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Archive:Villes européennes - défis démographiques

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Données de mars 2011. Données plus récentes: Informations supplémentaires Eurostat, Principaux tableaux et Base de données.

La nouvelle stratégie Europe 2020, conçue pour succéder à la stratégie de Lisbonne, vise une croissance intelligente, durable et inclusive. L’un de ses aspects essentiels est le regain d’attention accordé à une croissance durable et socialement inclusive en zone urbaine. Les zones métropolitaines sont les moteurs de la croissance économique mais sont à l’origine de la majorité des émissions de gaz à effet de serre et cumulent souvent les problèmes sociaux. La stratégie Europe 2020 exige que les actions entreprises s’appuient sur des statistiques solides et cohérentes utilisant des indicateurs. L’Audit urbain évalue la situation actuelle et surveille l’évolution des villes européennes. Il a pour finalité d’aider les villes à améliorer la qualité de vie urbaine.

Carte 1: Population résidente totale dans les centre-villes de l'Audit urbain, 2008 (¹) (habitants) - Source: Eurostat (urb_icity)

L’Audit urbain est le fruit d’un travail de collaboration entre les villes participantes, les instituts nationaux de statistique du Système statistique européen et la Direction générale (DG) de la politique régionale de la Commission européenne. Le succès de la collecte des données est lié à leur contribution et soutien continu.

Principaux résultats statistiques

Carte 2: Taux de chômage dans les centre-villes de l'Audit urbain, 2008 (¹) (%)
Source: Eurostat (urb_icity)
Carte 3: Étudiants dans l'enseignement supérieur (CITE niveaux 5 et 6) dans les centre-villes de l'Audit urbain, 2008 (¹) (nombre d'étudiants par 1 000 résidents)
Source: Eurostat (urb_icity)
Graphique 1: Perception de la pauvreté dans 75 villes de l'Audit urbain, 2009 (pourcentage des répondant(e)s indiquant être pas d'accord du tout, plutôt pas d'accord, plutôt d'accord, ou tout-à-fait d'accord avec l'affirmation que la pauvreté constitue un problème)
Source: Eurostat (urb_percep)
Carte 4: Perception de la pauvreté dans 75 villes de l'Audit urbain, 2009 (indice synthétique)
Source: Eurostat (urb_percep)
Graphique 2: Perception de la pollution atmosphérique dans 75 villes de l'Audit urbain, 2009 (pourcentage des répondant(e)s indiquant être pas d'accord du tout, plutôt pas d'accord, plutôt d'accord, ou tout-à-fait d'accord avec l'affirmation que la pollution atmosphérique constitue un grave problème)
Source: Eurostat (urb_percep)
Carte 5: Perception de la qualité de l'air dans 75 villes de l'Audit urbain, 2009 (indice synthétique)
Source: Eurostat (urb_percep)

L’Union européenne a besoin de la contribution de toutes ses villes et régions pour atteindre ses objectifs. Les villes jouent un rôle essentiel car elles comprennent la majorité des lieux de travail, des entreprises et des institutions d’enseignement supérieur. Cet article présente quelques-uns des indicateurs reflétant certains des défis auxquels les villes sont confrontées tels que le chômage, la création et le maintien d’une main-d’œuvre qualifiée, la pollution atmosphérique et la pauvreté. Les indicateurs présentés ne sont que quelques exemples parmi l’ensemble des défis qui se posent.

L’importance des villes

Conformément à la typologie urbaine-rurale révisée, 68 % de la population de l’Union européenne vit dans des zones urbaines. Les deux villes les plus peuplées de l’Union européenne sont Londres (Royaume-Uni) et Paris (France). Outre ces deux mégapoles, l’Europe présente une structure polycentrique unique de grandes, moyennes et petites villes (voir la Carte 1)

