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Archive:Statistiques sur l’industrie et la construction – Indicateurs à court terme

Données extraites en avril 2017. Données plus récentes: Informations supplémentaires Eurostat, Principaux tableaux et Base de données. La version française de cet article a été archivée en juillet 2018.

Cet article examine les statistiques récentes sur l’évolution de l’industrie et de la construction dans l’Union européenne (UE). Les statistiques économiques à court terme (SCT) sont fournies sous la forme d’indices qui permettent d’évaluer très rapidement le climat économique régnant dans l’industrie et la construction (ainsi que dans les services), en donnant une première idée des derniers développements intervenus dans un ensemble d’activités économiques. Ces statistiques présentent l’évolution dans le temps et peuvent donc être utilisées pour calculer des taux de variation qui permettent, le plus souvent, de comparer un mois ou un trimestre avec la période précédente ou avec la même période de l’année précédente. De ce fait, les SCT ne fournissent pas d’informations sur le niveau d’activité, comme la valeur monétaire de la production (valeur ajoutée ou chiffre d’affaires), ou sur les prix réels.

Graphique 1: Indice de production et indice des prix à la production sur le marché intérieur, industrie (hors construction), UE-28, 2007–2017
(2010 = 100)
Source: Eurostat (sts_inppd_m) et (sts_inpr_m)
Tableau 1: Taux de croissance annuels pour l’industrie (hors construction), 2012–2016
(en %)
Source: Eurostat (sts_inpr_a) et (sts_inppd_a)
Graphique 2: Taux de croissance annuel de l’indice de la production industrielle, UE-28, 2016
(en %)
Source: Eurostat (sts_inpr_a)
Graphique 3: Indice des prix industriels à l’importation, zone euro (ZE-19), 2007–2017
(2010 = 100)
Source: Eurostat (sts_inpi_m)
Graphique 4: Indice de production, secteur de la construction, UE-28, 2007–2017
(2010 = 100)
Source: Eurostat (sts_copr_m)
Tableau 2: Taux de croissance annuels pour la construction, 2012–2016
(en %)
Source: Eurostat (sts_copr_a) et (sts_copi_a)

Principaux résultats statistiques

Industrie

L’effet de la crise économique et financière mondiale sur l’économie industrielle de l’UE-28 et l’incidence de la reprise discrète apparaissent clairement dans deux des principaux indicateurs industriels, à savoir l’indice de la production industrielle et l’indice des prix à la production industrielle sur le marché intérieur. Durant plusieurs années, on a assisté à une croissance relativement stable de la production et des prix dans l’ensemble de l’UE-28; cette croissance s’est interrompue au début de la crise en mai 2008 (voir graphique 1), lorsque le taux de variation mensuel de l’indice de la production industrielle de l’UE-28 est devenu négatif, alors que l’indice des prix à la production sur le marché intérieur a atteint son plus haut niveau deux mois plus tard, en juillet 2008. La chute rapide de la production industrielle a duré un an, retrouvant un taux de variation positif en mai 2009, tandis que les prix à la production sur le marché intérieur sont descendus à leur plus bas niveau en juillet 2009 et ont connu une série d’augmentations relativement soutenues à partir d’octobre 2009. 

La chute de la production industrielle dans l’UE-28 par rapport à son pic relatif d’avril 2008 a été particulièrement brutale (- 19,5 %), le creux relatif enregistré en avril 2009 constituant le niveau de production le plus bas enregistré depuis septembre 1997. À l’inverse, même si les prix à la production industrielle en juillet 2009 étaient inférieurs de 7,6 % à leur pic relatif enregistré un an plus tôt, ils restaient similaires aux niveaux enregistrés entre octobre et novembre 2007, avant la crise économique et financière; cette évolution reflétait encore en partie le prix relativement élevé du pétrole brut et des produits énergétiques et intermédiaires connexes.

