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Archive:Qualité de vie par degré d’urbanisation

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Données extraites en mars 2015. Données plus récentes: Informations supplémentaires Eurostat, Principaux tableaux et Base de données.


Le présent article fait partie d’un ensemble d’articles sur les statistiques basé sur l’Annuaire régional publié par Eurostat. Il fournit un ensemble de statistiques au niveau infranational (par degré d’urbanisation) qui permettent d’analyser différents aspects de la qualité de vie.

Le produit intérieur brut (PIB) par habitant est traditionnellement utilisé par les décideurs politiques pour mesurer les niveaux de vie. Si la croissance économique est souvent considérée comme cruciale pour améliorer le bien-être général, le PIB en tant que tel constitue une mesure limitée de la production économique et n'intègre pas les évolutions sociales ni les aspects liés au bien-être ou à l’environnement. Pour plus d’informations sur les disparités régionales du PIB par habitant, voir cet article.

La qualité de vie est une notion plus vaste qui embrasse aussi bien des facteurs objectifs (par exemple, la santé, la situation sur le marché de l’emploi, la distribution des revenus ou les conditions de vie) que des perceptions subjectives (basées sur l’appréciation par les individus de différents aspects qui ont une incidence sur leur vie).

Traditionnellement, les statistiques officielles décrivent l’évolution économique et sociale au moyen d’indicateurs tels que le PIB. Cependant, à lui seul, le PIB ne procure pas une opinion générale et informée sur la manière dont les personnes se portent. La qualité de vie est en effet un concept plus étendu qui englobe un éventail complet de facteurs que les personnes apprécient dans la vie et leur appréciation subjective de ceux-ci. Pour plus d’informations sur les statistiques relatives à la qualité de vie, veuillez consulter une publication récente intitulée «Quality of life in Europe — facts and views» (en anglais) ou une infographie disponible sur le site d’Eurostat.

Le présent article fournit une sélection de statistiques, analysées par degré d’urbanisation, sur neuf dimensions ayant été définies comme contribuant à la qualité de vie des individus. Il se fonde essentiellement sur les statistiques de l’UE sur le revenu et les conditions de vie (EU-SILC).

Graphique 1: Répartition démographique, par degré d’urbanisation, 2013
(% du total)
Source: Eurostat (ilc_lvho01)

Le degré d’urbanisation est une typologie basée sur trois types de zones, à savoir:

  • les zones peu peuplées (ci-après dénommées «zones rurales»);
  • les zones de densité intermédiaire (ci-après dénommées «petites villes et banlieues»);
  • les zones densément peuplées (ci-après dénommées «villes»).

Il convient de souligner que deux cartes apparentées, qui figurent ailleurs dans l’Annuaire régional d’Eurostat, peuvent s’avérer intéressantes:

  • une carte de la répartition démographique, par degré d’urbanisation, montrant les zones rurales, les petites villes et banlieues, et les villes se trouve dans l’introduction;
  • une carte présentant la population résidente des villes de l’Union se trouve dans cet article.

En outre, le dernier article de l’Annuaire régional d’Eurostat fournit également une série d’informations quantitatives sur la qualité de vie dans les villes de l’Union.

Graphique 2: Personnes menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale, par degré d’urbanisation, 2013 (¹)
(en %)
Source: Eurostat (ilc_peps13) et (ilc_lvho01)
Graphique 3: Taux d’emploi, personnes âgées de 20 à 64 ans, par degré d’urbanisation, 2013 (¹)
(en %)
Source: Eurostat (lfst_r_ergau) et (ilc_lvho01)
Graphique 4: Satisfaction à l’égard du logement, par degré d’urbanisation, 2013 (¹)
(échelle de 0 à 10)
Source: Eurostat (ilc_pw02) et (ilc_lvho01)
Graphique 5: Satisfaction à l’égard du temps de trajet domicile/travail, par degré d’urbanisation, 2013 (¹)
(échelle de 0 à 10)
Source: Eurostat (ilc_pw02) et (ilc_lvho01)
Graphique 6: Satisfaction à l’égard de l’utilisation du temps, par degré d’urbanisation, 2013 (¹)
(échelle de 0 à 10)
Source: Eurostat (ilc_pw02) et (ilc_lvho01)
Graphique 7: Autoévaluation de l’état de santé, par degré d’urbanisation, 2013 (¹)
(en % des personnes âgées de 18 à 64 ans évaluant leur propre santé comme mauvaise ou très mauvaise)
Source: Eurostat (ilc_lvhl01) et (ilc_lvho01)
Graphique 8: Jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation et de formation, par degré d’urbanisation, 2013 (¹)
(en % des 18–24 ans)
Source: Eurostat (edat_lfse_30) et (ilc_lvho01)
Graphique 9: Personnes ayant achevé au moins le deuxième cycle de l’enseignement secondaire supérieur, par degré d’urbanisation, 2013 (¹)
(en % des 18-74 ans)
Source: Eurostat (edat_lfs_9913) et (ilc_lvho01)
Graphique 10: Personnes affirmant avoir quelqu’un sur qui compter en cas de besoin, par degré d’urbanisation, 2013 (¹)
(en %)
Source: Eurostat (ilc_pw07) et (ilc_lvho01)
Graphique 11: Personnes signalant des faits criminels, de violence ou de vandalisme dans leur région, par degré d’urbanisation, 2013 (¹)
(en %)
Source: Eurostat (ilc_mddw06) et (ilc_lvho01)
Graphique 12: Personnes faisant état de problèmes de pollution, de saleté ou d’autres problèmes environnementaux dans leur région, par degré d’urbanisation, 2013 (¹)
(en %)
Source: Eurostat (ilc_mddw05) et (ilc_lvho01)
Graphique 13: Confiance à l’égard des autres, par degré d’urbanisation, 2013 (¹)
(échelle de 0 à 10)
Source: Eurostat (ilc_pw04) et (ilc_lvho01)
Graphique 14: Satisfaction globale à l’égard de la vie, par degré d’urbanisation, 2013 (¹)
(échelle de 0 à 10)
Source: Eurostat (ilc_pw02) et (ilc_lvho01)

Principaux résultats statistiques

En 2013, quelque 42,2 % de la population de l’UE-28 vivaient dans des villes, tandis que les parts correspondantes pour les petites villes et banlieues (30,2 %) et les zones rurales (27,6 %) étaient quelque peu inférieures (graphique 1). Les États membres présentent des écarts considérables dans les parts de population vivant dans chacune des trois catégories de zones, par exemple:

  • Malte (89,0 %), le Royaume-Uni (55,9 %), la Belgique (53,2 %) et Chypre (51,4 %) étaient les seuls États membres dont la majorité de la population vivait dans des villes;
  • la Belgique (42,6 %), l’Allemagne (41,1 %) et l’Italie (40,1 %) présentaient les parts les plus importantes de population vivant dans des petites villes et banlieues; tandis que
  • près de la moitié (47–48 %) des populations lettone, lituanienne, luxembourgeoise et slovène vivaient dans des zones rurales.