La Carte 1 illustre la répartition de la population urbaine dans des villes de diverses tailles en Europe. Chaque cercle de la carte représente une ville ayant fait l’objet de l’Audit urbain. Actuellement, la collecte des données de l’Audit urbain concerne plus de 300 villes. Sur la carte, la taille des cercles correspond au nombre d’habitants de la ville centrale. L’Audit urbain a étudié six villes de plus de 3 millions d’habitants, dont Berlin (Allemagne), Madrid (Espagne), Paris (France), London (Royaume-Uni), Ankara (Turquie) et İstanbul (Turquie). Vingt autres villes possèdent une population de 1 à 3 millions d’habitants. Ces villes sont réparties dans toute l’Europe, du nord à l’ouest, du sud au centre. Les villes plus petites, comptant entre un demi-million et un million d’habitants, sont beaucoup plus nombreuses. Au niveau suivant, on compte 80 villes dont la population se situe entre 250 000 et un peu moins de 500 000 habitants. Les populations totales, pour chacune des catégories de taille citées, sont assez proches, soit environ 30 millions approximativement, ce qui souligne la régularité de la répartition de la population urbaine en Europe. Toutefois, toutes les villes européennes ne sont pas incluses dans l’Audit urbain. Plusieurs villes, en particulier dans les catégories de taille inférieures à 250 000 habitants, n’ont pas été auditées.

La force de travail urbaine

En 2008, le taux moyen de chômage dans l’UE-27 était de 7 %. Parmi les États membres, on observe des disparités de taux considérables: l’Espagne détient le plus élevé (11,3 %) alors que les taux les plus bas (moins de 4 %) ont été observés à Chypre, au Danemark, en Autriche et aux Pays-Bas. La distribution des taux de chômage entre les villes européennes est considérablement plus large.

Étant donné que l’année de référence des dernières données disponibles sur le chômage n’est pas toujours la même, notre analyse a été conduite en tenant compte de cette divergence. Comme l’illustre la Carte 2, en 2008, les villes hollandaises, suisses et norvégiennes affichaient les taux de chômage les plus bas, tandis que les taux les plus élevés étaient relevés dans les villes de l’est de l’Allemagne et dans les villes belges. Le chômage était également élevé dans plusieurs villes polonaises, portugaises et roumaines (avec 2004 comme année de référence). Les disparités les plus fortes entre villes d’un même pays ont été enregistrées en Belgique, en Espagne, en France et en Roumanie. À titre d’exemple, la ville de Brugge (Belgique) affichait un taux de chômage inférieur à 5 % alors qu’à Charleroi (Belgique), il dépassait 15 %. Ceci souligne la nécessité d’examiner les aspects territoriaux du chômage.

Les étudiants de l’enseignement supérieur

Que les villes connaissent une «fuite» ou un «afflux» de cerveaux dépend de nombreux facteurs, dont leur capacité à attirer des étudiants dans leurs instituts techniques ou universitaires. L’étape suivante consiste à garder les diplômés des instituts techniques et universitaires sur place, pour se doter d’une main-d’œuvre hautement qualifiée. La Carte 3 montre le nombre d’étudiants en université ou en institut technique pour mille habitants. La quasi-totalité des pays participant à l’étude possèdent des «villes universitaires». Ainsi, des villes comptant plus de 200 étudiants de l’enseignement supérieur pour mille habitants sont disséminées dans toute l’Europe. Néanmoins, on en observe une forte concentration en Pologne, en République tchèque et au Portugal.

Considérer le nombre d’étudiants par rapport au nombre d’habitants induit que les villes les plus grandes affichent un indicateur de valeur relativement faible et ce, alors qu’elles sont nombreuses à posséder de grandes et prestigieuses universités. Warszawa (Pologne) et Bucureşti (Roumanie) sont les seules villes de plus d’un million d’habitants ayant plus de 200 étudiants pour mille habitants. L’évaluation du nombre absolu d’étudiants en instituts techniques ou universitaires pourrait offrir un indicateur alternatif.

La perception de la pauvreté

L’image d’une ville est liée aux évocations, souvenirs et émotions qu’elle suscite. Ainsi, en plus de faits tangibles comme l’exclusion sociale et la pauvreté, la manière dont une ville est perçue par ses habitants est cruciale. L’enquête d’opinion de l’Audit urbain a été conduite pour cerner les sentiments et avis des habitants sur leur ville.

