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Archive:Statistiques sur le tourisme au niveau régional

Données extraites en mars 2019.

Mise à jour prévue de l’article: septembre 2020.

Highlights

En 2017, l’UE enregistrait un peu plus de 40 % des arrivées de touristes internationaux.

En 2017, les deux régions touristiques les plus prisées de l’Union se situent toutes deux en Espagne: les Canarias (104 millions de nuitées dans des établissements d’hébergement touristique) et la Cataluña (83 millions de nuitées).

Source: Eurostat

Le tourisme peut jouer un rôle considérable dans l’économie de nombreuses régions de l’Union. C’est particulièrement vrai dans les régions reculées/périphériques, comme les régions côtières, montagneuses ou ultrapériphériques de l’Union. Les infrastructures mises en place à des fins touristiques contribuent au développement local et régional, et les emplois créés ou préservés peuvent aider à enrayer le déclin industriel ou rural. Toutefois, le tourisme (de masse) peut également avoir des conséquences négatives, car une demande excessive représente une contrainte pour les infrastructures locales et peut être une nuisance pour les communautés locales. En outre, l’augmentation du nombre de touristes peut avoir des effets sur l’environnement au niveau local (par exemple, le bruit, la pollution, les déchets et les eaux usées, la perte d’habitat) et mondial (en raison des émissions liées au transport).

Selon la publication Tourism highlights (en anglais) de l’Organisation mondiale du tourisme des Nations unies (en anglais), l’année 2017 a été marquée par la hausse la plus rapide d’arrivées de touristes internationaux depuis 2010. Les États membres de l’Union européenne (UE) figurent parmi les premières destinations touristiques au monde. La richesse des cultures européennes, la variété des paysages et la qualité de l’infrastructure touristique font probablement partie des différentes raisons pour lesquelles les touristes choisissent de passer leurs vacances en Europe.

Dans un contexte statistique, le tourisme désigne l’activité de visiteurs se rendant dans une destination située en dehors de leur environnement habituel, pour une période inférieure à un an. Il est essentiel de noter que cette définition est plus large que la définition communément utilisée, puisqu’elle englobe non seulement les voyages de loisirs privés, mais également les voyages effectués pour rendre visite à des membres de la famille ou à des amis ainsi que les voyages d’affaires. Cette définition élargie s’explique par le fait que le tourisme est considéré d’un point de vue économique, selon lequel les vacanciers et les voyageurs d'affaire ont des habitudes de consommation sensiblement analogues en ce qui concerne, par exemple, les services de transport, d’hébergement et de restauration.

Le présent chapitre présente les tendances régionales en matière de tourisme dans l’UE. Il s’intéresse principalement à l’offre d’hébergements touristiques, mesurée par le nombre de nuitées; il s’achève avec un coup de projecteur sur les statistiques expérimentales, qui cherchent à utiliser de nouvelles méthodes pour produire des informations territoriales détaillées.

Full article

Nombre de nuitées

Le nombre de nuitées fournit des informations sur le nombre total de nuits que l’ensemble des visiteurs/touristes passe dans un établissement d’hébergement touristique. Il reflète dès lors à la fois la durée du séjour et le nombre de visiteurs, et est considéré comme un indicateur clé pour analyser le secteur du tourisme.

Le graphique 1 présente une analyse du nombre de nuitées passées dans des hébergements touristiques, par degré d’urbanisation (en anglais); les informations présentées concernent à la fois le séjour touristique de résidents et celui de non-résidents dans tous les types d’hébergements touristiques en location. En 2017, le nombre total de nuitées passées dans des hébergements touristiques de l’UE-28 était réparti de manière assez uniforme: le taux le plus élevé a été enregistré pour les grandes villes (en anglais; 37,7 %), tandis qu’un nombre plus faible de nuitées ont été passées dans les villes et banlieues (en anglais; 32,2 %) et dans les zones rurales (en anglais; 30,1 %).

