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Archive:Statistiques de l’éducation et de la formation au niveau régional


Données extraites en mars/avril 2019.

Mise à jour prévue de l’article: septembre 2020.

Highlights

En 2017, Východné Slovensko (la région la plus à l’est de la Slovaquie) était la seule région de l’UE dans laquelle moins des deux tiers (65,3 %) des enfants ayant entre quatre ans et l’âge de la scolarité obligatoire ont participé à l’enseignement préscolaire.

Cinq régions de l’UE ont indiqué qu’en 2018, plus de 7 personnes sur 10 âgées de 30 à 34 ans étaient diplômées de l’enseignement supérieur: les régions entourant les capitales de Lituanie, de Pologne et du Royaume-Uni (tant l’Inner London — West que l’Inner London — East), ainsi que North Eastern Scotland.

Source: Eurostat

Un des 20 principes clés du socle européen des droits sociaux vise à garantir que «toute personne ait droit à une éducation, une formation et un apprentissage tout au long de sa vie inclusifs et de qualité, afin de maintenir ou d’acquérir des compétences lui permettant de participer pleinement à la vie en société et de gérer avec succès les transitions sur le marché du travail». En effet, un niveau d’éducation de base au minimum est souhaitable pour que chacun ait la possibilité de participer à la vie économique et sociale et pour que le risque de tomber dans la pauvreté ou l’exclusion sociale soit réduit. Dans une perspective plus large, la promotion de l’éducation et de la formation est également considérée comme un moteur essentiel du progrès économique et social; c’est particulièrement vrai dans une économie mondialisée, axée sur les connaissances, et qui a besoin de travailleurs hautement qualifiés pour rester compétitive sur le plan de la productivité et de l’innovation.

L’éducation, la formation professionnelle et l’apprentissage tout au long de la vie jouent un rôle déterminant dans les stratégies économiques et sociales de l’Union européenne (UE). Ce chapitre présente des données suivant la progression naturelle des élèves et des étudiants à travers différents niveaux du système éducatif (selon la classification internationale type de l’éducation (CITE) — voir l’encadré pour plus de détails), avant d’analyser également le passage des études au marché du travail. Des données sont présentées concernant: la proportion d’enfants de moins de trois ans dans des structures formelles d’accueil; le taux de participation à l’enseignement préscolaire; les écarts entre les sexes pour les étudiants qui suivent une formation professionnelle; la proportion de personnes diplômées de l’enseignement supérieur; les jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation et de formation; la proportion dejeunes sans emploi qui ne suivent ni études ni formation (NEET); le taux d’emploi des jeunes diplômés; et la participation des adultes (an anglaais) à l’apprentissage (à l’éducation et à la formation).

Classification internationale type de l’éducation (CITE)

Étant donné que les systèmes éducatifs varient de par leur structure et le contenu de leurs programmes d’études, il peut être difficile d’effectuer des comparaisons spatiales ou temporelles lorsqu’on évalue leurs performances respectives. Afin de permettre d’interpréter les ressources, les processus et les résultats des systèmes éducatifs, les statistiques officielles de l’éducation sont compilées conformément à la classification internationale type de l’éducation (CITE). Cette classification est utilisée afin de collecter toute une série de statistiques, couvrant des sujets tels que la scolarisation et la fréquentation scolaire, le niveau d’éducation, et l’investissement humain ou financier.

La CITE est la classification de référence qui permet d’organiser les programmes éducatifs formels et les certifications correspondantes par niveaux et domaines d’études dans des catégories convenues au niveau international. La version la plus récente de la classification, la (CITE 2011), a été adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO en novembre 2011 et comprend les niveaux d’éducation suivants:

  • éducation de la petite enfance — niveau 0 de la CITE;
  • enseignement primaire — niveau 1 de la CITE;
  • premier cycle de l’enseignement secondaire — niveau 2 de la CITE;
  • deuxième cycle de l’enseignement secondaire — niveau 3 de la CITE;
  • enseignement post-secondaire non supérieur — niveau 4 de la CITE;
  • enseignement supérieur de cycle court — niveau 5 de la CITE;
  • niveau licence ou équivalent — niveau 6 de la CITE;
  • niveau master ou équivalent — niveau 7 de la CITE;
  • niveau doctorat ou équivalent — niveau 8 de la CITE.