Les statistiques présentées ci-après tiennent compte de ces différences et la taille des bulles dans les graphiques 2 à 14 reflète la part relative de chacun des trois types de zones dans la population nationale.

Les dimensions de la qualité de vie

Risque de pauvreté ou d’exclusion sociale

La stratégie Europe 2020 fixe les objectifs communs pour faire de l’Union une «économie intelligente, durable et inclusive», en réduisant le nombre de personnes menacées de pauvreté et d’exclusion sociale d’au moins 20 millions.

Pauvreté: définition

La pauvreté est un concept à la fois absolu et relatif. Bien qu’une diminution des revenus réels ait été observée pendant la crise économique et financière dans plusieurs États membres de l’Union, cela ne signifie pas nécessairement qu’une part plus importante de la population soit tombée sous le seuil de pauvreté (fixé à 60 % du revenu disponible équivalent médian).

En effet, lorsque les revenus baissent, le seuil de pauvreté peut aussi baisser: une chute du niveau de vie et un nombre croissant de personnes qui éprouvent des difficultés à joindre les deux bouts pourraient paradoxalement conduire à un pourcentage inférieur de personnes confrontées à une pauvreté relative. De même, lorsque les revenus augmentent, si la (re)distribution des richesses n’est pas équitable/uniforme entre les groupes de revenus, certaines personnes pourraient alors être relativement moins bien nanties, ce qui pourrait engendrer une part plus élevée de personnes confrontées au risque de pauvreté.

Une part plus importante de personnes vivant dans des zones rurales de l’Union (par rapport à celles vivant en ville) étaient menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale

Le graphique 2 présente la part des personnes exposées au risque de pauvreté ou d’exclusion sociale au sein de l’UE en 2013. Cette proportion atteignait 27,4 % parmi les personnes vivant dans des zones rurales, tandis que le risque de pauvreté et d’exclusion sociale concernait près d’un quart (24,4 %) de la population de l’UE-28 vivant en ville, et une part légèrement inférieure (22,1 %) de la population des petites villes et banlieues.

Des différences considérables ont été observées entre les différents États membres. Les huit États membres où la population des villes courait un risque de pauvreté ou d’exclusion sociale plus important avaient tous adhéré à l’Union avant 2004. C’était notamment le cas en Autriche et au Royaume-Uni, où le risque de pauvreté ou d’exclusion sociale en ville était supérieur, de plus de 10 points de pourcentage, par rapport aux zones rurales.

PLEINS FEUX SUR LES RÉGIONS

Praha, République tchèque

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En 2013, près d’un quart (24,4 %) des résidents de l’UE-28 vivant en ville étaient exposés au risque de pauvreté ou d’exclusion sociale, une part qui s'élevait à 27,4 % pour les habitants des zones rurales.

Plus de 30 % de la population des villes de Bulgarie, de Grèce et de Roumanie étaient exposés au risque de pauvreté et d’exclusion sociale. En revanche, le plus faible risque de pauvreté ou d’exclusion sociale parmi la population des villes a été enregistré en République tchèque (13,7 %).

©: Shchipkova Elena / Shutterstock.com

Cependant, dans une majorité des États membres de l’Union (19 sur les 27 pour lesquels des données sont disponibles; il n’y a presque pas de zones rurales à Malte), la part des personnes exposées au risque de pauvreté ou d’exclusion sociale était plus importante dans les zones rurales que dans les villes: en Roumanie et en Bulgarie, cette différence se situait aux alentours de 20 points de pourcentage.

Taux d’emploi

Les conditions de travail et les perspectives d’emploi peuvent jouer un rôle considérable dans la détermination de la situation matérielle d’un individu. Le travail est considéré comme important pour le bien-être non seulement parce qu’il génère un revenu, mais aussi parce qu’il occupe une part significative de chaque jour ouvrable et offre la possibilité de développer des compétences, des liens sociaux et un sens de l’accomplissement, de la satisfaction et du mérite. À l’inverse, les personnes qui ont du mal à trouver un travail, qui ont un emploi précaire (contrats temporaires, un faible nombre d’heures par semaine), qui travaillent en dehors des heures normales, ou qui travaillent de longues heures pour une faible rémunération, sont plus susceptibles d'afficher un faible niveau de satisfaction à l’égard du travail, ce qui peut influencer leur qualité de vie.

Pratiquement aucune différence n’a été observée dans les taux d’emploi de l’UE-28 pour les différents types de zones

La stratégie Europe 2020 fixe l’objectif d’accroître le taux d’emploi des 20-64 ans de l’UE-28 à 75 % à l’horizon 2020. En 2013, la différence entre les taux d’emploi par degré d’urbanisation était mince (0,8 point de pourcentage): le taux d’emploi le plus élevé de l’UE-28 a été enregistré parmi les personnes vivant dans des petites villes et banlieues (68,8 %), tandis que les taux correspondant pour la population des villes (68,3 %) et celle des zones rurales (68,0 %) étaient légèrement inférieurs.