Les touristes ont privilégié les grandes villes dans 12 des 28 États membres de l’UE (voir graphique 1): en 2017, elles représentaient près des deux tiers du total des nuitées passées en Lettonie (64,9 %) et au Royaume-Uni (63,2 %; données de 2016) et plus de la moitié des nuitées passées dans un autre État membre balte, l’Estonie (55,7 %). En revanche, plus d’une nuitée sur deux passée par les touristes en Espagne (51,4 %) et à Malte (51,2 %) l’ont été dans les villes et banlieues, tandis que six autres États membres ont également indiqué que les villes et banlieues étaient les destinations les plus prisées (même si elles ne représentaient pas une majorité des nuitées passées par les touristes). Parallèlement, plus de la moitié de l’ensemble des nuitées passées par les touristes au Danemark (53,5 %) l’ont été dans des zones rurales, une proportion qui atteignait près des deux tiers en Croatie (64,6 %), en Grèce (64,8 %) et en Autriche (66,5 %); il s’agissait principalement de régions côtières au Danemark, en Grèce et en Croatie et de régions alpines en Autriche.

Graphique 1: Nuitées dans des hébergements touristiques, 2017
(en pourcentage du total de nuitées, par degré d’urbanisation)
Source: Eurostat (tour_occ_ninatd)

En Bulgarie, les régions côtières représentaient plus de quatre nuitées sur cinq passées par des non résidents, tandis que le pourcentage correspondant chez les résidents était à peine supérieur à un tiers

Les zones côtières, d’un point de vue statistique, sont constituées d’unités administratives locales ou de communes situées en bord de mer ou dont au moins la moitié de la superficie totale est située à moins de 10 km de la mer. Il convient de noter que cinq États membres de l’UE (Tchéquie, Luxembourg, Hongrie, Autriche et Slovaquie) sont enclavés (et n’ont donc pas de littoral).

La beauté, la culture et la diversité des zones côtières de l’UE en ont fait une destination privilégiée pour de nombreux vacanciers (tant résidents que non résidents). Le nombre croissant de touristes a suscité des préoccupations en rapport avec le développement durable des zones côtières, en particulier celles caractérisées par une forte densité de bâtiments et par une augmentation de l’empreinte environnementale. En 2017, un peu plus de la moitié (50,3 %) des établissements d’hébergement touristique de l’UE-28 étaient situés dans des zones côtières, tandis que leur capacité (du point de vue des places-lits) était légèrement inférieure (46,5 %).

En 2017, les zones côtières représentaient 45,7 % du total des nuitées passées dans des établissements touristiques de l’UE-28. La tendance des vacanciers à visiter des zones côtières était généralement plus marquée dans les États membres du sud de l’Union caractérisés par des conditions climatiques propices aux vacances à la plage. En 2017, les zones côtières représentaient plus des trois quarts du total des nuitées passées dans des établissements touristiques à Malte, à Chypre, en Grèce, en Croatie, au Portugal et en Espagne. C’était également le cas au Danemark, en Lettonie et en Estonie, où les capitales se trouvent à moins de 10 km de la mer.

Le graphique 2 présente des informations relatives aux nuitées passées dans des établissements touristiques de zones côtières, en établissant une distinction entre les résidents et les non-résidents. En 2017, environ la moitié (50,6 %) du total des nuitées passées par des non-résidents dans l’UE-28 concernait des zones côtières, alors qu’une proportion plus élevée (59,1 %) des nuitées passées par des résidents l’a été dans des zones non côtières, ce qui reflète peut-être le fait qu’une part plus importante des nuitées passées par les résidents l’étaient dans le cadre de voyages d’affaires ou de courts séjours dans des villes.

En Grèce, à Chypre, au Portugal et en Espagne, qui sont des destinations de vacances prisées du sud de l’Europe, les non-résidents étaient plus susceptibles (que les résidents) de visiter des zones côtières. En 2017, près de neuf nuitées sur dix (87,8 %) passées par des non-résidents en Espagne l’ont été dans des zones côtières, alors que celles-ci représentaient moins des trois cinquièmes (58,5 %) des nuitées pour les résidents. Une situation similaire a été observée dans deux destinations de vacances prisées de l’est de l’Europe: la Croatie et la Bulgarie. La différence entre les pourcentages relatifs respectivement aux résidents et aux non-résidents était encore plus importante en Bulgarie qu’en Espagne, puisque 81,0 % des nuitées passées par des non-résidents en Bulgarie l’ont été dans des zones côtières, contre 36,7 % pour les résidents. En revanche, les résidents des quatre plus grands États membres de l’UE [le Royaume-Uni (données de 2016), l’Allemagne, la France et l’Italie] étaient plus enclins (que les non-résidents) à passer du temps dans les zones côtières de leur pays que les résidents de Belgique, de Lituanie, de Roumanie et de Slovénie.