Le terme «enseignement supérieur» est utilisé pour désigner les niveaux 5 à 8

En 2016, 110 millions d’enfants, d’élèves et d’étudiants étaient inscrits dans l’ensemble des niveaux d’éducation (en anglais) de l’UE, de l’éducation de la petite enfance aux études de doctorat.

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Éducation (et accueil) de la petite enfance

L’un des 20 principes clés du socle européen des droits sociaux vise à garantir que «les enfants aient droit à des services abordables et de qualité en matière d’éducation et d’accueil de la petite enfance». Des recherches ont montré que les premières expériences d’un enfant sont souvent déterminantes pour son développement sur le long terme; on estime en effet que l’éducation de la petite enfance et l’enseignement primaire jouent un rôle essentiel pour l’amélioration potentielle des chances qui s’offrent dans la vie par la lutte contre les inégalités et l’amélioration des compétences fondamentales.

Les programmes de l’éducation de la petite enfance (niveau 0 de la CITE) adoptent généralement une approche globale et visent essentiellement à encourager le développement cognitif, physique, social et émotionnel des jeunes enfants; ils se classent en deux catégories: le développement éducatif de la petite enfance (niveau 01) et l’enseignement préprimaire (niveau 02). Les programmes d’enseignement primaire (niveau 1 de la CITE) sont généralement conçus pour donner aux élèves des aptitudes fondamentales en lecture, écriture et mathématiques; en d’autres termes, ils permettent d’apprendre à lire et à calculer.

Près de trois enfants sur 10 de moins de trois ans dans l’UE étaient pris en charge dans des structures formelles d’accueil

L’une des premières possibilités pour les enfants de développer l’apprentissage, la pensée critique et les compétences collaboratives leur est offerte s’ils sont pris en charge dans des structures formelles d’accueil. , ce qui a été le cas pour près des trois dixièmes (29,5 %) des enfants de moins de trois ans dans l’UE-28 en 2016; cet indicateur fait partie d’un tableau de bord du socle européen des droits sociaux, lequel a été conçu pour construire une Union plus inclusive et plus juste.

Le graphique 1 montre la variation de cet indicateur par degré d’urbanisation: une proportion plus élevée d’enfants vivant dans les villes (31,7 %) sont pris en charge dans des structures formelles d’accueil que d’enfants vivant dans les villes moins peuplées et banlieues (28,6 %) ou dans les régions rurales (26,8 %). Il existait toutefois des différences considérables entre les États membres de l’UE en ce qui concerne la propension à recourir à ces structures formelles d’accueil pour les enfants de moins de trois ans. Les taux de participation les plus élevés étaient le plus souvent enregistrés dans les régions du nord et de l’ouest de l’UE, tandis que les enfants de moins de trois ans vivant dans les régions du sud et de l’est étaient davantage susceptibles de rester à la maison ou avec des amis/des membres de la famille élargie (plutôt que d’être pris en charge dans des structures formelles d’accueil).

Contrairement à la tendance observée pour l’ensemble de l’UE, davantage d’enfants de moins de trois ans vivant dans des régions rurales ont été pris en charge dans des structures formelles d’accueil au Danemark (82,4 %), au Royaume-Uni (66,1 %) et en France (53,7 %) par comparaison avec ceux vivant dans les villes ou les villes moins peuplées et banlieues. Une tendance similaire a été observée en Allemagne (38,0 %) et en Finlande (36,4 %), où un peu plus d’un tiers des enfants de moins de trois ans vivant dans les régions rurales étaient pris en charge dans des structures formelles d’accueil, alors qu’en Slovénie le taux de participation dans les régions rurales n’était que de 2,6 %. Ailleurs, les enfants de moins de trois ans vivant dans les villes ou les villes moins peuplées et banlieues étaient plus susceptibles que les enfants vivant dans les régions rurales d’être inscrits dans des structures formelles d’accueil, ce qui pourrait refléter, du moins en partie, un manque de services d’accueil dans les régions isolées à faible densité de population.