Reprise incomplète et évolution irrégulière ultérieure

La production industrielle dans l’UE-28 s’est redressée durant une période d’un peu plus de deux ans depuis son niveau relativement bas d’avril 2009, enregistrant des taux de variation mensuels positifs pendant une période de 19 mois sur 28, avec un pic observé en août 2011, dont le niveau était supérieur de 13,9 % au creux d’avril 2009, mais néanmoins inférieur de 8,3 % au pic antérieur à la crise d’avril 2008. Ensuite, une baisse graduelle de la production industrielle de l’UE-28 a été observée jusqu’en novembre 2012, période au cours de laquelle la production s’est contractée de 4,6 %. Par la suite, la production industrielle a augmenté à un rythme relativement lent jusqu’en mars 2015, où elle a augmenté de 5,0 % sur une durée de deux ans et quatre mois. Entre mars 2015 et juillet 2016, l’évolution globale de l’indice de la production industrielle a suivi un rythme irrégulier sans période soutenue d’expansion ou de contraction. Entre juillet 2016 et janvier 2017 (les données disponibles les plus récentes au moment de rédiger cet article), l’indice de la production industrielle de l’UE-28 a augmenté de2,6 %.

En revanche, le retour en août 2009 à des taux de variation positifs pour les prix à la production industrielle de l’UE-28 a marqué le début d’une période plus soutenue et plus longue de hausse des prix. L’indice des prix à la production industrielle a dépassé son pic d’avant la crise en février 2011 et a poursuivi une ascension quasi ininterrompue jusqu’en avril 2012, où il se situait à quelque 13,6 % au-dessus du point le plus bas enregistré pendant la crise et à 5,0 % au-dessus du pic d’avant crise (près de quatre ans plus tôt). À partir d’avril 2012, l’évolution des prix à la production industrielle dans l’UE-28 a suivi un rythme irrégulier avec presque aucune variation générale des prix jusqu’à l’automne 2013. Par la suite, les prix à la production industrielle ont baissé à un rythme relativement modéré pendant une période de plus d’un an, atteignant un creux en janvier 2015. Au premier semestre de 2015, les prix à la production industrielle étaient relativement stables, mais ont ensuite chuté lors du deuxième semestre de la même année et durant les premiers mois de 2016. Les dernières données disponibles montrent un retour à la hausse des prix à la production industrielle, selon un rythme relativement rapide (jusqu’à 5,3 % entre février 2016 et février 2017).

Évolutions récentes dans les États membres de l’Union et diverses activités industrielles

La reprise de l’activité industrielle dans l’Union européenne à partir du milieu de l’année 2009 a été moins généralisée et régulière que le ralentissement qui l’a précédée. Alors que chaque État membre de l’Union a affiché en 2009 une production inférieure à celle de 2008, trois États membres — la Grèce, la Croatie et Chypre — ont enregistré des baisses supplémentaires en 2010, tandis que tous les autres États membres ont affiché une hausse. En 2011, les trois mêmes États membres ont de nouveau accusé une baisse de leur production industrielle et ont été rejoints par l’Irlande, l’Espagne, Malte, les Pays-Bas, le Portugal et le Royaume-Uni. En 2012, la plupart des États membres ont enregistré (à nouveau) un taux de variation négatif pour la production industrielle, les exceptions étant les trois États membres baltes, le Danemark, l’Autriche, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie (voir tableau 1), tandis que la situation à Malte s’est inversée, affichant également une reprise de l’activité industrielle.

