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Archive:Statistiques sur les dépenses de santé

Données extraites en janvier 2017. Données plus récentes: Informations supplémentaires Eurostat, Principaux tableaux et Base de données. La version française de cet article sera archivée en juillet 2018.
Tableau 1: Dépenses courantes de santé, 2014
Source: Eurostat (hlth_sha11_hf)
Graphique 1: Dépenses courantes de santé, 2014
Source: Eurostat (hlth_sha11_hf)
Tableau 2: Dépenses de santé par agent de financement, 2014
(en % des dépenses courantes de soins de santé)
Source: Eurostat (hlth_sha11_hf)
Graphique 2: Dépenses de santé par agent de financement, 2014
(en % des dépenses courantes de soins de santé)
Source: Eurostat (hlth_sha11_hf)
Tableau 3: Dépenses de santé par fonction, 2014
(en % des dépenses courantes de soins de santé)
Source: Eurostat (hlth_sha11_hc)
Graphique 3: Dépenses de santé par fonction, 2014
(en % des dépenses courantes de soins de santé)
Source: Eurostat (hlth_sha_hc)
Tableau 4: Dépenses de santé par prestataire, 2014
(en % des dépenses courantes de soins de santé)
Source: Eurostat (hlth_sha11_hp)
Graphique 4: Dépenses de santé par prestataire, 2014
(en % des dépenses courantes de soins de santé)
Source: Eurostat (hlth_sha11_hp)
Graphique 5: Part des soins de longue durée dans les dépenses courantes de soins de santé, 2014
(en %)
Source: Eurostat (hlth_sha11_hc)
Tableau 5: Dépenses de santé pour les soins de longue durée, 2014
Source: Eurostat (hlth_sha11_hp)

Cet article présente des statistiques essentielles sur les dépenses liées aux soins de santé et les aspects financiers des soins de santé dans l’Union européenne (UE). Les systèmes de soins de santé sont organisés et financés de manières différentes dans les États membres de l’Union européenne, mais la plupart des Européens conviendraient qu’un accès universel à des soins de santé de qualité, à un prix abordable à la fois pour les individus et pour la société au sens large, constitue un besoin fondamental. De plus, il s’agit de l’une des valeurs et de l’un des principes communs aux systèmes de santé de l’Union.

Les statistiques sur le financement des soins de santé et sur les dépenses en la matière peuvent être utilisées pour évaluer comment le système de soins de santé d’un pays relève le défi de l’accès universel à des soins de santé de qualité, en mesurant les ressources financières dans le secteur des soins de santé et la répartition de ces ressources entre les activités de soins de santé (par exemple, soins préventifs et curatifs) ou entre les groupes de prestataires de soins de santé (par exemple, les hôpitaux et centres ambulatoires).

Il convient de noter qu’aucune donnée n’est disponible dans cet article pour Malte, ni pour le Royaume-Uni en ce qui concerne les dépenses de santé par prestataire; dès lors, les données de l’UE-28 n’ont pas été calculées.

Cet article fait partie d’une publication en ligne relative aux statistiques sur la santé dans l’Union européenne.

Principaux résultats statistiques

Les dépenses de santé

Parmi les États membres de l’Union, ce sont la Suède, la France, l’Allemagne et les Pays-Bas qui ont enregistré les dépenses courantes de santé les plus élevées par rapport au PIB

Le niveau des dépenses courantes de santé en Allemagne était de 321 milliards d’euros en 2014, soit la valeur la plus élevée des États membres de l’Union européenne, correspondant à 11 % du produit intérieur brut (PIB). La France a enregistré le deuxième niveau le plus élevé de dépenses courantes de santé (237 milliards d’euros), suivie par le Royaume-Uni (223 milliards d’euros); En termes relatifs, l’Allemagne, les Pays-Bas (10,9 %), la France et la Suède (toutes deux 11,1 %) sont les quatre pays possédant les rapports les plus élevés entre les dépenses courantes de santé et le PIB. Il convient de noter que les dépenses de santé courantes en Suisse étaient équivalentes à 11,4 % du PIB — voir le tableau 1. En revanche, les dépenses courantes de santé représentaient moins de 6,5 % du PIB en Pologne, au Luxembourg, en Lituanie, en Estonie et en Lettonie, la Roumanie enregistrant le rapport le plus faible (5,1 %).