Graphique 1: Enfants de moins de trois ans pris en charge dans des structurelles formelles d’accueil, 2016
(en pourcentage, par degré d’urbanisation)
Source: Eurostat (ilc_ats01) et (ilc_caindformal)

Plus de 95 % des enfants de l’UE ayant entre quatre ans et l’âge de la scolarité obligatoire ont participé à l’enseignement préscolaire

Le cadre stratégique «Éducation et formation 2020» poursuit un objectif majeur, selon lequel au moins 95 % des enfants ayant entre quatre ans et l’âge de la scolarité obligatoire devraient participer à l’enseignement préscolaire d’ici 2020; il convient de noter que, contrairement aux structures d’accueil d’enfants, l’enseignement préscolaire possède une composante pédagogique spécifique. En 2016, le pourcentage s’élevait à 95,3 % pour l’UE-28 dans son ensemble: en d’autres termes, l’objectif majeur était déjà atteint.

Une analyse par régions de niveau NUTS 2 révèle qu’en 2017, le taux de participation à l’enseignement préscolaire pour les enfants ayant entre quatre ans et l’âge de la scolarité obligatoire était inférieur à 95,0 % dans 85 régions sur 226 (comme indiqué par les tons de jaune de la carte 1). Il s’agissait de toutes les régions de Bulgarie, de Tchéquie (à l’exception de Střední Morava), de Grèce, de Croatie, de Pologne (à l’exception de la région entourant la capitale, Warszawski stołeczny), de Roumanie, de Slovénie, de Slovaquie et de Finlande (à l’exception de la région insulaire d’Åland), ainsi que d’Estonie et de Chypre (qui constituent chacune une seule région à ce niveau d’analyse) et de Lituanie (seules des données nationales sont disponibles).

Carte 1: Taux de participation à l’enseignement préscolaire, 2017
(en pourcentage des enfants ayant entre quatre ans et l’âge de la scolarité obligatoire, par région NUTS 2)
Source: Eurostat (educ_uoe_enra17) et (educ_uoe_enra10)

Au cours de la période 2014-2017, la proportion d’enfants participant à l’enseignement préscolaire dans la grande majorité des régions de Grèce a augmenté rapidement

Le graphique 2 étend l’analyse des taux de participation à l’enseignement préscolaire en examinant plus en détail les évolutions récentes: il fournit des informations relatives aux régions de l’UE présentant les augmentations et les diminutions les plus importantes [en points de pourcentage (pp)] au cours de la période 2014-2017. La participation à l’enseignement préscolaire a augmenté rapidement en Grèce, 7 des 10 augmentations les plus importantes de l’UE ayant été enregistrées dans des régions grecques, notamment:

  • Notio Aigaio dans l’Égée méridionale, où le taux de participation à l’enseignement préscolaire des enfants ayant entre quatre ans et l’âge de la scolarité obligatoire a affiché la plus forte augmentation, soit 19,4 pp;
  • Attiki, la région de la capitale, avec 16,2 pp;
  • Kentriki Makedonia, dans le nord, qui comprend la ville de Thessaloniki, avec 12,1 pp.

À l’autre extrémité du classement, de nombreuses régions où les taux de participation à l’enseignement préscolaire étaient inférieurs à 95 % ont également indiqué que ces taux étaient en baisse au cours de la période 2014-2017, ce qui laisse à penser qu’elles n’atteindront probablement pas l’objectif fixé pour 2020. C’était particulièrement le cas pour:

  • cinq des six régions bulgares (le taux de participation étant également en baisse dans la région de Yugozapaden, la région de la capitale);
  • Bratislavský kraj, la région de la capitale slovaquie;
  • Scotland au Royaume-Uni (les données ne sont disponibles que pour le niveau NUTS 1), qui affichait la baisse la plus importante, son taux de participation ayant reculé de 19,5 pp; c’était la seule région de l’UE à enregistrer une baisse à deux chiffres.
Graphique 2: Évolution des taux de participation à l’enseignement préscolaire, 2014-2017
(variation de la part des enfants ayant entre quatre ans et l’âge de la scolarité obligatoire, différence en points de pourcentage entre 2017 et 2014, par région NUTS 2)
Source: Eurostat (educ_uoe_enra17) et (educ_uoe_enra10)

Enseignement professionnel

L’enseignement et la formation professionnels (EFP) sont conçus pour que les participants acquièrent les connaissances, aptitudes et compétences spécifiques à une profession ou à un métier. Les décideurs politiques manifestent un intérêt croissant pour ce type d’enseignement, car celui-ci est capable de contribuer à réduire les taux de chômage chez les jeunes et de faciliter leur transition des études vers le marché du travail, en particulier lorsque les programmes enseignent des compétences spécifiques demandées par les employeurs.