En 2013, les évolutions étaient contrastées, 15 États membres sur 28 ayant affiché une contraction de la production industrielle et le niveau de production dans l’ensemble de l’UE-28 ayant baissé de 0,5 %. Les plus fortes baisses en matière d’activité ont été enregistrées à Chypre, à Malte, en Suède, en Grèce, en Finlande, en Italie et au Luxembourg, où la production industrielle a diminué d’au moins 3,0 % entre 2012 et 2013. En 2014, la majorité des États membres — 19 au total — ont enregistré un accroissement de la production (par rapport à l’année précédente), surtout en Irlande, où l’indice de la production industrielle a augmenté de 21 %. En revanche, Malte a enregistré une baisse de 5,7 % et des diminutions de 2,0 % ou plus ont également été signalées par les Pays-Bas et la Grèce. En 2015, l’Irlande a de nouveau enregistré une croissance exceptionnelle grâce aux activités on-shore de certaines grandes multinationales, affichant une hausse de la production industrielle de 37 %; la Slovaquie (7,4 %) et la Hongrie (7,1 %) complétaient ce trio de tête. Seuls deux États membres ont signalé une baisse de la production industrielle en 2015: la Finlande (- 1,2 %) et les Pays-Bas (- 3,3 %). En 2015, la Grèce a enregistré une hausse de 1,0 % de la production industrielle et Chypre, une hausse de 3,5 %, leurs premières hausses annuelles depuis respectivement 2006 et 2008. L’évolution en 2016 était assez semblable à celle observée en 2015, en ce que seuls deux États membres — le Luxembourg et Malte — ont vu leur production industrielle chuter (respectivement - 0,4 % et - 3,5 %). La série de hausses spectaculaires a pris fin en Irlande, qui a relevé une hausse de 0,6 %. Chypre et la Grèce ont toutes les deux confirmé un retour à des taux de variation positifs et une croissance plus forte en 2016 qu’en 2015, tandis qu’en Finlande et aux Pays-Bas, la production industrielle retrouvait la croissance après respectivement quatre et deux années de contraction.

Le ralentissement de l’activité pendant la crise économique et financière a également touché la quasi-totalité des activités industrielles: en 2009, une seule activité industrielle (au niveau des divisions de la NACE Rev. 2) a enregistré une croissance continue dans l’UE-28, puisque la production des produits et préparations pharmaceutiques a augmenté de 3,1 % par rapport à l’année précédente. Le redressement en 2010 a aussi été relativement généralisé: on a toutefois observé neuf exceptions (parmi les 30 divisions de la NACE Rev. 2 couvertes par l’indice), dans lesquelles la production a continué à se contracter en 2010. Le nombre d’activités enregistrant un recul de la production est resté à neuf en 2011: six des neuf activités s’étant contractées en 2010 sont restées sur leur trajectoire décroissante. Le caractère inégal de la reprise était manifeste en 2012 et en 2013, étant donné que six seulement des 30 divisions de la NACE Rev. 2 enregistraient une croissance de la production en 2012, tandis que le niveau de production était en hausse pour un tiers des divisions de la NACE en 2013. En 2014, une croissance plus généralisée a été observée, avec toutefois neuf divisions enregistrant à nouveau une baisse de production, dont la fabrication de produits à base de tabac (chute de 12,1 %). En 2015, le nombre d’activités ayant enregistré une baisse de la production est passé à 11, parmi lesquelles six qui avaient déjà connu une baisse en 2014. La contraction la plus importante en 2015 était de 9,7 %, à nouveau pour la fabrication de produits à base de tabac. En 2016, le nombre d’activités ayant enregistré une baisse de la production est retombé à neuf, parmi lesquelles six qui avaient déjà connu une baisse en 2015 et quatre qui avaient enregistré une contraction chaque année depuis le début de la crise (2009-2016): l’extraction de houille et de lignite, la fabrication de produits à base de tabac, l’industrie de l’habillement, et l’imprimerie et la reproduction d’enregistrements. La contraction la plus importante en 2016 a été enregistrée dans les services de soutien aux industries extractives (- 16,4 %), tandis que la hausse la plus forte a concerné l’industrie automobile (4,6 %) (voir graphique 2).

Prix à l’importation

Les prix à l’importation dans l’industrie de la zone euro ont culminé en juillet 2008, que les importations proviennent de pays hors zone euro ou des autres États membres appartenant à la zone euro (voir graphique 3). Par la suite, les prix des importations en provenance de la zone euro ont baissé de 7,8 % au total sur une période de 10 mois, alors que les prix des importations provenant de l’extérieur de la zone euro ont perdu au total 15,0 % au cours de la même période. Depuis leur plus bas niveau affiché en mai 2009, les prix des importations en provenance de la zone euro ont augmenté de 13,1 % jusqu’en avril 2012, moment à partir duquel ils ont baissé de 9,2 % jusqu’en février 2016 (malgré une hausse modérée entre janvier et mai 2015). Au cours des onze mois qui ont précédé janvier 2017 (la dernière période disponible au moment de la rédaction de cet article), ils ont augmenté de 4,0 %.

