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Archive:Statistiques sur le marché du travail - introduction

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Dernière mise à jour du texte: juin 2017. Mise à jour prévue de l’article: octobre 2018.

Les statistiques concernant le marché du travail se situent à la jonction des domaines économique et social. La situation sur le marché du travail influe directement sur l’économie, mais aussi sur la vie personnelle de la quasi-totalité des Européens. Du point de vue économique, ces statistiques traitent la main-d’œuvre comme une contribution à l’activité économique et fournissent des chiffres relatifs au nombre d’heures travaillées, à la productivité de la main-d’œuvre, aux postes vacants, aux niveaux de salaires, au coût de la main-d’œuvre, etc. Les statistiques du marché du travail permettent toutefois aussi de disposer d’informations concernant des questions sociales et socioéconomiques, grâce à des données sur le chômage (chômeurs), les salaires et leurs composantes structurelles, les inégalités sociales (par exemple, l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes), les formules de travail et l’intégration sociale. Les statistiques d’Eurostat, qui couvrent à la fois l’offre et la demande sur le marché du travail, fournissent des données pour la réalisation d’analyses conjoncturelles et structurelles, en termes monétaires et non monétaires.

L’éventail de statistiques du marché du travail élaborées par la Commission européenne comprend également des indicateurs relatifs aux interventions au titre des politiques du marché du travail, autrement dit les interventions des pouvoirs publics sur le marché du travail qui visent les chômeurs, les personnes qui occupent un emploi mais sont menacées de le perdre pour des raisons indépendantes de leur volonté et les inactifs.

La Commission européenne a également lancé une initiative visant à donner un aperçu des évolutions sur les marchés du travail par la collecte d’informations sur les vacances d’emploi, les demandeurs d’emploi, les embauches et les compétences recherchées. On espère que ces informations pourront servir d’outil d’alerte rapide permettant aux décideurs de déceler les goulets d’étranglements et les déséquilibres entre offre et demande sur le marché du travail.

Les compétences, l’emploi et les politiques en faveur de l’emploi des jeunes

Les marchés du travail au sein de l’Union européenne se caractérisent par la liberté de circulation des travailleurs, ce qui signifie que tout ressortissant de l’Union européenne a le droit de travailler et de vivre dans n’importe quel État membre de l’Union européenne. Les taux et les niveaux d’emploi ont augmenté dans la plupart des États membres de l’Union au cours de la période 2000-2008, mais la crise économique et financière a inversé bon nombre de ces tendances: le chômage a fortement progressé, la durée du travail a généralement diminué et les revenus réels ont reculé dans certains secteurs.

La stratégie européenne pour l’emploi a pour objectif principal de créer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité dans toute l’Union européenne. Grâce à une méthode ouverte de coordination, elle propose une plate-forme permettant aux États membres de l’Union de partager les informations ainsi que de discuter et de coordonner leurs politiques en matière d’emploi. Dans le but de stimuler la reprise économique, la Commission européenne a élaboré la stratégie Europe 2020 pour une croissance intelligente, durable et inclusive. Deux initiatives phares de cette stratégie «De nouvelles compétences pour de nouveaux emplois» et «Youth on the move» (en anglais), qui a pris fin en décembre 2014] concernaient les questions liées au marché du travail. Elles portaient sur une série d’actions destinées aux établissements d’éducation et de formation, sur des mesures visant à créer un environnement (de travail) propice à des taux d’activité plus élevés et à une meilleure productivité de la main-d’œuvre, ainsi que sur des initiatives ayant pour but de faciliter l’entrée des jeunes sur le marché du travail. La stratégie Europe 2020 comporte cinq grands objectifs permettant d’évaluer les progrès réalisés. L’un d’entre eux concerne spécifiquement le marché du travail: faire en sorte, d’ici 2020, que les trois quarts (75 %) des personnes âgées de 20 à 64 ans de l’UE-28 aient un emploi. Pour y parvenir, la Commission européenne a défini une série d’actions à entreprendre:

  • donner un nouvel élan à la flexicurité sur les marchés du travail nationaux;
  • élaborer un nouveau concept de qualité du travail;
  • examiner l’effet des politiques de l’emploi sur les salaires et la fiscalité;
  • fixer les grandes lignes des politiques en faveur de la création d’emplois;
  • favoriser des mesures pour l’emploi des jeunes et le travail indépendant;
  • évaluer les incidences du changement climatique sur les marchés du travail.