Graphique 2: Nuitées dans des hébergements touristiques côtiers, 2017
(en pourcentage du total de nuitées, résidents et non-résidents)
Source: Eurostat (tour_occ_ninatc)

Après avoir analysé le nombre de nuitées passées dans des hébergements touristiques par degré d’urbanisation et pour les zones côtières, la suite de ce chapitre aborde la typologie territoriale plus traditionnelle, à savoir les statistiques régionales sur la base de la NUTS.

Les trois destinations touristiques les plus prisées dans l’Union étaient les Canarias et la Cataluña en Espagne, et la région côtière adriatique de Jadranska Hrvatska en Croatie

Les 20 principales régions touristiques de l’Union (en nombre de nuitées passées dans des hébergements touristiques par des résidents et des touristes internationaux dans les régions de niveau NUTS 2) sont représentées sur le graphique 3. Le classement de 2017 était dominé par les régions côtières: le nombre le plus élevé de nuitées dans des hébergements touristiques a été enregistré en Espagne pour la destination insulaire des Canarias (104,4 millions), suivie de la Cataluña (également en Espagne; 83,0 millions de nuitées) et en Croatie, dans la région côtière adriatique de Jadranska Hrvatska (81,9 millions de nuitées).

Les touristes internationaux (non-résidents) représentaient la majorité des nuitées passées dans bon nombre des destinations touristiques les plus populaires de l’UE. C’était notamment le cas dans la région de Jadranska Hrvatska [où près de 19 nuitées sur 20 passées dans des hébergements touristiques en location (94,2 %) étaient attribuées à des non-résidents] ainsi que dans les Illes Balears (Espagne, 91,0 %), le Tirol (Autriche, 90,5 %) les Canarias (89,1 %) et l’Inner London — West (88,9 %). Caractérisées par un nombre élevé de touristes internationaux, ces régions peuvent être confrontées à des pressions importantes en matière d’environnement et de durabilité, notamment du fait que la plupart des touristes non-résidents ont tendance à voyager en haute saison.

En revanche, les résidents nationaux représentaient la majorité des nuitées passées dans 6 des 20 régions touristiques les plus populaires de l’UE. Quatre d’entre elles étaient situées dans la moitié méridionale de la France (Provence-Alpes, Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon et Aquitaine), ce qui souligne le fait qu’un pourcentage relativement élevé de touristes français passent leurs vacances dans leur propre pays. C’était notamment le cas en Aquitaine et dans le Languedoc-Roussillon, où le nombre de nuitées passées par des résidents français était plus de trois fois supérieur à celui enregistré pour les touristes internationaux. Les deux autres régions (parmi les 20 principales) dans lesquelles le nombre de nuitées passées par des résidents était supérieur à celui des touristes internationaux étaient la région d’Emilia-Romagna, dans le nord de l’Italie, et la région d’Oberbayern, dans le sud de l’Allemagne.

Graphique 3: Principales régions touristiques dans l’UE, 2017
(en millions de nuitées passées dans des hébergements touristiques, par région NUTS 2)
Source: Eurostat (tour_occ_nin2)

Les pressions touristiques dans l’UE se concentraient largement dans les régions côtières (principalement, mais pas exclusivement, autour de la Méditerranée), dans les régions alpines et les villes (capitales).