Les États membres de l’Union présentaient une répartition beaucoup plus diffuse des taux d’emploi par degré d’urbanisation (graphique 3). Par exemple, en Belgique, le taux d’emploi des personnes vivant dans des zones rurales dépassait de 10,7 points de pourcentage celui de la population des villes, une tendance qui se retrouvait (quoique dans une moindre mesure) dans 11 autres États membres, dont trois des plus grands (Allemagne, France et Royaume-Uni). À l’inverse, les taux d’emploi de la population des villes en Bulgarie et en Lituanie dépassaient de 14,3 et 12,3 points de pourcentage ceux des habitants des zones rurales. Le Danemark était le seul État membre de l’Union où le taux d’emploi le plus élevé a été enregistré parmi les personnes vivant dans des petites villes et banlieues.

Satisfaction à l’égard du logement

Le logement est également considéré comme une dimension importante pour mesurer la qualité de vie, étant donné qu’un abri convenable fait partie des besoins humains les plus fondamentaux. Le logement peut être mesuré de manière objective en recensant l’existence de problèmes structurels (comme un toit qui fuit ou des murs humides), un manque d’espace (surpopulation) ou l’absence d’aménagements de base (par exemple, absence de toilettes ou de baignoire dans l’habitation). Par ailleurs, il est également possible de le mesurer en tant qu’indicateur subjectif, à savoir à la lumière de la satisfaction de l’individu à l’égard de ses conditions de logement. Il convient de souligner que les problèmes de logement sont souvent étroitement liés à d’autres dimensions du bien-être, telles que la santé et la satisfaction globale à l'égard de la vie, tandis que les coûts de logement représentent souvent un des principaux postes de dépenses d’un ménage (les prêts hypothécaires, loyers et frais de maintenance représentaient près d’un cinquième du budget total d’un ménage moyen de l’UE-28 en 2010 selon l’enquête sur le budget des ménages).

PLEINS FEUX SUR LES RÉGIONS

Burgenland, Autriche

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Les personnes vivant dans des zones rurales de l’Union étaient généralement légèrement plus satisfaites de leur logement que celles vivant dans les villes. C’était particulièrement le cas dans les États membres nordiques que sont le Danemark, la Finlande et la Suède, ainsi qu’en Autriche. Dans chacun de ces pays, la satisfaction à l’égard du logement dans les zones rurales atteignait 8,5 (sur une échelle de 0 à 10), un résultat qui pourrait être comparé avec un score moyen de 7,5 pour les zones rurales de l’UE-28.

©: Matic Stojs / Shutterstock.com

La part des personnes satisfaites de leur logement était relativement élevée dans les zones rurales de la plupart des États membres situés dans l'extrême ouest de l’Union

En 2013, la fourchette des niveaux moyens de satisfaction ressentis par les individus dans l’UE-28 à l’égard de leur logement était relativement étroite (graphique 4). La satisfaction était la plus élevée (7,6 sur une échelle de 0 à 10) parmi les personnes vivant dans des petites villes et banlieues, tandis que les valeurs correspondantes pour celles vivant dans des zones rurales (7,5) et en ville (7,4) étaient légèrement inférieures.

La population des villes de Bulgarie et de Croatie était manifestement plus satisfaite de son logement que la population vivant dans des zones rurales. L’inverse s’appliquait au Danemark, en Allemagne, en France, au Luxembourg, aux Pays-Bas, en Autriche, en Suède et au Royaume-Uni, où les habitants des zones rurales affichaient, en moyenne, un degré de satisfaction plus élevé à l’égard de leur logement.

Satisfaction à l’égard du temps de trajet domicile/travail

Dans le cadre d’un module sur le bien-être en 2013, les statistiques de l’Union sur le revenu et les conditions de vie fournissent des informations qui détaillent l'opinion des répondants sur leur degré de satisfaction à l’égard du temps de trajet domicile/travail, au regard d’une appréciation globale du temps nécessaire pour se rendre de leur domicile à leur travail et vice versa. Sur une échelle de 0 à 10, le plus haut niveau de satisfaction de la population de l’UE-28 a été enregistré parmi les personnes vivant dans des petites villes et banlieues (7,5), juste avant les habitants des zones rurales (7,4) et des villes (7,3).

Les navetteurs bulgares et grecs vivant en ville étaient les moins satisfaits à l’égard de leur trajet domicile/travail…

Dans les États membres de l’Union, les personnes vivant dans les villes bulgares et grecques étaient relativement peu satisfaites de leur trajet domicile/travail, et c’était également le cas (quoique dans une moindre mesure) pour ceux vivant dans des villes d’Espagne et du Royaume-Uni (graphique 5). Par rapport aux personnes vivant dans des zones rurales, la population des villes de Croatie, de République tchèque, de Slovénie, d’Estonie, du Luxembourg, de Roumanie, d’Allemagne et de France était plus satisfaite à l’égard de son temps de trajet domicile/travail.

Satisfaction à l’égard de l’utilisation du temps

Dans le cadre du même module ad hoc, il a également été demandé aux répondants d’évaluer leur satisfaction à l’égard de l’utilisation du temps, compte tenu d’une appréciation générale des choses qu’ils aimaient faire (un concept essentiellement défini et perçu par la personne elle-même).

En 2013, les différences au niveau européen concernant les niveaux moyens de satisfaction ressentis par les individus à l’égard de l’utilisation du temps étaient minces voire inexistantes. La satisfaction était la plus élevée (6,8 sur une échelle de 0 à 10) parmi les habitants des petites villes et banlieues et des zones rurales, tandis que la valeur correspondante pour ceux des villes était légèrement inférieure (6,7).

… tandis que les personnes vivant dans les États membres nordiques et aux Pays-Bas avaient davantage tendance à être satisfaites de l’utilisation de leur temps

Les résultats entre les États membres de l’Union étaient contrastés, même si les caractéristiques nationales semblaient jouer un rôle plus important que les caractéristiques infranationales (graphique 6). Par exemple, les personnes vivant dans les États membres nordiques et aux Pays-Bas avaient davantage tendance à être satisfaites à l’égard de l’utilisation qu'elles faisaient de leur temps que les habitants bulgares ou hongrois, indépendamment du fait qu’ils vivaient dans des villes ou dans des zones rurales. Cela étant dit, la part de la population des villes qui s'est déclarée satisfaite de l’utilisation qu'elle faisait de son temps était, en Croatie, en Belgique et en Bulgarie, considérablement plus élevée que pour les personnes habitant dans des zones rurales, tandis que l’inverse s’appliquait au Luxembourg, en Irlande, au Royaume-Uni et en Grèce.