Par rapport à la taille de la population et en euros, les dépenses courantes de santé parmi les États membres de l’Union étaient les plus élevées en Suède (5 000 euros par habitant) et au Luxembourg (5 600 euros par habitant) en 2014. Il est intéressant de noter que le Luxembourg possédait le rapport par habitant le plus élevé étant donné qu’il possédait également l’un des rapports les plus faibles entre les dépenses de santé et le PIB. Trois des pays de l’AELE inclus dans le tableau 1, à savoir la Norvège, la Suisse et le Liechtenstein, ont fait état de dépenses de santé par habitant supérieures à celles de tous les États membres.

À l’exception de la Suède et du Luxembourg, l’Irlande, les Pays-Bas et le Danemark étaient les seuls États membres à avoir enregistré des dépenses courantes de santé supérieures à 4 000 euros par habitant, tandis qu’en Finlande, en France, en Belgique, en Autriche et en Allemagne, le rapport se situait entre 3 500 euros et 4 000 euros par habitant. À l’inverse, neuf États membres de l’Union ont communiqué des dépenses de moins de 1 000 euros par habitant en 2014, le niveau le plus bas étant enregistré en Bulgarie (504 euros par habitant) et en Roumanie (388 euros par habitant). Ainsi, au Luxembourg et en Roumanie, le rapport entre les dépenses par habitant les plus élevées et les plus faibles était de 14,3 contre 1.

Ces disparités étaient moins marquées après correction des différences de prix et expression des dépenses en standards de pouvoir d’achat (SPA). Les Pays-Bas (3 800 SPA par habitant), l’Allemagne (3 900 SPA par habitant) et le Luxembourg (4 100 SPA par habitant) ont enregistré les dépenses de santé par habitant les plus élevées en SPA, tandis que la Lettonie (991 SPA par habitant) et la Roumanie (809 SPA par habitant) présentaient les dépenses les plus faibles et étaient les seuls États membres de l’UE à faire état de dépenses de santé inférieures au seuil de 1 000 SPA par habitant. Si l’on tient compte des différences de niveaux de prix, le rapport entre les dépenses par habitant les plus élevées et les plus faibles, calculé sur la base d’une comparaison entre le Luxembourg et la Roumanie, se limitait à 5,1 contre 1.

Dépenses de santé par mécanisme de financement

Le graphique 1 présente une analyse des dépenses de santé par mécanisme de financement, en établissant une distinction entre les mécanismes publics, les systèmes de financement de la santé à contribution obligatoire, les mécanismes volontaires de paiement des soins de santé et les paiements directs par les ménages. En 2014, à l’exception de Chypre, les dépenses combinées des mécanismes publics et des systèmes de financement de la santé à contribution obligatoire étaient supérieures aux dépenses combinées des mécanismes volontaires de paiement des soins de santé et des paiements directs par les ménages dans tous les États membres de l’Union (pas de données pour Malte), et tel était aussi le cas dans les trois pays de l’AELE du graphique 1 (pas de données pour le Liechtenstein). Dans la plupart des États membres, c’est l’un des deux premiers régimes qui dominait, avec un nombre limité de cas où les deux types de régimes de financement étaient relativement équilibrés, comme en Grèce ou en Autriche.

Le tableau 2 présente une analyse similaire des dépenses de santé en fonction des mécanismes de financement et le graphique 2 présente la répartition entre deux des principaux mécanismes, les mécanismes publics/ systèmes de financement de la santé à contribution obligatoire et les comptes d'épargne obligatoires pour soins médicaux, et tous les autres types de mécanismes de financement.