La carte 1 étend l’analyse du nombre total de nuitées passées par des résidents et des non-résidents dans des hébergements touristiques à l’ensemble des régions NUTS 2. En 2017, environ 3,2 milliards de nuitées ont été passées dans des hébergements touristiques de l’UE-28. Ce chiffre représentait une augmentation de 4,3 % par rapport à l’année précédente, poursuivant la tendance à la hausse constante enregistrée depuis 2009. Le nombre de nuitées passées par des touristes internationaux venant de l’étranger (non-résidents) a augmenté plus rapidement que le nombre de nuitées passées par des touristes nationaux (résidents) ces dernières années. En 2017, il existait presque un équilibre entre ces catégories, puisque les touristes non résidents représentaient 49,1 % du total des nuitées passées dans l’UE-28.

En 2017, au moins 15,0 millions de nuitées ont été passées par des résidents et des non-résidents dans des hébergements touristiques dans 55 des 276 régions NUTS 2 pour lesquelles des données sont disponibles (comme indiqué par la nuance la plus foncée sur la carte 1). En revanche, la plupart des régions de l’UE qui ont enregistré un nombre relativement faible de nuitées peuvent être considérées comme des régions rurales (par exemple, certaines parties de la Grèce continentale ou de l’est de la Pologne).

En plus des 20 principales régions touristiques (figurant déjà sur le graphique 3), quatre autres régions ont affiché un nombre total de nuitées supérieur ou égal à 30,0 millions: la région de la capitale allemande, Berlin; l’Irlande (données de 2016) (seules des données nationales sont disponibles); la région de la capitale néerlandaise, Noord-Holland; l’Inner London — East (Royaume-Uni), qui a rejoint sa région de la capitale voisine d’Inner London — West.

En dehors de l’UE (mais parmi les pays tiers figurant sur la carte 1), trois régions statistiques ont enregistré au moins 15,0 millions de nuitées dans des hébergements touristiques. Celles-ci se trouvaient toutes en Turquie (données de 2016): Antalya, Isparta, Burdur (56,9 millions); İstanbul (15,4 millions); Aydın, Denizli, Muğla, où se trouvent les stations balnéaires de Bodrum et Marmaris (15,3 millions).

Carte 1: Nuitées dans des hébergements touristiques, 2017
(en millions de nuitées passées par des résidents et des non-résidents dans des hébergements touristiques, par région NUTS 2)
Source: Eurostat (tour_occ_nin2)

Les pressions touristiques ont été exacerbées par un manque d’espace dans de nombreuses régions autour de capitales

Depuis l’arrivée du tourisme de masse dans les années 1950 et 1960, les régions de l’UE ont ressenti les effets du tourisme de diverses manières: si certaines régions continuent d’accueillir très peu de visiteurs, d’autres ont vu une augmentation considérable de leur nombre de touristes; alors que certaines régions accueillent un flux régulier de touristes toute l’année, de nombreuses autres régions accueillent la grande majorité de leurs visiteurs pendant une seule saison.

Un tourisme durable suppose la préservation et l’amélioration du patrimoine culturel et naturel, notamment les arts, la gastronomie ou la préservation de la biodiversité. Le succès du tourisme est, à long terme, étroitement lié à son caractère durable, la qualité des destinations dépendant souvent de leur environnement naturel et culturel et/ou de leur intégration dans la communauté locale.

La densité touristique (définie ici comme étant le rapport entre le nombre total de nuitées et la superficie totale de chaque région) constitue une mesure pouvant être utilisée pour analyser les questions de durabilité. En 2017, la densité touristique dans l’UE-28 avoisinait les 708 nuitées par kilomètre carré (km²). La carte 2 montre que la densité touristique était généralement la plus élevée dans les régions où l’espace était restreint: régions autour des capitales, autres grandes régions métropolitaines et certaines régions côtières (en particulier les îles). À l’inverse, la densité touristique était souvent assez faible dans les régions de l’est et du nord de l’UE.