En 2016, 22,0 millions d’élèves étaient inscrits dans des établissements du deuxième cycle de l’enseignement secondaire de l’UE

Les élèves sont généralement âgés de 17 ou 18 ans lorsqu’ils arrivent au terme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (niveau 3 de la CITE). Ces programmes sont conçus pour préparer les élèves à l’enseignement supérieur et/ou pour les doter des compétences utiles pour un emploi. En 2016, 10,8 millions d’élèves du deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans l’UE-28 suivaient des programmes d’enseignement professionnel, soit près de la moitié (49,3 %) du nombre total d’élèves du deuxième cycle de l’enseignement secondaire; les 50,7 % restants suivaient des programmes du deuxième cycle de l’enseignement secondaire général, dont le contenu est plus théorique.

La part des élèves du deuxième cycle de l’enseignement secondaire suivant un programme d’enseignement professionnel variait considérablement d’une région de niveau NUTS 2 à l’autre. Certaines de ces différences peuvent être attribuées à la disponibilité ou non de l’enseignement et de la formation professionnels et à la manière dont ils sont perçus: par exemple, en Tchéquie, aux Pays-Bas et en Autriche, ce type d’enseignement est globalement perçu comme une manière efficace de faciliter l’entrée sur le marché du travail. En 2017, dans 24 régions de niveau NUTS 2 de l’UE, plus de 7 élèves du deuxième cycle de l’enseignement secondaire sur 10 suivaient un enseignement professionnel. Parmi ces régions figuraient sept régions de Tchéquie sur huit, le pourcentage le plus élevé de toutes les régions de niveau NUTS 2 étant enregistré dans la région de Severozápad (76,7 %), six régions des Pays-Bas et cinq régions d’Autriche.

En revanche, l’importance relative des programmes d’enseignement professionnel par rapport au nombre total d’élèves du deuxième cycle de l’enseignement secondaire était généralement assez faible dans les régions entourant des capitales, ce qui s’explique par la concentration des établissements universitaires dans ces villes. En effet, moins d’un quart de l’ensemble des élèves du deuxième cycle de l’enseignement secondaire suivaient des programmes d’enseignement professionnel dans les régions suivantes:

  • la région du nord-ouest de la Hongrie, Közép-Dunántúl (24,0 %);
  • deux régions de Grèce, la région continentale de Peloponnisos (24,8 %) et la région entourant la capitale, Attiki (23,4 %);
  • Chypre, qui présentait le pourcentage le plus faible de l’UE (16,7 %; données nationales à ce niveau d’analyse).

Si 54,0 % des élèves de sexe masculin du deuxième cycle de l’enseignement secondaire dans l’UE suivaient un programme d’enseignement professionnel, le pourcentage correspondant chez leurs camarades du sexe opposé était plus faible (44,5 %)'

Il existait un écart entre les sexes en ce qui concerne la participation respective à des programmes d’enseignement professionnel: en 2016, les jeunes gens dans l’UE étaient plus susceptibles de suivre un programme d’enseignement professionnel (54,0 % de l’ensemble des élèves de sexe masculin du deuxième cycle de l’enseignement secondaire), tandis que les jeunes filles étaient plus susceptibles de suivre un programme général, plus théorique (55,5 % de l’ensemble des élèves de sexe féminin du deuxième cycle de l’enseignement secondaire).

La première partie du graphique 3 montre les régions de niveau NUTS 2 présentant les proportions les plus élevées et les plus faibles d’étudiants/étudiantes du deuxième cycle de l’enseignement secondaire suivant des programmes d’enseignement professionnel. Par exemple, il y avait plus de trois fois plus de jeunes gens que de jeunes filles suivant un programme d’enseignement professionnel à Chypre en 2017, tandis que les jeunes gens étaient deux à trois fois plus nombreux que les jeunes filles à suivre un enseignement professionnel dans cinq régions grecques (l’écart entre les sexes le plus important étant observé dans la région d’Ionia Nisia), dans deux régions de l’est de l’Allemagne (Brandenburg et Sachsen) et dans la région d’Abruzzo, dans le sud de l’Italie.