En partant d’un niveau aussi bas en mai 2009, les prix des importations en provenance de l’extérieur de la zone euro ont connu une évolution similaire, augmentant de 23,5 % jusqu’en août 2012, avant de redescendre de 18,8 % jusqu’en février 2016 (également avec une hausse modeste début 2015). L’augmentation sur les douze mois les plus récents (jusqu’en février 2017) était de 9,5 %.

Construction

Le ralentissement de l’activité dans le secteur de la construction de l’UE-28 a duré plus longtemps que dans l’industrie. Malgré des périodes de croissance occasionnelles de courte durée, l’indice de production pour la construction a chuté d’un pic atteint en février 2008 à un creux en mars 2013, un déclin qui a duré au total cinq ans et un mois, et a entraîné une diminution de la production de la construction de 26,2 % par rapport à son niveau précédent. La production de la construction a augmenté d’un total de 7,6 % au cours des 13 mois suivants, et entre ce moment (avril 2014) et la période la plus récente pour laquelle des données sont disponibles (juillet 2017), la production est restée relativement stable (voir graphique 4).

Le secteur du bâtiment représente la majeure partie de la construction et, sans surprise, la production du bâtiment a suivi la même voie que l’indicateur global de la construction, même si l’ampleur de la contraction observée entre février 2008 et mars 2013 a été un peu plus grande et a atteint 26,9 % dans l’UE-28. L’évolution a été nettement moins marquée en ce qui concerne le génie civil: entre février et décembre 2008, la production du génie civil dans l’UE-28 a enregistré une baisse similaire à celle du bâtiment. Toutefois, ce secteur a renoué avec la croissance en janvier 2009, principalement en raison de la forte expansion dans les travaux de génie civil en Espagne. La production du génie civil a ensuite suivi la trajectoire descendante considérable observée pour l’ensemble du secteur de la construction, atteignant aussi un creux en mars 2013, ayant perdu 22,9 % de sa valeur par rapport à son pic de février 2008. La reprise de l’activité à partir de ce creux relatif a été plus discrète et de plus courte durée pour le génie civil que pour le bâtiment, la production du génie civil ayant augmenté de 5,7 % entre mars et décembre 2013. Au cours de la première moitié de 2014, une baisse dans l’activité de génie civil a été observée (- 2,8 %). Elle a été suivie d’une reprise plus marquée (9,1 %). Entre mars 2015 et janvier 2017 (la période la plus récente pour laquelle des données sont disponibles), une nouvelle baisse a été observée (- 6,9 %); c’est ainsi qu’en janvier 2017, le niveau de production du génie civil pour l’UE-28 n’était supérieur que de 4,3 % au creux de mars 2013.

Le long et profond ralentissement qui a touché la construction a été observé dans l’ensemble de l’UE-28, comme le montre la contraction d’au moins deux années enregistrée par tous les États membres (à l’exception du Danemark, de l’Irlande, de l’Espagne, de Malte et du Royaume-Uni) pour la production de la construction au cours des cinq dernières années (2012-2016) pour lesquelles des données sont disponibles, bien que cette période exclue les quatre premières années de la récession associée à la crise économique et financière mondiale et ses séquelles (2008-2011). En 2012, une grande majorité d’États membres (22 sur 28) ont signalé une contraction de la production de la construction, contribuant à la baisse de 5,8 % enregistrée dans l’UE-28 dans son ensemble (par rapport à une année avant). En 2013, le nombre d’États membres enregistrant une contraction était tombé à 19, un nombre qui a chuté à dix en 2014, période au cours de laquelle l’UE-28 a enregistré sa première hausse annuelle de la production de la construction (3,1 %) depuis 2007. En 2015 et en 2016, treize États membres ont signalé une baisse de la production de la construction et l’expansion de l’activité dans l’UE-28 a d’abord ralenti à 0,9 % en 2015 avant d’accélérer à 1,4 % en 2016. Six États membres ont signalé une baisse de la construction supérieure à 10 % en 2016, les premiers étant la Hongrie (18,8 %), la Lettonie (17,9 %), la Slovénie (17,8 %) et la Bulgarie (16,6 %). À l’inverse, la production a augmenté de 22,7 % en Grèce et de plus de 10,0 % en Irlande, à Chypre et en Suède.