En décembre 2012, au vu des taux de chômage élevés et croissants chez les jeunes dans plusieurs États membres de l’Union, la Commission européenne a proposé un train de mesures pour l’emploi des jeunes intitulé «Faire accéder les jeunes à l’emploi» [COM(2012) 727 final]. Plusieurs propositions y sont faites, notamment:

  • garantir que tous les jeunes jusqu’à 25 ans se voient proposer une offre de bonne qualité portant sur un emploi, un complément de formation, un apprentissage ou un stage dans les quatre mois suivant leur sortie du système scolaire ou la perte de leur emploi;
  • consulter les partenaires sociaux européens en vue de la mise en place d’un cadre de qualité pour les stages afin d’assurer que ceux-ci offrent aux jeunes une expérience de travail de qualité, dans des conditions sûres;
  • mettre en place une alliance européenne pour l’apprentissage afin d’améliorer la qualité et l’offre de l’apprentissage et indiquer les moyens de réduire les entraves à la mobilité des jeunes.

Par ailleurs, au niveau national, les pouvoirs publics interviennent sur le marché du travail pour favoriser son bon fonctionnement et corriger les déséquilibres, en visant spécifiquement certains groupes sociaux. Ainsi, les services publics de l’emploi cherchent à rapprocher les demandeurs d’emploi et les offres d’emploi. Les pouvoirs publics peuvent aussi choisir de recourir à une palette d’autres mesures pour apporter un soutien (temporaire) à certains groupes défavorisés: initiatives de formation, rotation dans l’emploi et partage de l’emploi, mesures d’incitation à l’emploi, emploi protégé et réadaptation, création directe d’emplois et aides à la création d’entreprise.

En avril 2013, le Conseil a recommandé la mise en place d’une Garantie pour la jeunesse en vertu de laquelle tous les jeunes de moins de 25 ans, qu’ils soient inscrits auprès des services de l’emploi ou non — devraient obtenir une offre concrète de qualité dans les quatre mois suivant la fin de leur scolarité ou la perte de leur emploi. Cette offre doit consister en un emploi, un apprentissage, un stage ou une formation continue et être adaptée aux besoins et à la situation de chacun. Pour que la garantie pour la jeunesse se concrétise, il faut que les États membres accordent eux aussi une importance prioritaire dans leur budget à l’action en faveur de l’emploi des jeunes afin d’éviter une augmentation des coûts à l’avenir. L’Union européenne complétera les dépenses des États membres au moyen du Fonds social européen et des six milliards d’euros alloués à l’Initiative pour l’emploi des jeunes.

En effet, l’une des principales priorités du collège des Commissaires, entré en fonction en 2014, est de se concentrer sur la stimulation de l’emploi, de la croissance et des investissements, dans le but de réduire la réglementation et d’utiliser de manière plus intelligente les ressources financières disponibles et les fonds publics. En novembre 2014, la Commission européenne a donné un aperçu de sa stratégie dans le cadre de l’examen annuel de la croissance, qui a marqué le lancement du semestre européen. En février 2015, elle a publié une série de rapports par pays, analysant les politiques économiques des États membres de l’Union et donnant des informations sur les priorités de ces derniers pour l’année à venir en vue d’encourager la croissance et la création d’emplois. Le même mois, la Commission européenne a aussi proposé de débloquer, en 2015, un milliard d’euros au titre de l’Initiative pour l’emploi des jeunes afin d’augmenter de jusqu’à 30 fois le préfinancement que les États membres peuvent recevoir pour stimuler les taux d’emploi des jeunes, dans le but d’aider jusqu’à 650 000 jeunes à trouver du travail. Les États membres de l’Union sont en train d’élaborer un plan national de mise en œuvre de la garantie pour la jeunesse.

En juin 2016, la Commission européenne a adopté une stratégie pour les compétences en Europe [COM(2016) 381/2] intitulée «Travailler ensemble pour renforcer le capital humain et améliorer l’employabilité et la compétitivité». Elle vise à garantir que les citoyens développent les compétences nécessaires pour aujourd’hui et pour l’avenir, afin de stimuler l’employabilité, la compétitivité et la croissance dans l’ensemble de l’Union européenne. Plus précisément, elle propose 10 actions, dont: une garantie de compétences, une révision de la recommandation concernant les compétences clés pour l’apprentissage tout au long de la vie, une révision du cadre européen des certifications, le lancement de l’initiative «Coalition en faveur des compétences et des emplois numériques» (entre l’éducation, l’emploi et l’industrie), un plan pour la coopération sectorielle dans le domaine des compétences afin d’améliorer la veille stratégique et de remédier aux pénuries sectorielles, ainsi qu’une initiative sur le suivi des diplômés de l’enseignement supérieur.

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