La part des mécanismes publics et des systèmes de financement de la santé à contribution obligatoire dans le total des dépenses courantes de soins de santé était supérieure à 80 % en Slovaquie, aux Pays-Bas, au Luxembourg, en Suède, en République tchèque, au Danemark et en Allemagne (où cette part était la plus élevée, avec 84,6 %), ainsi qu’en Islande et en Norvège (où cette part, qui s’élevait à 85,3 %, était supérieure à celle enregistrée dans les États membres de l’UE).

Les systèmes de financement de la santé à contribution obligatoire et les comptes d'épargne obligatoires pour soins médicaux (qui font généralement partie du système de sécurité sociale) représentaient plus de trois quarts des dépenses totales consacrées aux soins de santé en Allemagne (78,0 %), en Slovaquie (76,2 %) et aux Pays-Bas (75,8 %) mais moins de 5 % en Espagne, au Portugal, à Chypre, en Italie, en Irlande, au Royaume-Uni et en Suède. En revanche, l’Italie (75,5 %), le Royaume-Uni (79,5 %), la Suède (83,4 %) et le Danemark (84,2 %) ont indiqué que les mécanismes publics représentaient plus de trois quarts du total de leurs dépenses courantes de santé, tandis que ce pourcentage allait de 65 à 70 % au Portugal, en Espagne et en Irlande.

Une autre source importante de financement des soins de santé était constituée des paiements directs par les ménages, qui culminaient à Chypre (49,9 %) et en Bulgarie (45,8 %), mais représentaient également plus d’un tiers du total des dépenses de santé en Grèce et en Lettonie en 2014. La France (7,2 %) était le seul État membre de l’UE où ce mécanisme représentait moins de 10 % des dépenses de santé, tandis que sept autres États membres ont enregistré des pourcentages allant de 10 à 15 %.

Les systèmes d'assurance-santé volontaire ne représentaient en général qu’une petite partie du financement des soins de santé dans les États membres en 2014. Leur contribution relative a atteint 14,8 % en Slovénie et a dépassé 10 % en France (13,7 %) et en Irlande (12,7 %), suivies par la Croatie où cette source de financement représentait 8,1 %. Dans sept États membres, les systèmes d'assurance-santé volontaire représentaient moins de 1 % du financement des soins de santé en 2014, les pourcentages les plus bas ayant été enregistrés en République tchèque, en Estonie et en Roumanie (0,2 % pour les trois).

Les dépenses de santé par fonction

Les services de soins curatifs et de réadaptation représentaient plus de 50 % des dépenses courantes de santé dans la majorité des États membres de l’Union européenne

La structure des dépenses de santé par fonction présentée dans le tableau 3 et le graphique 3 fait apparaître qu’en 2014, les services de soins curatifs et de réadaptation représentaient plus de 50 % des dépenses courantes de santé dans la vaste majorité des États membres de l’Union (pas de données pour Malte), à l’exception des Pays-Bas, de la Croatie, de la Lettonie, de la Belgique et de la Bulgarie (où ce pourcentage se situait à un peu moins de 50 %), tombant même à 46,5 % en République tchèque. En Norvège, les services de soins curatifs et de réadaptation représentaient un peu moins de la moitié (49,5 %) des dépenses courantes de soins de santé.

À l’inverse, dans les pourcentages les plus élevés, les services de soins curatifs et de réadaptation représentaient près de deux tiers du total des dépenses de santé au Portugal (66,1%) et à Chypre (65,3%) en 2014, tandis qu’en Autriche, en Finlande et en Pologne, ce pourcentage se situait juste en dessous de 60 %.

Les biens médicaux représentaient environ un quart du total des dépenses courantes de santé

Les biens médicaux arrivaient généralement à la deuxième place, même si le degré de variation était important entre les États membres de l’UE: les parts les moins significatives, soit moins de 15 %, ont été enregistrées au Royaume-Uni, en Finlande, en Irlande, en Suède, aux Pays-Bas et au Luxembourg, et cette part tombait à 9,9 % au Danemark (le seul État membre où cette part était inférieure à 10 %). À l’inverse, les parts les plus élevées, où les biens médicaux représentaient entre 30 et 40 % des dépenses de santé en 2014, ont été enregistrées en Grèce, en Lituanie, en Croatie, en Hongrie, en Slovaquie et en Roumanie, cette part culminant à 42,7 % en Bulgarie.