En 2017, la densité touristique régionale était supérieure à 10 000 nuitées par km² dans 15 régions NUTS 2 différentes de l’UE (comme indiqué par la teinte de bleu la plus foncée sur la carte 2). Les taux de densité touristique de loin les plus élevés ont été enregistrés dans quatre des cinq régions autour de la capitale du Royaume-Uni (données de 2016), le taux le plus élevé ayant été enregistré dans l’Inner London — West (288 015 nuitées par km²). Venaient ensuite, avec des taux se situant dans une fourchette de 30 000 à 40 000 nuitées par km², d’autres régions entourant des capitales, notamment celles de la Belgique, de la Tchéquie, de l’Allemagne, de Malte (qui constitue une région unique à ce niveau de détail) et de l’Autriche, ainsi que la cinquième région autour de la capitale du Royaume Uni, l’Outer London — West and North West (données de 2016).

Carte 2: Nuitées passées dans des hébergements touristiques par rapport à la superficie totale, 2017
(en nombre de nuitées passées par des résidents et des non-résidents dans des hébergements touristiques par km2 et par région NUTS 2)
Source: Eurostat (tour_occ_nin2)

Certains des niveaux d’intensité touristique les plus élevés ont été enregistrés dans des régions insulaires et montagneuses

L’intensité touristique (définie ici comme étant le nombre total de nuitées passées dans des hébergements touristiques pour 1 000 habitants) constitue une autre mesure d’analyse des pressions touristiques. En 2016, 5 985 nuitées ont été passées dans des établissements d’hébergement touristique de l’UE-28 pour 1 000 habitants (en d’autres termes, une moyenne de près de six nuitées par habitant). L’intensité touristique était au moins cinq fois supérieure à la moyenne de l’UE-28 dans 13 différentes régions NUTS 2 — dont la grande majorité étaient des régions insulaires ou montagneuses, par exemple: trois régions insulaires de Grèce— Notio Aigaio, Ionia Nisia et Kriti; deux régions insulaires d’Espagne— Illes Balears et Canarias; deux régions montagneuses d’Italie — Provincia Autonoma di Bolzano/Bozen et Provincia Autonoma di Trento; et deux régions alpines d’Autriche — Tirol et Salzburg.

Les taux de croissance les plus rapides pour les nuitées passées dans des hébergements touristiques ont, dans une large mesure, été enregistrés dans les régions autour des capitales et dans les régions métropolitaines

La carte 3 présente une analyse fondée sur la variation annuelle moyenne du nombre total de nuitées passées dans des hébergements touristiques au cours de la période 2007-2017. Dans l’UE-28, le nombre total de nuitées passées par des résidents et des non-résidents a augmenté, en moyenne, de 3,1 % par an. Des taux de croissance relativement élevés ont été enregistrés dans les États membres baltes, en Slovénie et en Croatie ainsi que dans la grande majorité des régions de Bulgarie, de Grèce, de Hongrie, de Pologne et du Royaume-Uni. En revanche, le rythme de l’évolution était inférieur à la moyenne dans la plupart des régions du Benelux, ainsi que dans une grande partie de la Tchéquie, de l’Allemagne, de l’Espagne, de l’Italie, de l’Autriche, de la Roumanie, de la Slovaquie et de la Suède. Une croissance inférieure à la moyenne a également été enregistrée en Irlande (données nationales), à Chypre et à Malte (chacune constituant une région unique à ce niveau de détail).

Dans 35 régions sur 259 pour lesquelles des données sont disponibles dans l’ensemble de l’UE, le nombre de nuitées passées dans des hébergements touristiques a augmenté d’au moins 6,0 % par an au cours de la période 2007-2017 (comme le montre la teinte de bleu la plus foncée sur la carte 3). Il est intéressant de noter que:

  • bon nombre des régions affichant les taux de croissance les plus rapides étaient soit des régions entourant des capitales soit des régions métropolitaines; par exemple, le nombre de nuitées passées à Hamburg et à Berlin a augmenté plus rapidement que dans n’importe quelle autre région d’Allemagne, tandis que la région Norte (qui inclut Porto) a enregistré le taux de croissance le plus élevé au Portugal;
  • parmi les 20 principales régions touristiques de l’UE (comme le montre le graphique 3), le nombre de nuitées passées dans des hébergements touristiques n’a augmenté plus rapidement que la moyenne de l’UE-28 que dans les régions suivantes:
    • quatre régions françaises: Rhône-Alpes, Aquitaine, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Languedoc-Roussillon;
    • Jadranska Hrvatska en Croatie;
    • Lombardia en Italie;
    • London (le taux de croissance n’est disponible que pour London dans son ensemble, niveau NUTS 1).