Dans cette enquête d’opinion publique sur la qualité de la vie urbaine, on a demandé aux répondants s’ils étaient tout à fait d’accord, plutôt d’accord, plutôt pas d’accord ou pas d’accord du tout avec l’affirmation selon laquelle il y a un problème de pauvreté dans leur ville. Le graphique 1 illustre leurs réponses.

La perception de la pauvreté varie considérablement selon les villes européennes. La moitié ou plus de la moitié des répondants à Aalborg (Danemark), Oulu (Finlande), Praha (République tchèque), Oviedo (Espagne), Valletta (Malte), Bratislava (Slovaquie), Luxembourg (Luxembourg), Groningen (Pays-Bas) et Kobenhavn (Danemark) étaient plutôt pas d’accord ou pas d’accord du tout avec l’affirmation selon laquelle il y avait un problème de pauvreté dans leur ville. À l’opposé, près de 9 personnes interrogées sur 10 à Miskolc (Hongrie), Riga (Lettonie), Budapest (Hongrie), Lisboa (Portugal) et Diyarbakir (Turquie) étaient plutôt d’accord ou tout à fait d’accord avec l’affirmation selon laquelle il y avait un problème de pauvreté dans leur ville. [1] La Carte 4 illustre l’indice synthétique de la perception de la pauvreté. Celui-ci a été calculé à partir des réponses fournies à la question citée ci-dessus. Un indice synthétique ayant une valeur inférieure à 50 signifie que les répondants ne pensant pas que la pauvreté soit un problème étaient plus nombreux que ceux ayant l’avis contraire.

Selon la définition fournie par la stratégie Europe 2020, la Bulgarie et la Roumanie présentent les taux les plus élévés de population exposée à la pauvreté ou à l’exclusion (voir le tableau relatif à la population à risque de pauvreté ou d’exclusion sur le site Eurostat, code de données en ligne: t2020_50). Malgré cela, ces deux pays ont chacun une ville où les habitants expriment une perception de la pauvreté relativement favorable. En revanche, on retrouve la Belgique «en milieu de classement» au niveau national pour ce qui est du taux de population exposée à la pauvreté ou à l’exclusion, alors que dans les villes où s’est déroulée l’enquête, la majorité des habitants considèrent qu’il y a un problème de pauvreté dans la ville. Ceci prouve la nécessité d’inclure une dimension urbaine dans l’approche de la stratégie Europe 2020.

La perception de la pollution atmosphérique

La pollution atmosphérique semble poser problème dans la plupart des villes, mais il y a quelques exceptions. Ainsi, la majorité des répondants des villes de Rostock (Allemagne), Groningen (Pays-Bas) et Bialystok (Pologne) ont estimé que la pollution atmosphérique ne constituait pas un problème dans leur ville. À Oviedo (Espagne), Rennes (France), Newcastle (Royaume-Uni), Piatra Neamt (Roumanie), Leipzig (Allemagne) et Aalborg (Danemark), près des deux tiers des répondants n’étaient plutôt pas d’accord ou pas d’accord du tout avec l’affirmation selon laquelle la pollution atmosphérique était un problème. Le graphique 2 montre la répartition des réponses pour toutes les villes.

La taille des villes semble être un facteur déterminant. Ainsi, 17 des 23 villes où la majorité des répondants ne percevaient pas la pollution atmosphérique comme très problématique avaient une population inférieure ou égale à 500 000 habitants (indiquées par des cercles vert foncé sur la Carte 5). 9 des 13 villes qui affichaient la perception la plus défavorable de la pollution atmosphérique avaient une population supérieure à 500 000 habitants (indiquées par des cercles bleu foncé sur la Carte 6).