Les services liés aux soins (de santé) de longue durée représentant moins de 10,0 % des dépenses courantes de santé dans la moitié des États membres de l’Union en 2014 (cette fois encore, pas de données pour Malte). Cette part relativement faible pourrait s’expliquer par le fait que les soins (de santé) de longue durée sont principalement pris en charge par les membres de la famille, sans donner lieu à un paiement. D’un autre côté, plus d'un cinquième des dépenses de santé étaient consacrées aux soins de longue durée en Irlande, au Luxembourg, au Danemark et en Belgique, plus d’un quart en Suède, et ce pourcentage atteignait 27,2 % aux Pays-Bas. Une proportion encore plus élevée (28,7 %) a été enregistrée en Norvège. Il convient de noter qu’eu égard aux limitations de l’exercice de collecte des données, il est difficile de faire la distinction entre les composantes médicales et sociales des dépenses inhérentes aux soins de longue durée, ce qui se répercute inévitablement sur les comparaisons entre les pays. Une analyse des dépenses liées aux soins de longue durée, qui inclut les composantes médicales/liées à la santé et sociales, est présentée plus loin dans cet article.

La proportion des dépenses courantes de santé consacrées aux services auxiliaires des soins de santé (tels que les analyses en laboratoire ou le transport des patients) variait considérablement entre les États membres de l’Union, s’échelonnant en 2014 de 1,8 % aux Pays-Bas et au Royaume-Uni à 9,1 % en Croatie, avec l’Estonie (10,3 %), Chypre (10,8 %), la Lettonie (11,2 %) et la République tchèque (12,3 %) enregistrant des pourcentages supérieurs à 10 % se situant au-dessus de cette fourchette.

Il existait moins de disparités entre les États membres de l’Union en ce qui concerne les dépenses liées aux soins préventifs. En 2014, les pourcentages les plus élevés pour ces dépenses ont été enregistrés en Italie et au Royaume-Uni (tous deux 4,1 %), tandis qu’à l’autre extrémité, des pourcentages de moins de 1 % ont été enregistrés en Roumanie (0,8 %) et à Chypre (0,6 %).

Les dépenses relatives à la gouvernance et l’administration des systèmes de santé et du financement s’échelonnaient de 6,1 % en France et 4,9 % en Allemagne à 1,5 % à Chypre et 1,4 % en Bulgarie. La part des dépenses courantes de santé consacrées à la gouvernance et à l’administration des systèmes de santé et du financement était encore plus faible en Norvège (0,5 %).

Les dépenses de santé par prestataire

Une analyse des dépenses courantes de santé par prestataire est présentée dans le tableau 4 et le graphique 4. Il convient de garder à l’esprit que les prestataires de soins de santé classés dans un même groupe n’accomplissent pas nécessairement les mêmes activités. En plus des soins aux patients hospitalisés, les hôpitaux peuvent, par exemple, proposer des soins de jour, des soins ambulatoires, des services auxiliaires ou d’autres types de services.

Dans la plupart des États membres de l’Union, les hôpitaux constituaient les principaux prestataires de soins de santé en termes de dépenses

L’analyse par prestataire montre qu’en 2014, les hôpitaux représentaient généralement la plus grande part des dépenses courantes de santé, allant de 29,5 % du total en Allemagne à 47,9 % en Estonie. L’Allemagne et la Bulgarie étaient les seuls États membres de l’Union (pas de données pour Malte ou le Royaume-Uni) à indiquer que les hôpitaux ne représentaient pas la plus grande part des dépenses de santé, étant donné que les prestataires de soins ambulatoires représentaient 31,1 % du total des dépenses de santé en Allemagne, tandis que les détaillants et autres distributeurs de biens médicaux représentaient 42,4 % du total des dépenses de santé en Bulgarie.