En revanche, le nombre global de nuitées passées dans des hébergements touristiques a chuté dans 16 des 259 régions entre 2007 et 2017. La baisse moyenne du nombre de nuitées était supérieure à 1,0 % par an dans sept de ces régions: Sjælland et Nordjylland (au Danemark); l’Irlande (2008-2016), pour laquelle seules des données nationales sont disponibles; et quatre régions d’ Italie: Umbria, Abruzzo, Marche et Molise, cette dernière ayant connu la plus forte baisse parmi toutes les régions de l’UE (-4,0 % par an).

Carte 3: Taux de variation annuel moyen des nuitées passées dans des hébergements touristiques, 2007-2017
(en pourcentage, par région NUTS 2)
Source: Eurostat (tour_occ_nin2)


Statistiques expérimentales: meilleure granularité géographique pour les données relatives aux hébergements touristiques

L’énorme majorité des statistiques présentées dans ce chapitre en ce qui concerne les nuitées passées dans des hébergements touristiques reposent sur les déclarations régulières faites par les établissements d’hébergement aux autorités statistiques nationales. Ces dernières transmettent chaque année leurs données à Eurostat avec une ventilation régionale au niveau NUTS 2. À partir de 2021, des données similaires seront transmises au niveau territorial plus détaillé de la NUTS 3. Toutefois, entre-temps, d’autres sources et méthodes sont examinées pour produire des informations géographiques bien plus détaillées.

Le tourisme est un phénomène principalement local et régional. Les données actuellement disponibles au niveau national et pour les régions de niveau NUTS 2 n’offrent pas le niveau de détail que requiert un suivi de la durabilité du tourisme, lequel nécessite des informations concernant des zones de plus petite taille pour permettre une analyse de l’incidence des touristes sur le nombre d’habitants permanents. Cette affirmation est également valable pour le suivi de l’incidence du tourisme sur divers aspects environnementaux, tels que les pénuries d’eau ou le traitement des déchets.

À l’aide d’une technique appelée cartographie dasymétrique, les données géospatiales (dans le cas présent, les points d’intérêt sur les appareils de navigation GPS) sont utilisées comme informations auxiliaires pour redistribuer le nombre total de nuitées passées dans des hébergements touristiques à des niveaux géographiques plus détaillés. Les trois cartes ci-après illustrent la valeur ajoutée potentielle de ces statistiques expérimentales (les données concernent 2015; il convient de noter qu’aucune information n’est disponible pour le Royaume-Uni):

  • la carte 4a fait apparaître le niveau de détail actuellement disponible (régions NUTS 2);
  • la carte 4b montre les détails supplémentaires qu’il est possible d’obtenir à partir des statistiques expérimentales (régions NUTS 3). On notera, par exemple, la meilleure granularité (détails) en Andalousie (Espagne) ou l’identification de hauts lieux touristiques en Sicile (Italie);
  • la carte 4c repose sur une grille dont les cellules représentent 10 kilomètres carrés (10 km²) et fournit un niveau de détail plus proche de celui qui est souvent réclamé par les utilisateurs, à savoir celui des destinations individuelles. Elle permet de repérer les sites touristiques dans les régions des capitales et autour de celles-ci, ainsi que les activités touristiques sur les côtes ou dans les vallées fluviales (par exemple, les vallées de la Loire ou du Rhône en France). Les vallées fluviales revêtent un intérêt particulier, dans la mesure où les cours d’eau servent souvent de frontières administratives ; or les sources de données traditionnelles ne reflètent pas les concentrations du tourisme, étant donné que les résultats sont généralement fragmentés (divisés entre deux régions administratives ou plus).

Ces données ont un caractère très exploratoire et doivent encore être publiées par Eurostat. Toutefois, au cours de l’année 2019, elles seront téléchargées sur le site web d’Eurostat et figureront dans une section sur les statistiques expérimentales — vue d’ensemble.