Personnes évaluant leur propre santé comme mauvaise ou très mauvaise

Une mauvaise santé sape non seulement la qualité de vie d’un individu mais, au niveau collectif, elle entrave également les progrès économiques et sociaux en réduisant la qualité du capital humain. Vivre longtemps en bonne santé n’est donc pas seulement un objectif personnel, mais également un probable gain d’efficacité pour le bien-être sociétal, qui pourrait s’avérer de plus en plus important dans le contexte du vieillissement de la population de l’Union. Si l’état de santé est souvent mesuré au moyen d’indicateurs objectifs (comme l’espérance de vie ou le taux de mortalité infantile), une autoévaluation subjective de la santé peut également s'avérer pertinente, étant donné qu’elle a une forte incidence sur le bien-être.

Une plus petite part des habitants des villes (par rapport à celle des habitants des zones rurales) évaluait sa propre santé comme étant mauvaise ou très mauvaise

En 2013, la part de la population de l’UE-28 (18–64 ans) évaluant sa propre santé comme étant mauvaise ou très mauvaise atteignait 6,7 % parmi les personnes habitant des zones rurales, une part quelque peu plus élevée que celles enregistrées parmi les habitants des petites villes et banlieues (6,1 %) ou des villes (6,0 %). Cette tendance se retrouvait dans la plupart des États membres de l’Union et particulièrement dans les États membres orientaux (graphique 7). En revanche, en Irlande, en Autriche, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, la part de la population des villes se déclarant en mauvaise ou très mauvaise santé était plus importante que parmi la population vivant dans des zones rurales.

Jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation et de formation

L’éducation joue un rôle important dans la détermination des possibilités qui s’offrent à un individu donné et dans l’amélioration de sa qualité de vie: certaines de ces différences peuvent être mesurées au moyen d’indicateurs comme le nombre de jeunes en décrochage scolaire, une appréciation de la réussite scolaire ou la participation à l’apprentissage tout au long de la vie. En revanche, un manque de compétences et de qualifications peut limiter l’accès d’une personne à différents emplois et peut donc induire un risque accru de pauvreté ou d’exclusion sociale.

Les personnes vivant dans des zones rurales avaient davantage tendance à abandonner le système d’éducation ou de formation à un âge relativement jeune…

Comme pour la santé, l’éducation retentit sur la société, dans la mesure où une hausse du niveau d’éducation général conduira probablement à une amélioration de la productivité des forces de travail, ce qui devrait à son tour stimuler la croissance économique. Dans l’Union, la part des jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation et de formation était plus élevée parmi la population vivant dans des zones rurales (13,3 %) que pour les personnes habitant de petites villes et banlieues (12,6 %) ou en ville (10,7 %).

Des différences importantes ont été observées entre et au sein des États membres de l’Union (graphique 8). En règle générale, les jeunes en décrochage scolaire représentaient une part plus élevée des 18 -24 ans vivant dans des zones rurales dans la plupart des États membres de l’Union. La part des jeunes en décrochage scolaire était particulièrement élevée dans les zones rurales de Bulgarie, d’Espagne et de Roumanie. En revanche, la part des jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation et de formation était particulièrement élevée parmi la population des villes d’Autriche, de Belgique, d’Allemagne et du Royaume-Uni.

Personnes ayant achevé au moins le deuxième cycle de l’enseignement secondaire

La part de la population de l’UE-28 (18–74 ans) ayant achevé au moins le deuxième cycle de l’enseignement secondaire en 2013 était particulièrement élevée en ville (77,8 %). Il convient de noter que le dénominateur commun pour cet indicateur couvre la population adulte active et pas seulement les personnes qui viennent de quitter l’école; il se peut dès lors qu’il englobe des personnes qui ont quitté des zones rurales pour s’installer en ville à la recherche d’un emploi (graphique 9). Tandis que près de quatre personnes sur cinq vivant dans les villes de l’UE-28 avaient achevé au moins le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, cette part baissait à moins de trois quarts dans les petites villes et banlieues (73,8 %) et dans les zones rurales (71,2 %).

… et le niveau d’instruction parmi les habitants des zones rurales était généralement inférieur à celui enregistré dans les villes

Dans la grande majorité des États membres de l’Union, une part moins importante de la population rurale (par rapport à la population des villes) avait achevé au moins le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. En Bulgarie, en Grèce, en Espagne, en Italie, à Malte, au Portugal et en Roumanie, plus de 40 % de la population des zones rurales n’avaient pas achevé le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. La Belgique, l’Allemagne, Malte et le Royaume-Uni présentaient des résultats atypiques dans la mesure où c’était les seuls États membres de l’Union où la part de la population des zones rurales ayant achevé au moins le deuxième cycle de l’enseignement secondaire était plus élevée (par rapport à celle de la population des villes)

Avoir une personne sur qui compter en cas de besoin

La solitude est un facteur considéré comme néfaste pour la qualité de vie, par opposition aux interactions sociales et aux relations fondées sur l’entraide. Le soutien social peut être mesuré au moyen d’une variété d’indicateurs subjectifs, comme par exemple, le fait de disposer ou non d'une personne sur qui compter en cas de besoin. Cet indicateur est étroitement lié à la satisfaction globale à l’égard de la vie étant donné que plus du double de la part des personnes qui ne pouvaient pas compter sur des amis ou de la famille en cas de besoin affichait un faible niveau de satisfaction globale à l’égard de la vie en 2013 (44,8 % contre 19,0 %).

Plus de 90 % des habitants de l’Union ont déclaré avoir quelqu’un sur qui compter s’ils avaient besoin d’aide

La grande majorité de la population de l’UE-28 a déclaré avoir quelqu’un sur qui compter si elle avait besoin d’aide. En 2013, quelque 94,1 % des personnes vivant dans des zones rurales affirmaient que c’était le cas, cette part étant légèrement plus élevée que celles enregistrées parmi les personnes vivant en ville (92,9 %) et les personnes vivant dans des petites villes et banlieues (93,2 %).

