez les personnes vivant dans les villes, influençant ainsi collectivement dans une large mesure les chiffres de l’ensemble de l’UE-28. En Belgique, le taux de chômage pour les personnes vivant dans les villes était supérieur de 6,3 pp par rapport aux deux autres degrés d’urbanisation, tandis qu’en Autriche, la différence était de 4,4 pp.

Graphique 7: Taux de chômage, 2017
(en pourcentage des chômeurs âgés de 15 à 74 ans en proportion de la main-d’œuvre totale âgée de 15 à 74 ans, par degré d’urbanisation)
Source: Eurostat (lfst_r_urgau)

Source des données pour les graphiques et cartes

Excel.jpg Pleins feux sur les villes européennes (en anglais)

Sources des données

La collecte des données sur les villes est entreprise par les offices nationaux de statistique, la direction générale de la politique régionale et urbaine (DG REGIO) et Eurostat. Elle fournit des statistiques sur un large éventail d’indicateurs socio-économiques concernant de nombreux aspects liés à la qualité de la vie des citadins: démographie, logement, santé, activité économique, marché du travail, disparités de revenu, conditions de scolarité, environnement, climat, habitudes de déplacement, infrastructure touristique et culturelle. Le dernier exercice de collecte de données a cherché à obtenir des informations issues de près d’un millier de villes européennes différentes (dans les États membres de l’UE, en Norvège, en Suisse et en Turquie; il est à noter qu’il peut y avoir des différences considérables par rapport à la dernière période de référence disponible pour chaque ville).

Les statistiques urbaines présentées dans ce chapitre renvoient à deux concepts distincts: les villes et le degré d’urbanisation.

Les données démographiques se rapportent aux villes une ou plusieurs unités administratives locales (LAU) dont la majorité de la population vit dans un centre urbain (en anglais) — les informations pour certaines villes sont présentées conjointement avec des données couvrant leur zone de navettage (en anglais) environnante; ensemble, ces deux entités forment une zone urbaine fonctionnelle (en anglais). En termes simples, à des fins statistiques:

  • une ville est une ou plusieurs LAU dont la majorité de la population vit dans un centre urbain d’au moins 50 000 habitants;
  • une zone de navettage est constituée des zones environnantes de déplacements vers le lieu de travail d’une ville, où au moins 15 % des résidents occupant un emploi travaillent dans la ville;
  • une zone urbaine fonctionnelle comprend une ville et sa zone de navettage environnante — telle que présentée sur la carte 1.

Des informations détaillées concernant la définition des concepts pour les entités urbaines sont fournies dans le chapitre 3 d’un manuel méthodologique sur les typologies territoriales.

La classification par degré d’urbanisation est fondée sur le recensement des centres urbains (densité de population élevée), des groupes urbains (densité de population modérée) et des cellules rurales appliquées à des cellules de population d'1 km². Ceux-ci sont alors évalués pour chaque LAU afin de recenser:

  • les villes (zones densément peuplées) — où au moins 50 % de la population vit dans un ou plusieurs centres urbains;
  • les villes moins peuplées et les banlieues (zones à densité intermédiaire) — où moins de 50 % de la population vit dans un centre urbain, mais au moins 50 % de la population vit dans un groupe urbain;
  • les zones rurales (zones à faible densité de population) — où plus de 50 % de la population vit dans des cellules de population rurales.

Pour en savoir plus:

Contexte

La stratégie Europe 2020 est la stratégie de croissance de l'Union jusqu’en 2020: elle vise à soutenir la relance après la crise économique et financière mondiale à l’aide d’une croissance intelligente, durable et inclusive. Afin de réaliser les objectifs Europe 2020 par l’intermédiaire d’initiatives économiques, sociales et environnementales dans les villes et les zones urbaines, les décideurs politiques ont reconnu la nécessité de mobiliser des structures de gouvernance à plusieurs niveaux permettant aux acteurs locaux et régionaux de participer à la conception et la mise en œuvre des politiques aux côtés du gouvernement central. La Europe 2020 monitoring platform (en anglais) est un réseau de 178 villes et régions coordonnées par le Comité européen des régions, qui assure le suivi de la participation des autorités régionales et locales de l’UE au semestre européen et à la stratégie Europe 2020.