La deuxième catégorie de prestataires de soins de santé la plus importante (en termes de dépenses) était généralement les prestataires de soins ambulatoires, dont la part dans les dépenses de santé en 2014 allait de 11,4 % en Roumanie à plus de 30 % au Danemark et en Allemagne, pour atteindre près d’un tiers (32,1 %) du total des dépenses de santé en Belgique. Au Liechtenstein, les prestataires de soins ambulatoires représentaient également 32,1 % des dépenses de santé.

La part des dépenses de santé consacrée aux détaillants et autres distributeurs de biens médicaux était généralement assez élevée dans les États membres de l’UE. Elle allait toutefois du simple au quadruple, les parts les plus faibles, en dessous des 10 %, ayant été enregistrées au Danemark et au Luxembourg (les deux pays ayant enregistré les parts les plus faibles, de 9,4 %). La plupart des États membres de l’Union ont indiqué que les détaillants et autres distributeurs de biens médicaux représentaient entre 10 et 30 % des dépenses courantes de santé en 2014, avec des parts un peu plus élevées (entre 30 et 35 %) en Grèce, en Lituanie, en Croatie, en Roumanie, en Hongrie et en Slovaquie. Cette part atteignait 42,4 % en Bulgarie.

Les dépenses liées aux soins de longue durée

Parmi les États membres de l’Union, la part des dépenses courantes de santé consacrée aux soins de longue durée culminait à 41,9 % en Finlande

En 2014, la part des services de soins de longue durée (comprenant tant la composante médicale que la composante sociale des soins de longue durée) dans les dépenses courantes de santé variait considérablement entre les États membres de l’Union européenne, comme le montre le graphique 5. Dans six États membres, à savoir Chypre, la Croatie, la Roumanie, la Grèce, la Slovaquie et la Bulgarie, ces services représentaient moins de 3 % des dépenses courantes de santé. Venait ensuite l’Estonie (5,4 %), tandis que quatre autres États membres (pas de données pour Malte) ont enregistré des parts inférieures à 10 %. Près de la moitié des États membres ont indiqué que la part des dépenses de santé consacrée aux soins de longue durée se situait entre 10 et 30 %. À l’autre extrémité, cette part s'élevait à près d’un tiers (31,3 %) en Suède, à près de quatre cinquièmes aux Pays-Bas (39,1 %) et culminait à 41,9 % en Finlande. Parmi les pays de l’AELE, la Norvège (35 %) a également enregistré une part des dépenses de santé consacrée aux soins de longue durée supérieure à 30 %.

La part élevée qu’occupent les soins de longue durée dans les dépenses courantes de santé aux Pays-Bas, en Finlande et en Suède est reflétée dans les données présentées dans le tableau 5: les dépenses liées aux soins de longue durée aux Pays-Bas correspondaient à 4,3 % du PIB en 2014, cette part tombant à 4 % en Finlande et à 3,5 % en Suède. Le Danemark (2,8 %), la Belgique (2,6 %) et l’Irlande (2,2 %) étaient les seuls autres États membres de l’UE à enregistrer une part supérieure à 2 %, tandis que la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Luxembourg et l’Autriche ont fait état de parts se situant entre 1,5 et 1,9 %. 13 États membres (pas de données pour Malte) ont indiqué que les dépenses liées aux soins de longue durée étaient équivalentes à moins de 1 % du PIB, ces dépenses ne dépassant pas 0,2 % du PIB à Chypre, en Croatie, en Grèce, en Roumanie, en Slovaquie et en Bulgarie (où le pourcentage le plus faible, soit 0,01 % du PIB, a été enregistré).

Les dépenses liées aux soins de longue durée en 2014 dépassaient 1 500 euros par habitant aux Pays-Bas et en Suède

Par rapport à la taille de la population et en euros, les dépenses liées aux soins de santé de longue durée parmi les États membres de l’Union étaient les plus élevées aux Pays-Bas (1 700 euros par habitant) et en Suède (1 600 euros par habitant) en 2014; parmi les pays de l’AELE, la Suisse (1 800 euros par habitant) et la Norvège (2 400 euros par habitant) affichaient un niveau plus élevé que ceux enregistrés dans les États membres. Un total de dix États membres de l’UE ont fait état de dépenses de moins de 100 euros en 2014, trois d’entre eux, à savoir la Roumanie, la Slovaquie et la Bulgarie enregistrant des dépenses inférieures à 10 euros par habitant.