Au cours de la période 2012-2016 (comme indiqué dans le tableau 2), l’Italie et le Portugal ont enregistré chacun des taux de variation négatifs pour la construction pendant cinq années consécutives; en effet, le ralentissement de l’activité a duré encore plus longtemps en Italie (remontant à 2008), alors qu’au Portugal l’enregistrement du dernier taux de variation positif datait de 2001. En 2016, la Croatie a enregistré un taux de variation positif pour la construction pour la première fois depuis 2008.

En 2016, la production de la construction représentait moins de la moitié de son niveau avant la crise (en 2007) à Chypre (- 55,4 %), en Slovénie (- 58,3 %), au Portugal (- 59,3 %), en Irlande (- 60,7 %) et en Grèce (- 67,0 %). Au cours de la période 2007-2016, la production de la construction a diminué de plus d’un cinquième dans la moitié des États membres de l’Union, alors que seuls six États membres — Malte, la Finlande, la Suède, l’Allemagne, la Pologne et le Royaume-Uni — connaissaient une activité plus intense en 2016 qu’en 2007. Malte a de loin enregistré l’expansion d’activité la plus importante du secteur de la construction entre 2007 et 2016, son indice de production ayant augmenté de 39,7 %.

Malgré la contraction importante et soutenue de la production de la construction pendant et après la crise économique et financière mondiale, les coûts de la construction (annuels) n’ont pas chuté dans l’UE-28, même si le rythme de la croissance a ralenti, passant d’un peu plus de 4 % entre 2006 et 2008 à 0,5 % en 2009. Des hausses à peine plus marquées des coûts de la construction ont été signalées entre 2010 et 2012 (entre 1,4 % et 3,0 %); depuis, la hausse est restée inférieure à 1,0 % (voir tableau 2). Dans sept États membres, les coûts de la construction ont chuté en 2016 (et en 2015 dans un État membre en plus pour lequel les données de 2016 ne sont pas encore disponibles). En 2016, l’Espagne a connu sa deuxième année consécutive de baisse des coûts de la construction, tandis que Chypre, la Pologne (quatre ans chacun) et la Grèce (cinq ans) ont enregistré des périodes de contraction des coûts plus longues. L’augmentation de loin la plus importante des coûts de la construction en 2016 a été enregistrée par la Lettonie, avec une croissance de 5,8 %, soit plus du double de la croissance enregistrée à Malte (2,3 %), le pays situé directement après elle dans le classement.

Sources et disponibilité des données

La collecte des statistiques économiques à court terme (SCT) s’effectue dans le cadre du règlement (CE) nº 1165/98 du 19 mai 1998 concernant les statistiques conjoncturelles. Ce règlement a apporté des changements importants et des améliorations au regard de la disponibilité et de la précision des indicateurs après sa mise en œuvre. Il a été modifié et adapté pour répondre aux nouveaux besoins des utilisateurs – en ce qui concerne l’union monétaire en général et les exigences de la Banque centrale européenne (BCE) en particulier.

Parmi les indicateurs partagés par l’industrie et la construction figurent l’indice de production et les indicateurs du coût de la main-d’œuvre concernant l’emploi, les traitements et salaires et les heures travaillées. Pour l’industrie, il existe des indicateurs SCT supplémentaires qui portent sur le chiffre d’affaires et les prix à la production. Ces indicateurs sont calculés sous forme d’un total et établissent également une distinction entre le marché intérieur et les marchés extérieurs, ces derniers faisant l’objet d’une distinction supplémentaire entre marché de la zone euro et marchés hors zone euro. De la même manière, on distingue, pour les prix industriels à l’importation, les importations en provenance de la zone euro et de l’extérieur de la zone euro. Pour les activités de construction, on établit une distinction, dans l’indice de production, entre le bâtiment et le génie civil; des indicateurs supplémentaires sont collectés sur les permis de construire ainsi que sur les coûts de construction et les indices des prix.