À l’inverse, le nombre d’élèves de sexe féminin inscrites à un programme d’enseignement professionnel du deuxième cycle de l’enseignement secondaire était supérieur au nombre d’élèves de sexe masculin dans 30 régions; ces régions étaient exclusivement situées en Belgique, aux Pays-Bas, en Finlande, en Suède et au Royaume-Uni. En 2017, les écarts entre les sexes en faveur des femmes les plus importants ont été enregistrés dans les régions suivantes:

  • Stockholm, la région entourant la capitale suédoise, où le nombre de jeunes hommes suivant des programmes d’enseignement professionnel représentait 82,8 % de l’ensemble des élèves de sexe féminin;
  • deux régions du Royaume-Uni (données de 2016 pour les deux, qui sont des régions de niveau NUTS 1), East Midlands (83,9 %) et la région de la capitale, London (85,8 %).

Entre 2014 et 2016, la proportion d’élèves de sexe masculin suivant des programmes d’enseignement professionnel du deuxième cycle de l’enseignement secondaire par rapport à leurs homologues de sexe féminin a chuté de 2,8 pp pour l’ensemble de l’UE-28. La deuxième partie du graphique 3 montre les régions présentant les variations les plus importantes en ce qui concerne leurs pourcentages d’élèves des deux sexes au cours de la période 2014-2017, lorsque la proportion de jeunes filles suivant des programmes d’enseignement professionnel a augmenté dans une grande partie de l’Espagne, de Chypre (données nationales à ce niveau d’analyse), des Pays-Bas, de Pologne, de Roumanie, de Suède et du Royaume-Uni.

Graphique 3: Ratio de jeunes gens par rapport aux jeunes filles du deuxième cycle de l’enseignement secondaire suivant des programmes d’enseignement professionnel, 2017
(en %, en 2017 et différences en points de pourcentage entre 2017 et 2014, par région NUTS 2)
Source:'’ Eurostat (educ_uoe_enrs06)

Enseignement supérieur

L’enseignement supérieur (niveaux 5 à 8 de la CITE) complète l’enseignement secondaire et offre des activités d’apprentissage présentant un niveau de complexité plus élevé. Il est dispensé par les universités, les établissements d’enseignement professionnel, les instituts de technologie ainsi que d’autres établissements qui délivrent des diplômes universitaires et/ou des certificats professionnels. L’enseignement supérieur est confronté à une série de défis stratégiques, notamment: augmenter le nombre d’inscriptions (en particulier parmi les groupes défavorisés); réduire les taux d’abandon des études et le temps nécessaire à certaines personnes pour terminer leurs études; mieux adapter les cursus au monde du travail actuel. En effet, dans les prochaines années, il est probable qu’une proportion croissante de travailleurs devront développer/apprendre de nouvelles compétences pendant leur vie active afin de maintenir leur employabilité.

Dans l’Inner London — West, plus des quatre cinquièmes des personnes âgées de 30 à 34 ans étaient diplômées de l’enseignement supérieur

La carte 2 fournit des informations sur la part de la population âgée de 30 à 34 ans ayant achevé avec succès un programme d’enseignement supérieur; cette tranche d’âge a été retenue car il est fréquent pour la plupart des étudiants d’avoir achevé leurs études supérieures avant trente ans (même s’ils ont suivi des cours de master ou de troisième cycle). Cet indicateur fait partie d’un tableau de bord destiné à suivre les avancées du socle européen des droits sociaux, mais il s’agit également d’un critère de référence du cadre stratégique «Éducation et formation 2020» et d’un objectif de la stratégie Europe 2020; dans ces deux derniers cas, l’objectif stratégique consiste à augmenter le nombre de diplômés de l’enseignement supérieur dans l’UE-28 afin qu’il atteigne au moins 40 %.

En 2018, plus des deux cinquièmes (40,7 %) de la population de l’UE-28 âgée de 30 à 34 ans avaient un niveau d’études supérieures; ainsi, le critère de référence du cadre stratégique «Éducation et formation 2020» a été atteint deux ans plus tôt que prévu. Le nombre de diplômés de l’enseignement supérieur dans la tranche d’âge des 30 à 34 ans a augmenté de 9,6 pp dans l’UE-28 entre 2008 et 2018, et de 0,8 pp entre 2017 et 2018. Dans l’ensemble des États membres de l’UE, les parts de diplômés de l’enseignement supérieur en 2018 variaient entre des niveaux aussi bas que 24,6 % en Roumanie et 27,8 % en Italie et des niveaux dépassant 50 % en Suède (52,0 %), au Luxembourg (56,2 %), en Irlande (56,3 %), à Chypre (57,1 %) et en Lituanie (57,6 %).