Sources et disponibilité des données

L’étude pilote initiale couvrait 58 villes en 1999, mais la collecte de données s’est élargie depuis et inclut désormais plus de 350 villes. Une ville peut être considérée comme habitat urbain (concept morphologique) ou comme entité juridique (concept administratif). L’Audit urbain s’appuie sur ce dernier concept et définit une «ville centrale» sur la base de limites politiques et administratives. Les données utilisées pour produire les cartes de ce chapitre traduisent cette définition, même s’il est évident que l’activité économique, le marché du travail, la pollution atmosphérique et les autres thèmes vont au-delà des limites administratives des villes. Aussi, pour recueillir des informations à ce niveau plus étendu, des «zones urbaines élargies» ont été définies sur la base des flux de navetteurs. La zone urbaine élargie inclut donc la ville centrale et les grande et petite banlieues environnantes. La sélection des villes de l’Audit urbain s’est appuyée sur plusieurs critères et sur des accords bilatéraux avec les instituts nationaux de statistique. La Carte 1 illustre la répartition géographique des villes concernées par l’Audit urbain.

À ce jour, cinq périodes de référence ont été définies pour l’Audit urbain et pour chacune d’entre elles, une année de référence a été établie: 1991, 1996, 2001, 2004 et 2008. Dans la mesure du possible, les villes ont été invitées à fournir des données pour chacune de ces années. Lorsque les données relatives à une année de référence n’étaient pas disponibles, celles de l’année la plus proche ont été utilisées. La collecte des données «anciennes» est toujours plus difficile, c’est pourquoi seuls les chiffres des indicateurs clés sont disponibles pour les années 1991 et 1996.

Plus de 300 indicateurs ont été définis et calculés pour couvrir la plupart des aspects se rapportant à la qualité de vie en ville, dont la démographie, le logement, la santé, la criminalité, le marché du travail, les disparités de revenus, les administrations locales, le niveau d’enseignement, l’environnement, le climat, les déplacements, la société de l’information et l’infrastructure culturelle.

La disponibilité des données diffère d’un domaine à l’autre. Les données démographiques sont disponibles pour plus de 90 % des villes, tandis que les données environnementales sont disponibles pour moins de la moitié d’entre elles.

L’enquête d’opinion conduite par l’Audit urbain offre un complément utile aux statistiques. La dernière enquête remonte à 2009 et a concerné 75 villes de l’Union européenne, de Croatie et de Turquie. Les données de l’enquête ont été recueillies par téléphone, auprès d’un échantillon de 500 personnes par ville. Les indices synthétiques présentés sur les Cartes 5 et 6 ont été calculés en deux étapes. Tout d’abord la différence entre ceux qui étaient d’accord et ceux qui ne l’étaient pas a été divisée par le nombre de répondants. Ensuite, l’indice a été standardisé en valeur comprise entre 0 et 100. Plus la valeur de l’indice est élevée, plus le niveau d’acquiescement est élevé dans la ville. Les valeurs inférieures à 50 indiquent que plus de la moitié des répondants ne sont pas d’accord.

Contexte

Les villes sont des points centraux de la consommation d’énergie et des matériaux. Elles sont des plaques tournantes pour les réseaux de transport, elles rassemblent pollueurs et protecteurs de l’environnement, travailleurs qualifiés et personnes sans emploi, sans-abri et nantis, culture et criminalité. Sont-elles en voie d’atteindre les objectifs fixés pour 2020? Eurostat invite chacun à tirer ses propres conclusions et à se situer, en consultant les données de l’Audit urbain rassemblées sur le site web d’Eurostat.

Informations supplémentaires Eurostat

Publications

Principaux tableaux

Audit urbain (t_urb)
Population et conditions sociales dans les villes de l'Audit urbain, la ville centrale (tgs00079)

Base de données

Audit urbain (t_urb)
Indicateurs dérivés concernant les villes centrales (urb_icity)
Indicateurs dérivés concernant les quartiers de ville (urb_iscd)

Section dédiée

Statistiques urbaines - L'Audit Urbain

Méthodologie / Métadonnées

  • Urban audit (ESMS metadata file - urb_esms) (en anglais)

Source des données pour les tableaux, graphiques et cartes (MS Excel)

Voir aussi

Références

  1. Commission européenne – Direction générale de la politique régionale, 2010: Enquête d’opinion sur la qualité de la vie dans 75 villes européennes.