Dans les États membres de l’Union, une part relativement faible des populations de Croatie, de Grèce, du Luxembourg, d’Italie et du Portugal a déclaré avoir quelqu’un sur qui compter, indépendamment du degré d’urbanisation examiné (graphique 10). Une part quelque peu plus élevée (écarts d’au moins deux points de pourcentage) de la population des villes (par rapport à celle vivant dans des zones rurales) du Luxembourg, de Bulgarie et d’Italie avait le sentiment de pouvoir compter sur quelqu’un en cas de besoin. L’inverse s’appliquait en Autriche et au Royaume-Uni, où les personnes vivant dans des zones rurales avaient davantage tendance à avoir le sentiment de pouvoir compter sur quelqu’un si elles avaient besoin d’aide.

Personnes signalant des faits criminels, de violence ou de vandalisme dans leur région

La sécurité matérielle d’un ménage peut être compromise par une série de facteurs (tels que la perte d'un emploi, une aggravation de l’état de santé ou un fléchissement soudain de la situation économique générale). Outre ces deniers, les citoyens sont également confrontés à des risques associés à la criminalité et à la violence, ce qui a généralement une incidence sur la sécurité physique. Dans ce domaine, il est considéré que les perceptions subjectives revêtent une importance particulière, puisque les individus qui sont inquiets pour leur propriété et leur sécurité personnelle surestiment souvent la véritable prévalence de la criminalité, leur qualité de vie en étant négativement touchée.

La criminalité, la violence et le vandalisme étaient plus répandus dans les villes de l’Union que dans les zones rurales …

Néanmoins, une part beaucoup plus élevée de la population des villes a signalé des faits criminels, de violence ou de vandalisme en 2013 (graphique 11). Plus d’une personne sur cinq (20,9 %) de la population des villes de l’UE-28 ont signalé des faits criminels, de violence ou de vandalisme dans leur localité. Cette situation pourrait être comparée à une part beaucoup plus faible parmi la population des petites villes et banlieues (12,0 %), baissant à 7,3 % de la population des zones rurales.

Cette tendance se reproduisait dans les États membres de l’Union, avec des taux de criminalité, de violence et de vandalisme plus élevés dans les villes que dans les zones rurales. La différence était particulièrement prononcée en Pologne, en Allemagne et en Italie, où les personnes vivant en ville avaient au moins quatre fois plus tendance à signaler des faits criminels, de violence ou de vandalisme que celles habitant des zones rurales. L’écart entre la part des personnes habitant en ville et celle des personnes habitant en zone rurale qui signalent des faits criminels, de violence et de vandalisme était de 19,7 points de pourcentage en Grèce. Des écarts presque aussi élevés ont été observés en Allemagne et en Italie, tandis que dans 13 autres États membres de l’Union, l’écart était d’au moins dix points de pourcentage. Chypre faisait figure d’exception à cet égard, dans la mesure où il s’agissait du seul État membre dans lequel une part plus importante de personnes vivant en zone rurale ont signalé des faits criminels, de violence ou de vandalisme dans leur région.

Personnes faisant état de problèmes de pollution, de saleté ou d’autres problèmes environnementaux

Bien qu’il soit généralement abordé dans le cadre de la durabilité, l’environnement constitue également un élément important de la qualité de vie. Les changements environnementaux retentissent sur la santé humaine et le bien-être non seulement de manière directe, mais aussi de manière indirecte sous l'effet des changements dans les écosystèmes et la biodiversité. Les mesures de la qualité de vie dans le domaine de l’environnement sont éminemment influencées par des facteurs environnementaux locaux, et en tant que telles, se fondent sur des indicateurs liés aux déclarations par les individus eux-mêmes, comme c’est le cas ici, relatives à l’exposition à la pollution, à la saleté ou à d’autres problèmes environnementaux ressentie par ces individus.

… comme la pollution, la saleté ou d’autres problèmes environnementaux

Dans l’UE-28 en 2013, la part des personnes rapportant des problèmes de pollution, de saleté ou d’autres problèmes environnementaux était la plus élevée, sans surprise, parmi les personnes vivant en ville, où près d’une personne sur cinq (19,4 %) a fait savoir qu’elle rencontrait de tels problèmes (graphique 12). Il existait un lien manifeste entre les degrés d’urbanisation et la part de la population faisant état de problèmes de pollution, de saleté ou d’autres problèmes environnementaux, étant donné que ceux-ci touchaient une part beaucoup moins importante de la population de l’Union vivant dans des petites villes et banlieues (12,8 %) ou dans des zones rurales (8,3 %).

Dans l’ensemble, indépendamment du degré d’urbanisation, les répondants des États membres nordiques, d’Espagne, de Croatie, d’Irlande et du Royaume-Uni affichaient certains des niveaux les plus faibles d’exposition à des problèmes de pollution, de saleté ou autres problèmes environnementaux.

En examinant les données de manière plus approfondie, une part très élevée des personnes vivant dans les villes maltes, grecques et allemandes a fait état d’une exposition à des problèmes de pollution, de saleté et autres problèmes environnementaux. C’était également le cas des personnes vivant dans les petites villes et banlieues de Grèce. Cette tendance des villes à présenter des pressions écologiques plus importantes se retrouvait dans tous les États membres sauf un, l’exception étant Chypre, où une part un peu plus élevée de la population rurale a fait état de problèmes de pollution, de saleté ou d’autres problèmes environnementaux dans leur région.

Confiance à l’égard des autres

Comme il est indiqué ci-dessus, les interactions sociales, les relations fondées sur l’entraide et la confiance interpersonnelle constituent également des aspects essentiels de la qualité de vie des personnes. Un indicateur subjectif dans ce domaine concerne les perceptions de confiance à l'égard des autres (sur une échelle de 0 à 10). En 2013, la confiance moyenne à l’égard des autres était identique dans l’UE-28 pour les trois différents degrés d’urbanisation, elle atteignait un score de 5,8 (graphique 13).