Cartes 4a à c: Granularité géographique des données pour les nuitées passées dans des hébergements touristiques, 2015

Carte 4a à c: Granularité géographique des données pour les nuitées passées dans des hébergements touristiques, 2015
Note: Royaume-Uni, non disponible
Source: Eurostat

Source des données pour les graphiques et les cartes

Excel.jpg Tourisme au niveau régional (en anglais)

Sources des données

Les statistiques d’Eurostat concernant le tourisme sont composées des deux catégories principales suivantes: d’une part, les statistiques relatives à la capacité et à l’occupation des hébergements touristiques collectifs et, d’autre part, les statistiques relatives à la demande touristique. Dans la plupart des États membres de l’Union, les premières proviennent d’enquêtes réalisées auprès des établissements d’hébergement, tandis que les secondes sont généralement collectées au moyen d’enquêtes auprès des voyageurs aux frontières ou d’enquêtes auprès des ménages.

Depuis 2012, la base juridique de la collecte de statistiques sur le tourisme est un règlement du Parlement européen et du Conseil concernant les statistiques européennes sur le tourisme [règlement (UE)nº 692/2011] et un règlement d’exécution de la Commission européenne [règlement (UE) nº 1051/2011].

Les statistiques sur le tourisme peuvent être analysées selon le pays de résidence (en anglais) des touristes (et non la nationalité des touristes). Le tourisme interne comprend les activités des résidents qui séjournent dans leur propre pays (mais en dehors de leur environnement habituel). Ces informations peuvent être comparées aux informations concernant les touristes internationaux (également appelés touristes étrangers ou non résidents).

Les établissements d’hébergement touristique sont des unités d’activité économique au niveau local (en anglais). Ce terme inclut tous les types d’établissements touristiques qui offrent, contre rémunération, des services d’hébergement, peu importe que l’hébergement de touristes soit l’activité principale ou secondaire. Ces établissements sont définis en fonction de la classification NACE en tant qu’unités offrant, contre rémunération, des services d’hébergement de courte durée ou pour des séjours courts:

Les statistiques régionales sur le tourisme ne sont disponibles qu’auprès des fournisseurs de services touristiques; elles sont collectées au moyen de questionnaires remplis par les établissements d’hébergement touristique. Ces formulaires fournissent des informations concernant la capacité d’hébergement (nombres d’établissements, de chambres et de places-lits) et le taux d’occupation (nombre d’arrivées et de nuitées): ces données peuvent être analysées par région de niveau NUTS 2, par degré d’urbanisation et pour les localités côtières et non côtières.

Il existe un éventail d’autres sources qui peuvent être utilisées pour analyser le tourisme, notamment:

  • les statistiques conjoncturelles d’entreprise (STS) — il s’agit de données mensuelles, trimestrielles et annuelles qui donnent des pistes pour analyser l’évolution du secteur de l’hébergement touristique du point de vue du chiffre d’affaires, de la production, de l’emploi, du nombre d’heures travaillées, des salaires et traitements et des prix à la production;
  • les statistiques structurelles sur les entreprises (SSE) — il s’agit de données annuelles permettant d’analyser la structure économique et les performances des activités liées au tourisme;
  • les statistiques de l’Enquête sur les forces de travail (EFT) — il s’agit de données trimestrielles et annuelles sur l’emploi dans le secteur de l’hébergement touristique, accompagnées d’analyses en fonction du temps de travail, de l’activité professionnelle, de l’âge, du niveau d’instruction, du sexe ou de la durée de contrat;
  • les statistiques relatives à la balance des paiements — il s’agit de données trimestrielles et annuelles sur les recettes et les dépenses concernant les voyages privés et professionnels; et,
  • les statistiques relatives au transport — il s’agit de données mensuelles, trimestrielles et annuelles sur le transport aérien, maritime, ferroviaire, routier et de passagers.

Pour en savoir plus:

Section dédiée au tourisme

Tourisme — Méthodologie

Contexte

La compétence de l’UE dans le domaine du tourisme consiste à soutenir et à coordonner les actions des États membres. Les décideurs politiques ont pour objectif de maintenir la position de l’Europe en tant que première destination touristique tout en soutenant la contribution des activités touristiques à la croissance et à l’emploi.