Il existait d'importantes disparités entre les États membres de l’UE en ce qui concerne les dépenses liées aux soins de santé de longue durée: aux Pays-Bas et en Bulgarie, le rapport entre les dépenses par habitant les plus élevées et les plus faibles était de presque 3 500 contre 1. Même en corrigeant les différences de niveaux de prix et toujours en comparant les Pays-Bas et la Bulgarie, ce rapport, exprimé en SPA, reste extrêmement élevé, de près de 1 300 contre 1.

Sources et disponibilité des données

Aucune donnée n’est disponible dans cet article pour Malte, ni pour le Royaume-Uni en ce qui concerne les dépenses de santé par prestataire. L’article ne communique donc pas les données pour l’UE-28. Lorsqu’elles sont disponibles, des données sont également présentées pour les quatre pays de l’AELE.

Note concernant les tableaux: le symbole «:» indique que les données ne sont pas disponibles.

Concepts clés

Les dépenses de santé totales quantifient les ressources économiques allouées aux soins de santé, à l’exception des dépenses en capital. Les dépenses de santé concernent principalement les biens et services de santé consommés par les entités résidentes, quel que soit le lieu de consommation (il peut s’agir de l’étranger) ou le payeur. Ainsi, les exportations de biens et services de santé (vers des entités non résidentes) sont exclues, tandis que les importations pour un usage final sont incluses.

Les soins de santé de longue durée comprennent un ensemble de services de soins personnels et médicaux dont l’objectif principal est de soulager la douleur et la souffrance et de réduire ou de gérer la dégradation de l’état de santé des patients présentant un certain degré de dépendance à long terme. L'objectif de l’aide sociale à long terme est de fournir des services et une assistance, par l’intermédiaire de prestataires formels et informels, à des individus qui, en raison d'un handicap, d'une maladie ou d’une autre dépendance, ont besoin d’aide pour mener une vie aussi normale que possible. L’aide sociale couvre un large éventail de services, notamment une aide et des conseils professionnels, le logement, divers types d’assistance au quotidien, des visites à domicile, des services à domicile, la distribution de repas, des équipements spéciaux, une adaptation de l’habitation des personnes handicapées ainsi que des services d'évaluation et de gestion des soins. Il peut exister une économie mixte de prise en charge médicale et sociale et, en raison de cette mixité, il peut être difficile d’établir une distinction entre les dépenses à caractère médical et celles à caractère social. Aux fins du présent article, l’agrégat relatif aux soins de longue durée (tel que figurant dans le tableau 5 et le graphique 5) est composé tant de la composante médicale que de la composante sociale, étant donné que cela est considéré comme plus utile à l'élaboration des politiques.

Système de comptes de la santé

Eurostat, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont établi un cadre commun pour la collecte conjointe de données sur les soins de santé. Les données recueillies concernent les dépenses de santé, selon la méthodologie du système de comptes de la santé (SCS).

Le CSC partage les objectifs du système des comptes nationaux (SCN): constituer un système intégré de comptes exhaustifs, cohérents entre eux et comparables au niveau international, qui devrait autant que possible être compatible avec d’autres systèmes statistiques économiques et sociaux agrégés. Les comptes de la santé fournissent une description des flux financiers liés à la consommation de biens et services de santé du point de vue des dépenses. Ils sont principalement utilisés de deux façons: au niveau international, où l’accent est mis sur une sélection de données comparables sur les dépenses; au niveau national, avec des analyses plus détaillées des dépenses de santé et une plus grande importance accordée aux comparaisons dans le temps.

En 2011, après quatre années d’une vaste consultation approfondie, Eurostat, l’OCDE et l’OMS ont publié un manuel révisé pour la collecte de comptes de la santé, «A system of health accounts, 2011 edition». L’ensemble de tableaux du SCS de base porte sur trois questions principales: i) Quels types de biens et de services de santé sont consommés? ii) Quels prestataires de soins de santé les fournissent? iii) Qui finance les biens et les services de santé?