Les principales variations dans la confiance envers les autres ont été enregistrées entre les États membres et pas par degré d’urbanisation

À l’échelle de l’Union, la confiance envers les autres variait considérablement plus entre les États membres que par degré d’urbanisation au sein d’un même État membre. Cela étant dit, la population des villes de Bulgarie, d’Estonie, de France, de Croatie, de Hongrie et du Portugal affichait généralement des niveaux de confiance quelque peu plus élevés (par rapport aux personnes vivant dans des petites villes et banlieues et celles vivant dans des zones rurales). En revanche, les personnes vivant dans des zones rurales du Danemark, d’Irlande, de Chypre, du Luxembourg et du Royaume-Uni affichaient un niveau de confiance plus élevé à l’égard des autres.

Satisfaction globale à l’égard de la vie

Le bien-être subjectif intègre différentes dimensions: une évaluation cognitive globale de la vie, des sentiments positifs et négatifs, comme le bonheur, la tristesse ou la colère, ainsi que le sentiment d'avoir un sens et un objectif dans la vie.

Le plus pertinent de ces indicateurs procure une évaluation globale de la satisfaction à l’égard de la vie, qui couvre une gamme variée d’expériences, de choix, de priorités et de valeurs pour chaque individu.

La satisfaction à l’égard de la vie était généralement inférieure à la moyenne dans certains États membres orientaux et les États membres les plus touchés par la crise économique et financière

En 2013, la satisfaction globale à l’égard de la vie dans l’UE-28 (mesurée sur une échelle de 0 à 10) était similaire pour les trois degrés d’urbanisation: la satisfaction était légèrement supérieure dans les petites villes et banlieues (7,1) qu’elle ne l’était dans les villes ou dans les zones rurales (7,0 pour les deux).

Dans les États membres, la satisfaction à l’égard de la vie (indépendamment du degré d’urbanisation) était généralement plus élevée dans les États membres nordiques, aux Pays-Bas et en Autriche, et plus faible en Bulgarie, en Grèce, en Hongrie et au Portugal (graphique 14). Le niveau de satisfaction était souvent inférieur dans les États membres qui ont adhéré à l’Union en 2004 ou plus récemment. Cela peut être le reflet de niveaux de revenus relativement faibles et de l’évolution rapide des conditions économiques, sociales et politiques dans certains de ces États membres.

À un niveau d’analyse plus détaillé, les personnes vivant dans les villes bulgares, croates ou portugaises ont fait état d’un niveau de satisfaction à l’égard de la vie plus élevé que leurs homologues habitant des petites villes et banlieues ou des zones rurales. L’inverse s’appliquait au Danemark, en Irlande, à Chypre, au Luxembourg et au Royaume-Uni, où les personnes vivant dans des zones rurales affichaient un degré de satisfaction supérieur à l’égard de la vie.

Les dimensions de la qualité de vie - Conclusions

Les informations présentées ci-dessus présentent un ensemble de résultats contrasté. Afin de tirer quelques conclusions, cet article se termine par un résumé des résultats par dimension de la qualité de vie et par groupe d’États membres.

Pour plusieurs indicateurs, les villes enregistraient généralement une meilleure qualité de vie, par exemple, en ce qui concerne l’autoévaluation de la santé, des possibilités en matière d’éducation ou du niveau d’instruction. En revanche, la prévalence de la criminalité et de la violence était généralement plus élevée en ville, de même que l’exposition à la pollution et à la saleté, et la population des villes avait généralement moins tendance à se dire satisfaite de son logement ou de son utilisation du temps.

Une analyse par État membre indique une différence par degré d’urbanisation entre les États membres qui ont adhéré à l’Union en 2004 ou plus récemment, d’une part, et ceux qui en faisaient partie avant 2004. Il n’était pas rare d'observer une meilleure qualité de vie parmi la population des villes de Bulgarie, de République tchèque, de Croatie, de Chypre et de Roumanie que parmi les personnes vivant dans des zones rurales. C’était également vrai pour le Portugal.

En revanche, parmi les États membres qui faisaient déjà partie de l’Union avant 2004, il était généralement plus fréquent de constater que la population des zones rurales présentait une meilleure qualité de vie. C’était particulièrement le cas au Danemark, en Irlande, aux Pays-Bas, en Autriche et au Royaume-Uni. Certaines de ces différences peuvent s’expliquer par les changements qui s’opèrent dans les zones rurales, où un ralentissement des activités agricoles traditionnelles et un nombre accru d’interconnexions entre les zones rurales et urbaines (par exemple, l’intensification des flux de navetteurs), associés à des pratiques professionnelles plus flexibles, peuvent avoir débouché sur une distinction moins nette entre zones rurales et urbaines.

Il est également intéressant de relever que certaines des principales villes de l’Union européenne présentaient des différences considérables sur le plan de la qualité de vie entre les populations de différentes localités. Par exemple, si une partie d'une capitale peut se caractériser par un parc immobilier de mauvaise qualité et des risques accrus de pauvreté et de criminalité, une localité voisine peut très bien se définir par un parc immobilier onéreux, une population relativement riche, et des niveaux de criminalité inférieurs.

Ainsi, les zones d’habitation peuvent jouer un rôle considérable dans la détermination des possibilités qui s’offrent aux individus, de leur bien-être et de leur qualité de vie. Les statistiques au niveau infranational peuvent éventuellement fournir des informations utiles susceptibles d’être utilisées par les décideurs politiques en vue d’offrir une meilleure qualité de vie au travers d’initiatives ciblées, fondées sur des mesures propres à certains types de zones.

Sources et disponibilité des données

Base juridique

Les statistiques de l’UE sur le revenu et les conditions de vie (EU-SILC) constituent la source de référence pour les statistiques comparatives sur la répartition des revenus et l’inclusion sociale au sein de l’Union européenne. Elles couvrent des aspects objectifs et subjectifs, aussi bien monétaires que non monétaires, pour les ménages et les individus. Elles se fondent sur un cadre qui définit des microdonnées multidimensionnelles sur les revenus, la pauvreté, l’exclusion sociale, le logement, le travail, l’éducation et la santé; des listes harmonisées de variables cibles; des lignes directrices et procédures communes; des concepts et des classifications communs destinés à optimiser la comparabilité.

La population de référence comprend tous les ménages privés et leurs membres actuels résidant sur le territoire au moment de la collecte de données. Les personnes vivant au sein de ménages collectifs et d’institutions sont généralement exclues. Tous les membres du ménage sont visés par l'enquête, mais seuls ceux âgés de 16 ans et plus sont interrogés.