La direction générale de l’environnement (DG ENV) de la Commission européenne s’attaque à une série de problématiques dans le but d’améliorer les environnements urbains, par exemple:

  • les objectifs de développement durable des Nations unies, en particulier l’objectif 11, qui vise à faire en sorte que les villes soient ouvertes à tous, sûres, résilientes et durables;
  • la législation environnementale de l’Union qui vise à faire en sorte que les citoyens européens puissent vivre et travailler dans des villes où l'air (en anglais) et water (en anglais) sont propres, qui limitent toute exposition excessive au noise, (en anglais) et qui gèrent correctement les waste (en anglais), tout en préservant la nature and biodiversity (en anglais), et en promouvant des green infrastructures (en anglais);
  • l’initiative European Green Capital (en anglais), qui permet aux villes de faire valoir leur performance environnementale et d’être reconnues et récompensées pour leurs efforts locaux en faveur de l’environnement, de l’économie et de la qualité de vie dans les villes (en 2019 le prix a été décerné à la ville norvégienne d’Oslo);
  • l’initiative European Green Leaf (en anglais), qui permet aux villes et petites villes (de 20 000 à 100 000 habitants; à noter que la définition est purement fondée sur un recensement démographique) d’être reconnues pour leur engagement en faveur d’un environnement meilleur et qui salue tout particulièrement les efforts producteurs de croissance verte et de création d’emplois (en 2019 le prix a été décerné conjointement à la ville espagnole de Cornellà de Llobregat et de Horst aan de Maas aux Pays-Bas).

L’environnement urbain figure dans le 7ème programme d’action environnementale (en anglais) sous l'objectif prioritaire 8, intitulé «Villes durables: Travailler ensemble pour des solutions communes». Son objectif est d’améliorer la durabilité des villes de l’UE pour permettre à tous les Européens — d’ici à 2050 — de «bien vivre, dans les limites de notre planète».

Les villes et les zones urbaines sont au cœur de la politique de cohésion de l’UE. Au moins la moitié des ressources associées au Fonds européen de développement régional (FEDER) au cours de la période 2014-2020 seront investies dans les zones urbaines. L’un des principaux domaines concerne les stratégies intégrées de développement urbain durable (environ 10 milliards d’euros), grâce auxquelles 750 villes de l’UE seront habilitées à mettre en œuvre des stratégies qui touchent à différentes dimensions de la vie urbaine, notamment: la rénovation urbaine, l’éducation, le développement économique, l’inclusion sociale et la protection de l’environnement. Ces initiatives visent à stimuler la résolution de problèmes tels que les défis démographiques, la création d’emplois, l’inclusion sociale ou les effets du changement climatique, qui sont autant d’aspects essentiels à la réalisation de la société intelligente, durable et inclusive envisagée dans la stratégie Europe 2020.

L’urban agenda (en anglais) de l’UE a été lancé en mai 2016 par l’intermédiaire du Pacte d’Amsterdam. Il repose sur trois piliers, à savoir l’amélioration de la réglementation, du financement et des connaissances. Il est fondé sur la coopération entre les villes, les États membres de l’UE, la Commission européenne et les autres parties prenantes pour stimuler la croissance, le niveau de vie, la qualité de vie et l’innovation dans les villes européennes. Pour réaliser ces objectifs, 12 partenariats différents ont été recensés pour coordonner les actions; dans le contexte de ce chapitre, la préoccupation la plus pertinente porte sur:

  • the inclusion of migrants and refugees (en anglais) (proposer et mettre en œuvre des moyens pour mieux gérer l’intégration des migrants et des réfugiés, en accordant une importance particulière aux défis et aux besoins des villes);
  • jobs and skills in the local economy (en anglais) (gérer la performance économique et le développement commercial au niveau local, des composantes essentielles du développement durable et de la cohésion sociale);
  • urban poverty (en anglais) (contribuer à l’amélioration des politiques qui ont une incidence sur l’inclusion des groupes vulnérables et la régénération des quartiers défavorisés);
  • housing (en anglais) (un logement abordable étant un droit humain fondamental et favorisant la cohésion sociale, ce partenariat vise à améliorer les politiques et les cadres afin de stimuler l’accès à un logement adéquat).

Notes

  1. En Suède, le taux d’emploi pour les zones rurales était le même que pour les villes moins peuplées et les banlieues.

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Villes et grandes villes (urb_cgc)
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Séries EFT - Sujets spécifiques (lfst)
Séries régionales EFT (lfst_r)
Personnes en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale (stratégie Europe 2020) (ilc_pe)
Principal indicateur – Objectif Europe 2020 relatif à la pauvreté et l’exclusion sociale (ilc_peps)
Conditions de vie (ilc_lv)
Conditions de santé et de travail (ilc_lvhl)
Conditions de logement (ilc_lvho)
Charge des coûts du logement (ilc_lvho_hc)


Les cartes peuvent être explorées de manière interactive dans le Eurostat’s statistical atlas (en anglais) [voir le user manual (en anglais)].

Le présent article fait partie de la publication phare annuelle d’Eurostat — l’Annuaire régional d’Eurostat.