Les dépenses de santé sont enregistrées grâce à la classification internationale des comptes de la santé (CICS), qui définit:

  • les dépenses de santé par régime de financement (ICHA-HF), classant les types de modalités de financement permettant aux personnes d’avoir accès aux services de santé; les régimes de financement des soins de santé comprennent les paiements directs par les ménages pour des biens et services et les modalités de financement avec des tiers;
  • les dépenses de santé par fonction (ICHA-HC), détaillant la répartition des dépenses selon la finalité des activités de santé, comme les soins curatifs, les soins de réadaptation, les soins de longue durée ou les soins préventifs;
  • les dépenses de santé par prestataire (ICHA-HP), classant les unités qui contribuent à la fourniture de biens et de services de santé, comme les hôpitaux, les structures résidentielles, les services de soins ambulatoires, les services auxiliaires ou les détaillants de biens médicaux.

Les dépenses de santé — méthodologie

Le règlement (UE) 2015/359 du 4 mars 2015 portant mise en œuvre du règlement (CE) nº 1338/2008 du Parlement européen et du Conseil en ce qui concerne les statistiques sur les dépenses de santé et leur financement ouvre la voie à une collecte de données sur les dépenses de santé en suivant la méthodologie SCS 2011. Le règlement s’applique aux données à partir de l’année de référence 2014, c’est pourquoi les informations communiquées dans cet article présentent pour la première fois un ensemble de données harmonisées fondé sur cette nouvelle méthodologie. Il convient de noter que dans certains cas, les États membres de l’UE et les pays tiers ont été en mesure de fournir des données historiques couvrant une ou plusieurs années antérieures à la période de référence de 2014. Ces données sont présentées dans la base de données en ligne d’Eurostat.

Les données présentées dans cet article le sont toujours pour l’année de référence 2014. Les États membres de l’Union ont soumis leurs données conformément à la législation de 2015. Les informations présentées sont donc fondées sur les définitions et spécifications communes décrites dans le SCS 2011.

Le SCS 2011 introduit un certain nombre de changements et d’améliorations par rapport au SCS 1.0. Il renforce la relation triaxiale qui est à la base du SCS ainsi que la description des dépenses de santé et des dépenses liées aux soins de longue durée. Le SCS 2011 offre une couverture plus complète au sein de la classification fonctionnelle dans des domaines tels que les soins préventifs et de longue durée, un aperçu plus concis de l’univers des prestataires de soins de santé et une approche plus précise du suivi du financement dans le secteur des soins de santé.

Les statistiques relatives aux dépenses de santé sont documentées dans cet article de fond (en anglais) qui fournit davantage d’informations sur la portée des données, le cadre juridique, la méthodologie appliquée, ainsi que les définitions et concepts associés.

Contexte

Les systèmes de santé dans le monde évoluent en réponse à de multiples facteurs, notamment: les nouvelles technologies médicales et le renforcement des connaissances; les nouveaux services de santé et l’accès renforcé à ceux-ci; la modification des politiques de santé pour répondre à des maladies spécifiques et aux évolutions démographiques; les nouvelles structures organisationnelles et les mécanismes de financement plus complexes. Toutefois, l’accès aux soins de santé et l’élargissement des choix pour les patients sont de plus en plus envisagés dans un contexte de viabilité financière. Bon nombre des défis que rencontrent les gouvernements à travers l’Union sont exposés dans le livre blanc de la Commission européenne intitulé «Ensemble pour la santé: une approche stratégique pour l’UE 2008-2013» (COM(2007) 630 final), qui repose sur les conclusions du Conseil sur les «valeurs et principes communs aux systèmes de santé de l’Union européenne» (2006/C 146/01).

En février 2013, la Commission européenne a adopté une communication intitulée Investir dans le domaine social en faveur de la croissance et de la cohésion» [COM(2013) 83 final]. La communication est principalement axée sur les éléments suivants: l’adéquation des systèmes de protection sociale aux besoins des individus aux étapes critiques de leur existence; des politiques sociales simplifiées et mieux ciblées visant à déployer des systèmes de protection sociale appropriés et viables; et la mise à niveau des stratégies d’inclusion active appliquées au sein des États membres.