Le principal règlement qui régit la production de ces statistiques et fournit des spécifications sur la conception des enquêtes, les caractéristiques des enquêtes, la transmission des données, les processus de publication et décisionnel est le règlement (CE) nº 1177/2003 du Parlement européen et du Conseil du 16 juin 2003 relatif aux statistiques communautaires sur le revenu et les conditions de vie (EU-SILC). Il a été suivi par une série de règlements d’exécution qui précisent encore les définitions et formats de données, ainsi qu’un ensemble de modules de données ad hoc dont le thème change chaque année.

Les données présentées dans cet article sont tirées dans une large mesure d’un règlement d’exécution de la Commission européenne (UE) nº 62/2012 relatif aux statistiques communautaires sur le revenu et les conditions de vie (EU-SILC) en ce qui concerne la la liste 2013 des variables cibles secondaires relatives au bien-être. Au cours des prochaines années, cette source sera affinée et développée de manière à pouvoir servir d’instrument principal pour la collecte de données de l’Union européenne sur la qualité de vie.

Définition des indicateurs

Sur la base de recherches universitaires, Eurostat et des représentants des États membres de l’Union ont mis au point un cadre général pour l’analyse de la qualité de vie au travers de neuf dimensions, dont une aborde le ressenti général de la vie (voir diagramme 1). Chacune de ces dimensions participe à la mesure de la qualité de vie. Idéalement, ces différents indicateurs devraient être envisagés de manière simultanée, en raison d’une série de compromis potentiels susceptibles d’intervenir (par exemple, une personne pourrait décider d’accepter les embouteillages sur la route pendant son trajet domicile/travail pour pouvoir vivre dans une zone exempte de problèmes environnementaux ou de criminalité).


Diagramme 1: dimensions de la qualité de vie



Personnes exposées au risque de pauvreté ou d’exclusion sociale

Il s’agit du principal indicateur pour surveiller l'objectif de la stratégie Europe 2020 en matière de pauvreté. Il renvoie aux personnes qui se trouvent dans au moins une des situations suivantes: exposées au risque de pauvreté (monétaire); en situation de privation matérielle grave; vivant dans un ménage à très faible intensité de travail.

Taux d’emploi

Le taux d’emploi est le pourcentage de personnes occupées sur l’ensemble de la population. En ce qui concerne le taux d’emploi global, une comparaison est généralement réalisée pour la population en âge de travailler (ici définie comme les 20-64 ans).

Satisfaction à l’égard du logement

Cet indicateur renvoie à l’avis/au ressenti des répondants sur leur satisfaction à l’égard de leur logement, notée sur une échelle de 0 à 10, compte tenu (notamment) du fait que le logement rencontre ou non les besoins du ménage, qu’il soit ou non de qualité suffisante, qu’il constitue ou non un fardeau financier, qu’il soit ou non suffisamment spacieux, qu’il soit ou non situé dans un quartier agréable et à distance relativement courte du lieu de travail.

Satisfaction à l’égard du temps de trajet domicile/travail

Cet indicateur est relevé auprès de la population âgée de 16 ans et plus qui travaillait au moment de l’enquête. La variable renvoie à l’avis/au ressenti des répondants sur leur niveau de satisfaction à l’égard du temps de trajet domicile/travail actuel, évaluée sur une échelle de 0 à 10.

Satisfaction à l’égard de l’utilisation du temps

L’importance conférée par les sociétés modernes à l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle souligne le rôle majeur que les loisirs peuvent jouer pour rehausser la perception qu’un individu a de sa qualité de vie. En effet, de telles perceptions sont influencées par notre capacité à nous investir dans des activités que nous aimons et à y consacrer du temps, dans la mesure où la satisfaction à l’égard de la vie revêt des aspects aussi bien quantitatifs que qualitatifs. Cet indicateur renvoie à l’avis/au ressenti des répondants, ou à une appréciation globale réfléchie de leur utilisation du temps à un moment donné, en fonction de ce que les répondants aiment faire. Il s’agit essentiellement d’une mesure définie et perçue par les répondants eux-mêmes, évaluée sur une échelle de 0 à 10.

Personnes évaluant leur propre santé comme mauvaise ou très mauvaise

Cet indicateur reflète une appréciation subjective de l’état de santé des répondants. La question suivante est posée à chacun d’entre eux: «Comment évaluez-vous votre santé en général?» Les résultats sont utilisés pour évaluer l’état de santé général d’une population, les inégalités en matière de santé et les soins de santé nécessaires.

Jeunes ayant quitté prématurément le système d'éducation et de formation

Les jeunes ayant quitté prématurément le système d'éducation et de formation se définissent comme la population âgée de 18 à 24 ans, qui n’est pas allée plus loin que le premier cycle de l’enseignement secondaire (conformément à la définition de la classification internationale type de l’éducation (CITE)) et qui n’a pas participé à une quelconque forme d’éducation ou de formation pendant les quatre semaines qui ont précédé l’enquête. Leur nombre est exprimé en pourcentage du total de la population âgée de 18 à 24 ans.

Personnes ayant achevé au moins le deuxième cycle de l’enseignement secondaire

Cet indicateur est défini comme la part des personnes âgées de 18 à 74 ans qui ont au moins achevé le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, conformément à la terminologie de la CITE.

Avoir une personne sur qui compter en cas de besoin

Cet indicateur renvoie à la possibilité des répondants d’obtenir de l’aide (de quelque nature que ce soit, morale, matérielle ou financière) lorsqu’ils en ont besoin, auprès d’un parent, d’un ami ou d’un voisin (indépendamment du fait que le répondant ait effectivement besoin d’aide). Seuls les parents et les amis (ou les voisins) qui ne vivent pas dans le même ménage que le répondant sont pris en considération.

Personnes signalant des faits criminels, de violence ou de vandalisme dans leur région

Cet indicateur renvoie au pourcentage de la population totale qui a signalé l’existence de ces problèmes dans la région où elle vit. La criminalité se définit comme un comportement déviant qui contrevient aux normes en vigueur, en particulier les normes culturelles qui prescrivent la manière dont les hommes devraient se comporter normalement. L’approche suivie se fonde sur les perceptions de chaque individu plutôt qu’une approche juridique (en d’autres termes, les résultats ne correspondent pas au nombre d’actes/omissions interdits par la loi, sanctionnés par le système pénal, qui ont été commis par des individus).