Comme pour plusieurs autres indicateurs de l’enseignement, une des principales caractéristiques visibles sur la carte 2 est que les régions des capitales semblent agir comme des aimants sur les personnes hautement qualifiées. Les capitales peuvent exercer un «effet d’attraction» grâce aux nombreuses perspectives professionnelles (ainsi que de mode de vie et de vie sociale) qu’elles offrent aux diplômés de l’enseignement supérieur; à titre d’exemple, elles accueillent souvent le siège de grandes organisations (aussi bien publiques que privées) et elles ont tendance à concentrer les emplois destinés à des diplômés dans d’autres secteurs dynamiques ou bien rémunérés (par exemple, les industries créatives ou le secteur financier). L’attractivité de certaines capitales est susceptible de créer des déséquilibres sur le marché du travail, étant donné que l’installation d’un nombre croissant de diplômés dans les régions entourant des capitales peut entraîner l’embourgeoisement de quartiers auparavant habités par la classe ouvrière et l’exode des personnes percevant un salaire relativement faible (en raison du coût élevé de la vie et de logements inadéquats). L’attraction de certaines capitales peut également conduire certains diplômés (du moins temporairement) à accepter un emploi pour lequel ils sont surqualifiés; ces dernières années, cette tendance s’est généralisée et un nombre croissant de diplômés étrangers migrent vers certaines des capitales européennes les plus cosmopolites en quête d’un emploi et d’un certain style de vie.

En 2018, dans 10 régions de niveau NUTS 2, plus des trois cinquièmes de la population âgée de 30 à 34 ans étaient diplômés de l’enseignement supérieur (comme indiqué par la teinte de bleu la plus foncée sur la carte 2). Quatre de ces régions se trouvaient au Royaume-Uni: Inner London — West, qui présentait le nombre le plus élevé de diplômés de l’enseignement supérieur (80,4 %), deux autres régions de la capitale: Inner London — East et Outer London — West and North West, ainsi que North Eastern Scotland. Toutefois, quatre autres régions étaient des régions de capitales d’autres États membres de l’UE, à savoir le Danemark, la Lituanie, la Pologne et la Suède.

En revanche, le nombre de diplômés de l’enseignement supérieur est resté inférieur au critère de référence du cadre stratégique «Éducation et formation 2020», fixé à 40 %, dans plus de la moitié (152 sur 278) des régions de niveau NUTS 2 pour lesquelles des données sont disponibles (apparaissant selon trois nuances de jaune sur la carte 2). Bon nombre d’entre elles étaient des régions rurales ou faiblement peuplées caractérisées par un secteur agricole relativement important et offrant, par conséquent, peu de possibilités d’emplois hautement qualifiés.

Carte 2: Diplômés de l’enseignement supérieur, 2018
(en pourcentage des personnes âgées de 30 à 34 ans, par région NUTS 2)
Source: Eurostat (edat_lfse_12)

Passage du système éducatif au monde du travail

La politique en matière d’éducation vise à garantir que les Européens aient les compétences, les connaissances et les aptitudes leur permettant de gérer leurs carrières tout au long de la vie, soutenant ainsi le bien-être de chacun ainsi que sa participation à la vie active et contribuant, à plus grande échelle, à la productivité globale. Un emploi n’est cependant pas garanti aux jeunes sortant de l’école ni aux diplômés à la fin de leurs études, car un ensemble de barrières limite leur passage dans le monde du travail: l’inadéquation de l’enseignement; un manque d’expérience professionnelle pertinente; un manque de compétences, afférentes notamment à la résolution de problèmes, à la communication et au travail d’équipe; l’accélération du rythme auquel la technologie et la mondialisation perturbent certaines industries; et un manque global d’emplois.