En mars 2014, le troisième programme d'action pluriannuel de l'Union dans le domaine de la santé, couvrant la période 2014-2020 règlement (UE) nº 282/2014), a été adopté sous le titre «La santé en faveur de la croissance». Ce nouveau programme met en évidence le lien qui existe entre la santé et la prospérité économique, et souligne le fait que la santé de la population a des effets directs sur les résultats économiques tels que la productivité, l’offre de main-d’œuvre et le capital humain. De plus amples informations sont fournies dans l’article introductif concernant les statistiques sur la santé.

En avril 2014, la Commission européenne a adopté une communication relative à des systèmes de santé efficaces, accessibles et capables de s’adapter [COM(2014) 215 final]. En s’appuyant sur l’expérience et les travaux réalisés ces dernières années et en vue d’élaborer des stratégies au niveau de l’Union, la Commission s’attache dans la communication à des actions destinées à renforcer l’efficacité des systèmes de santé et à améliorer l’accessibilité des soins de santé ainsi que la capacité d’adaptation des systèmes de santé.

Sur la base des projections de la population d’Eurostat pour l’année 2013 (EUROPOP2013), des economic and budgetary projections (en anglais) à long terme destinées à évaluer l’incidence du vieillissement de la population ont été publiées en 2015. Il s’agissait de la cinquième édition de ces projections depuis 2001. En tenant compte des underlying demographic and macro-economic assumptions and projections (en anglais), les dépenses liées à l’âge couvrant les retraites, les soins de santé, les soins de longue durée, l’éducation et les allocations de chômage ont fait l’objet de projections et ont été analysées. Ces projections alimentent toute une série de débats sur les politiques dans l’Union européenne, y compris la stratégie Europe 2020, dans toute sa globalité. Elles sont en particulier utilisées dans le contexte du Semestre européen afin de définir les enjeux stratégiques, lors de l’évaluation annuelle de la viabilité des finances publiques menée dans le cadre du pacte de stabilité et de croissance.

En mai 2016, la Commission européenne a adopté une strategic vision for promoting health and food safety (en anglais) pour la période 2016–2020. Celle-ci réaffirmait la mission de la direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire (en anglais), à savoir: améliorer et protéger la santé humaine, et soutenir la modernisation des systèmes de santé en Europe; garantir la sécurité de toutes les denrées alimentaires ainsi que de tous les aliments pour animaux et médicaments mis sur le marché de l’UE et assurer la promotion des normes européennes dans le monde; protéger la santé et le bien-être des animaux et la santé des végétaux; contribuer au bon fonctionnement et à l’équité du marché intérieur des denrées alimentaires, des aliments pour animaux et des médicaments. En ce qui concerne la santé humaine, le plan concentre ses efforts sur une meilleure santé publique et des systèmes de santé efficaces, accessibles et capables de s’adapter. Afin d’améliorer la qualité et l’efficacité des dépenses publiques et de contribuer à la prospérité et à la cohésion sociale, la Commission européenne entend fournir une expertise au sujet des systèmes de santé et soutenir les actions contribuant à prévenir et à réduire l’incidence des problèmes de santé sur les individus et l’économie, tout en encourageant et en soutenant l’innovation et l'utilisation des nouvelles technologies pour un meilleur système de santé et une rentabilité accrue.

La direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire a dressé une liste de 88 indicateurs de santé européens de base (ISEB) afin de suivre les progrès réalisés dans le domaine de la politique de la santé et des objectifs plus larges de la stratégie Europe 2020. Parmi ces indicateurs, elle recommande en particulier le suivi des évolutions en ce qui concerne:

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Méthodologie

Articles généraux sur les statistiques de la santé

Informations supplémentaires Eurostat

Base de données

Dépenses de santé (hlth_sha)
Dépenses de santé (SCS 2011) (à partir de 2003) (hlth_sha11)

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