Personnes faisant état de problèmes de pollution, de saleté ou d’autres problèmes environnementaux dans leur région

Cet indicateur mesure la part de la population totale qui autoévalue l’exposition à des problèmes tels que de la fumée, de la poussière, des odeurs désagréables ou une pollution aquatique dans la région où ils vivent.

Confiance à l’égard des autres

Cet indicateur mesure la confiance générale, indépendamment du fait que l’individu pense que l’on puisse faire confiance à la plupart des gens. Il est demandé aux répondants d’indiquer le niveau de confiance qu’ils accordent aux autres sur une échelle de 0 à 10 (où zéro signifie aucune confiance du tout et 10 une confiance totale).

Satisfaction globale à l’égard de la vie

La satisfaction à l’égard de la vie reflète la manière dont les répondants évaluent ou apprécient leur vie dans son ensemble. Cet indicateur vise à représenter une appréciation globale réfléchie de la vie, couvrant tous les domaines à un moment donné («actuellement»). Le but n’est pas d’obtenir une image de l’état émotionnel actuel des répondants mais qu’ils effectuent une réflexion sur leur niveau de satisfaction actuel. L’indicateur est mesuré sur une échelle de 0 à 10 pour chaque répondant.

Contexte

La qualité et les niveaux de vie constituent des priorités essentielles pour la plupart des gouvernements, selon les travaux réalisés par la Commission sur la mesure de la performance économique et du progrès social et des études sur le PIB et au-delà (voir encadré pour plus de détails). Face aux difficultés qui découlent du vieillissement de la population, des niveaux d’accrus de pauvreté et d’exclusion sociale, et des contrecoups de la crise économique et financière qui sévissent toujours dans plusieurs États membres de l’Union, un intérêt renouvelé s’est fait jour pour cet ensemble de données multidimensionnelles qui peuvent procurer une image détaillée de la manière dont les Européens ressentent et perçoivent leur vie au quotidien et la société dans laquelle ils vivent, ainsi que de leurs niveaux de vie objectifs et subjectifs.

Un vaste débat s’est tenu sur les avantages et les inconvénients de la création d’un indicateur composite de la qualité de vie. Cependant, les différentes relations qui existent entre les variables, les États membres de l’Union, et les degrés d’urbanisation, indiquent qu’il est discutable qu’un simple chiffre puisse fournir une indication significative des approches stratégiques préférables. Au contraire, il peut s’avérer davantage approprié d’analyser les résultats de chaque région en particulier ou type de zones en fonction du degré d’urbanisation, à la lumière d’une liste de critères, de manière à déterminer les mesures cibles susceptibles d’être utilisées pour améliorer des situations données.

Le PIB et au-delà

Ces dernières années, les décideurs politiques et les statisticiens ont consacré un temps et des efforts considérables à l’élaboration de nouvelles mesures complétant le PIB et les statistiques économiques, afin de fournir une image plus complète des niveaux de vie, du bien-être et de la qualité de vie.

En août 2009, la Commission européenne a publié une communication intitulée «Le PIB et au-delà : mesurer le progrès dans un monde en mutation» [COM(2009) 433]. Un des principaux objectifs de cette communication était de mettre en avant la nécessité de compléter le PIB par de nouvelles approches pour surveiller les avancées sociales et environnementales.

Un mois plus tard, un rapport de la Commission sur la mesure de la performance économique et du progrès social (le rapport Stiglitz / Sen / Fitoussi) a été publié; il contient 12 recommandations sur la manière de mieux mesurer la performance économique, le bien-être social et la durabilité, dont une sur l’élaboration des indicateurs de la qualité de vie.

Ensuite, le Comité du système statistique européen (Comité SSE) a instauré un groupe de parrainage sur ces questions, ce qui a conduit à l’adoption d’un rapport intitulé «Multidimensional measurement of the quality of life» (en anglais) en novembre 2011, proposant une liste d’indicateurs.

Les statistiques au niveau infranational sont particulièrement pertinentes dans ce contexte, car elles vont au-delà des moyennes nationales agrégées et procurent des informations pour des régions/types de localité précis qui permettent aux individus de distinguer plus clairement les tendances qui influencent leur vie. Par exemple, si une grande ville peut être marquée par un grand nombre d’offres d’emploi et des niveaux de revenus disponibles relativement élevés, elle peut également afficher des niveaux de pollution, d’embouteillages et de criminalité importants. En revanche, les offres d’emploi et l’accès aux services de santé peuvent être limités dans les localités rurales, même si ces circonstances peuvent être contrées, par exemple, par un fort esprit de collectivité et la possibilité de passer plus de temps libre avec la famille et des amis.

Voir aussi

Informations supplémentaires Eurostat

Publications

Principaux tableaux

Répartition des revenus et pauvreté monétaire (t_ilc_ip)
Pauvreté monétaire (t_ilc_li)
Pauvreté monétaire pour les personnes âgées (t_ilc_pn)
Pauvreté au travail (t_ilc_iw)
Répartition des revenus (t_ilc_di)
Privation matérielle (t_ilc_md)
Privation matérielle par dimension (t_ilc_mddd)
Privation de logement (t_ilc_mdho)
Environnement du logement (t_ilc_mddw)

Base de données

Répartition des revenus et pauvreté monétaire (ilc_ip)
Pauvreté monétaire (ilc_li)
Pauvreté monétaire pour les personnes âgées (ilc_pn)
Pauvreté au travail (ilc_iw)
Répartition des revenus (ilc_di)
Privation matérielle (ilc_md)
Privation matérielle par dimension (ilc_mddd)
Difficultés économiques (ilc_mdes)
Difficultés économiques liées au logement (ilc_mded)
Biens durables (ilc_mddu)
Privation liée au logement (ilc_mdho)
Environnement du logement (ilc_mddw)
Module ad hoc EU-SILC (ilc_ahm)

Section dédiée

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