Lors de ce passage du système éducatif au monde du travail, les personnes qui ont une mauvaise maîtrise de la lecture, de l’écriture et du calcul, celles qui ont quitté le système éducatif à un âge précoce et celles qui sont issues de milieux défavorisés (par exemple les familles de migrants ou les familles à risque de pauvreté ou d’exclusion sociale) sont confrontées à des difficultés plus grandes.

Il est possible d’analyser la situation des jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation et de formation en examinant la proportion de jeunes âgés de 18 à 24 ans qui ont obtenu au plus un diplôme du premier cycle de l’enseignement secondaire (niveaux 0 à 2 de la CITE) et qui ne suivaient ni études ni formation complémentaires [pendant les quatre semaines précédant l’enquête sur les forces de travail (EFT)]. Cet indicateur fait partie d’un tableau de bord conçu pour suivre les progrès réalisés dans le cadre du socle européen des droits sociaux, mais c’est aussi un critère de référence du cadre stratégique «Éducation et formation 2020» et un objectif de la stratégie Europe 2020; dans ces deux derniers cas, l’objectif stratégique consiste à réduire le taux de décrochage scolaire dans l’UE-28 à moins de 10 %.

En 2018, la part des jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation et de formation s’élevait à 10,6 % dans l’UE-28, un pourcentage identique à celui de l’année précédente, mettant ainsi fin à la tendance à la baisse. Dans l’ensemble des États membres de l’UE, la proportion de jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation et de formation oscillait entre 3,3 % en Croatie et 17,9 % en Espagne: la répartition était inégale dans la mesure où seuls neuf États membres ont affiché des pourcentages supérieurs à la moyenne de l’UE-28, tandis que 19 États membres enregistraient des pourcentages inférieurs (et 17 d’entre eux ont enregistré des taux de jeunes décrocheurs inférieurs à l’objectif stratégique de 10 %).

Le taux régional le plus faible de jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation et de formation a été enregistré dans la région de la capitale lituanienne, Sostinės regionas, avec 1,9 %

En 2018, la part des jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation et de formation était inférieure à l’objectif stratégique de 10,0 % dans près de la moitié (120 sur 257) des régions NUTS pour lesquelles des données sont disponibles (comme indiqué par les teintes de bleu de la carte 3). Certains des taux les plus faibles étaient concentrés dans l’est de l’Europe: parmi les 23 régions enregistrant des taux inférieurs à 5,0 % (bleu foncé), on dénombre sept régions polonaises, quatre régions tchèques et les deux régions croates et slovènes.

La carte 3 montre également que les régions autour des capitales avaient tendance à enregistrer certains des taux les plus faibles de jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation et de formation en 2018. C’était le cas pour chacun des États membres de l’est mentionnés précédemment, les régions autour de leurs capitales enregistrant des taux inférieurs à 5,0 %; s’y ajoutaient les régions entourant les capitales de l’Irlande, de la Grèce et de la Lituanie. La part relativement faible de jeunes décrochant prématurément dans les régions entourant des capitales peut s’expliquer, entre autres, par un plus grand choix de programmes éducatifs, un plus large éventail de possibilités sur le marché du travail et dans l’éducation ou la formation, ou encore un niveau d’études plus élevé chez les parents.

En 2018, les taux régionaux les plus faibles de jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation et de formation dans l’ensemble de l’UE ont été enregistrés dans les régions suivantes:

  • trois régions entourant des capitales dans l’est de l’Europe — Sostinės regionas en Lituanie (1,9 %), Praha en Tchéquie (2,7 %) et Warszawski stołeczny en Pologne (2,7 % aussi; données de 2015);
  • la région côtière/insulaire de Jadranska Hrvatska en Croatie (2,5 %).

Les régions entourant les capitales belge et allemande étaient atypiques dans la mesure où elles ont toutes deux enregistré des taux de jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation et de formation supérieurs à leurs moyennes nationales respectives. En 2018, la part de jeunes ayant décroché prématurément dans la Région de Bruxelles-Capitale/Brussels Hoofdstedelijk Gewest était de 10,7 % (contre une moyenne nationale de 8,6 % pour l’ensemble de la Belgique), tandis que la part de jeunes ayant décroché prématurément à Berlin s’élevait à 13,6 % (contre une moyenne nationale de 10,3 %). Une analyse plus approfondie révèle que Berlin présentait le troisième taux régional le plus élevé de jeunes ayant décroché prématurément en Allemagne, seules Koblenz (13,9 %) et Bremen (14,6 %) enregistrant des pourcentages plus élevés.