Une communication de la Commission européenne intitulée «L’Europe, première destination touristique au monde – un nouveau cadre politique pour le tourisme européen» [COM(2010) 352 final] a été adoptée en juin 2010 et est toujours en vigueur. Elle constitue un cadre pour le développement du tourisme en Europe et fixe les quatre priorités suivantes: stimuler la compétitivité; promouvoir un tourisme durable et responsable; consolider l’image de l’Europe comme un ensemble de destinations durables et de qualité; et maximiser le potentiel des politiques et instruments financiers pour le développement du tourisme dans l’UE.

La Commission européenne a encouragé la diversification de la Europe’s tourism offer (en anglais) grâce à des initiatives portant sur le tourisme maritime/côtier, le tourisme durable, le tourisme culturel, le tourisme pour tous, le tourisme accessible, le tourisme de basse saison ou le tourisme collaboratif. Pour renforcer la visibilité de l’Europe en tant que destination touristique et accroître le nombre de touristes internationaux, la Commission européenne mène de nombreuses activités de communication et de promotion. Elle consacre un EU funding (en anglais) considérable aux activités touristiques au cours de la période 2014-2020. La Commission européenne fournit également des subventions ad hoc à la European Travel Commission (ETC) (en anglais), une organisation à but non lucratif qui assure la promotion de l’Europe en tant que destination touristique internationale à travers des rapports, des manuels et des sites web (tels que visiteurope.com). En 2018, l’ETC a coordonné l’Année du tourisme UE-Chine, destinée à attirer plus de visiteurs et à augmenter les investissements des deux côtés, tout en permettant aux citoyens européens et chinois de mieux se connaître.

Dans sa communication sur le tourisme maritime et côtier intitulée «Une stratégie européenne pour plus de croissance et d’emploi dans le tourisme côtier et maritime» [COM(2014) 86 final], la Commission européenne a proposé une réflexion sur la diversité des régions côtières de l’Union et leur capacité à créer des richesses et de l’emploi en encourageant «une Europe intelligente, durable et inclusive», conformément à la stratégie de «la croissance bleue: des possibilités de croissance durable dans les secteurs marin et maritime» [COM(2012) 494 final]. Dans cet esprit, les décideurs politiques cherchent à redéfinir le «tourisme de masse» et à développer de nouvelles formes de tourisme «de niche» axé sur des solutions durables d’un point de vue économique, social et environnemental.

Le Fonds européen de développement régional (FEDER) encourage la compétitivité et la durabilité du tourisme. Bien que le tourisme ne figure pas directement dans les objectifs thématiques du FEDER, les investissements dans le tourisme peuvent être soutenus s’ils contribuent aux priorités d’investissement ou aux stratégies de développement et de croissance plus larges, par exemple, en promouvant les régions défavorisées/périphériques, en reliant les régions côtières à l’arrière-pays, en soutenant des initiatives qui prolongent la saison touristique traditionnelle et en développant des marchés de niche à valeur ajoutée élevée.

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Statistiques régionales du tourisme (t_reg_tour)
Données annuelles sur l’industrie touristique (t_tour_inda)
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Nuitées dans des établissements d’hébergement touristique par région NUTS 2 (tgs00111)
Nuitées dans des établissements d’hébergement touristique par degré d’urbanisation (à partir de 2012) (tin00179)


Statistiques régionales du tourisme (reg_tour)
Fréquentation des établissements d’hébergement collectif: tourisme interne et récepteur (reg_tour_occ)
Données annuelles sur l’industrie touristique (tour_inda)
Occupation des établissements d’hébergement touristique (tour_occ)
Nuitées de résidents et de non-résidents (tour_occ_n)

Les cartes peuvent être explorées de manière interactive dans le Eurostat’s statistical atlas (en anglais) [voir le user manual (en anglais)].

Le présent article fait partie de la publication phare annuelle d’Eurostat — l’Annuaire régional d’Eurostat.