La présentation des statistiques à court-terme peut prendre différentes formes: les indices non ajustés (ou bruts) constituent la forme de base d’un indice. La correction des effets de calendrier tient compte de la durée calendaire d’un mois donné afin de corriger l’indice. Le nombre de jours ouvrables dans un mois donné dépend: de la date de certains jours fériés (comme Pâques, qui peut tomber en mars ou en avril selon les années); de la coïncidence éventuelle de certains jours fériés et jours chômés (certains jours fériés peuvent tomber un dimanche); du fait qu’une année est bissextile ou non, et d’autres motifs. La désaisonnalisation vise, après correction des effets de calendrier, à tenir compte de l’impact des facteurs saisonniers connus observés par le passé. Par exemple, dans le cas de l’indice de production, les grandes vacances annuelles ont un impact négatif sur la production industrielle.

En fonction de l’indicateur concerné, il peut être demandé aux États membres de l’Union de transmettre à Eurostat des données ajustées ou non ajustées. Si les États membres fournissent des données non ajustées, Eurostat se charge de calculer la désaisonnalisation. Les instituts nationaux de statistique des États membres sont chargés de la collecte des données et du calcul des séries chronologiques nationales, tandis qu’Eurostat est responsable des agrégats de l’Union et de la zone euro.

La NACE Rév. 2, qui est la version la plus récente de la nomenclature statistique des activités économiques, est appliquée aux SCT depuis 2009. Ce passage à la NACE Rév. 2 a impliqué non seulement de modifier la manière de collecter les données pour mettre en œuvre la NACE Rév. 2, mais aussi de recalculer ou d’estimer une série chronologique selon cette nouvelle nomenclature, en remontant normalement jusqu’à l’année 2000. Parallèlement à l’introduction de la NACE Rév. 2, une nouvelle année de base (2005) a été adoptée pour les indicateurs SCT afin de mieux refléter la structure de l’économie; cette année de base a, à son tour, été remplacée dans le courant de 2013 par l’année de base de 2010, encore une fois en mettant à jour le système des pondérations pour tenir compte des changements intervenus dans la structure de l’économie. Les données du présent article sont donc présentées en utilisant la NACE Rév. 2 comme indices pour 2010 = 100 et en utilisant les pondérations de 2010 — voir l’article consacré à l’exercice de modification de l’année de base à 2015 pour plus d’information.

Contexte

Le profil et l’utilisation des SCT prennent de plus en plus d’importance, car les flux d’informations sont devenus mondiaux et les derniers communiqués de presse concernant un indicateur peuvent avoir un impact sensible sur les marchés financiers ou peser sur les décisions prises par les banques centrales et les chefs d’entreprise. Les SCT sont une ressource clé pour tous ceux qui suivent les développements du cycle économique ou qui souhaitent repérer les développements récents d’un secteur particulier, dans la construction ou dans les services.

Certains des indicateurs SCT les plus pertinents forment une série des principaux indicateurs économiques européens (PIEE) nécessaires à la BCE pour la conduite de la politique monétaire dans la zone euro. Trois PIEE concernent les statistiques économiques industrielles à court terme: la production, les prix à la production sur le marché intérieur et les prix à l’importation. Deux autres PIEE se rapportent aux statistiques économiques à court terme de la construction: la production et les permis de construire.

Voir aussi

La construction

L’industrie

Les services

Les statistiques économiques à court terme

Informations supplémentaires Eurostat

Publications

Principaux tableaux

Industrie (t_sts_ind)
Construction, bâtiment et génie civil (NACE F) (t_sts_cons)

Base de données

Industrie (sts_ind)
Production dans l’industrie (sts_ind_prod)
Chiffre d’affaires dans l’industrie (sts_ind_tovt)
Prix à la production dans l’industrie (sts_ind_pric)
Prix à l’importation dans l’industrie (sts_ind_impi)
Main-d’œuvre dans l’industrie, total (sts_ind_labo)
Construction, bâtiment et génie civil (NACE F) (sts_cons)
Production dans la construction (sts_cons_pro)
Permis de construire (sts_cons_per)
Coût de la construction (ou prix à la production), nouveaux bâtiments résidentiels (sts_cons_pri)
Main-d’œuvre (sts_cons_lab)

Section dédiée

Méthodologie / Métadonnées

Source des données pour les tableaux et graphiques (MS Excel)

Liens externes