Bon nombre des régions de l’UE qui présentaient les taux les plus élevés de jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation et de formation étaient concentrées dans des régions insulaires et/ou périphériques, où il est probable qu’un nombre disproportionné d’étudiants doivent quitter leur domicile s’ils souhaitent suivre un programme ou une formation particuliers de l’enseignement supérieur, ce qui explique une concentration plus élevée de jeunes décrochant prématurément. Seules trois régions de l’UE recensaient plus d’un quart de jeunes âgés de 18 à 24 ans considérés comme des décrocheurs, à savoir:

  • la région insulaire portugaise, Região Autónoma dos Açores (28,3 %);
  • la région autonome espagnole, Ciudad Autónoma de Melilla (29,5 %);
  • la région française ultrapériphérique de la Guyane (31,0 %).
Carte 3: Jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation et de formation, 2018
(en pourcentage de la population âgée de 18 à 24 ans, par région NUTS 2)
Source: Eurostat (edat_lfse_16)

Les régions néerlandaises de Groningen et Utrecht présentaient, avec 4,1 %, les taux régionaux les plus faibles de jeunes ne travaillant pas et ne suivant ni études ni formation,

La part des jeunes âgés de 18 à 24 ans ne travaillant pas et ne suivant pas d’études ni de formation (NEET) peut être exprimée par rapport au total de la population de la même tranche d’âge (18 à 24 ans). Il convient de noter que le numérateur inclut les jeunes sans emploi ainsi que les jeunes qui sont économiquement inactifs pour des motifs autres que l’éducation ou la formation (par exemple, parce qu’ils prennent soin d’un membre de leur famille, font du bénévolat ou voyagent, sont malades ou ont un handicap). Le taux de NEET est l’un des indicateurs utilisés dans le cadre du tableau de bord du socle européen des droits sociaux.

Après avoir culminé à 17,2 % en 2012, lors de la crise économique et financière mondiale, le taux de NEET dans l’UE a baissé pendant six années consécutives pour atteindre 13,7 % en 2018. La baisse de 0,9 pp entre 2016 et 2017 était la diminution la plus importante sur un an au cours de cette période, et elle a été suivie d’une autre baisse, de 0,6 pp, entre 2017 et 2018. Le taux de NEET oscillait entre 5,4 % aux Pays-Bas et 24,9 % en Italie; la répartition était inégale dans la mesure où seuls huit États membres ont enregistré des taux supérieurs à la moyenne de l’UE, tandis que 20 États membres présentaient des taux inférieurs.

La carte 4 montre la répartition régionale des taux de NEET pour les régions de niveau NUTS 2: en 2018, les taux les plus faibles (comme indiqué par le ton le plus clair sur la carte) étaient principalement concentrés dans une grande partie de la Tchéquie, de l’Allemagne et des Pays-Bas. Au total, le taux de NEET était inférieur à 7,5 % dans 42 régions de l’UE:

  • les 12 régions des Pays-Bas (y compris Groningen et Utrecht, qui ont toutes deux enregistré un taux de NEET de 4,1 % en 2018 — le pourcentage le plus faible de l’UE);
  • six des huit régions de Tchéquie (les exceptions étant Moravskoslezsko et Severozápad);
  • 16 régions d’Allemagne.

Les huit autres régions présentant un taux de NEET inférieur à 7,5 % comprenaient cinq régions entourant des capitales, à savoir celles de Bulgarie, du Danemark, de Lituanie, de Pologne et de Slovénie, ainsi que deux régions d’Autriche (il convient de noter que les données relatives à Westösterreich concernent une région de niveau NUTS 1) et la Prov. Vlaams-Brabant en Belgique. En effet, il est fréquent, dans la plupart des États membres de l’UE, de constater que les régions autour des capitales présentaient des taux relativement faibles de jeunes ne travaillant pas et ne suivant pas d’études ni de formation. À cet égard, les régions des capitales belge et allemande étaient atypiques, puisqu’elles présentaient les taux régionaux les plus élevés pour chacun de leurs territoires respectifs — Région de Bruxelles-Capitale/Brussels Hoofdstedelijk Gewest (16,6 %, à comparer à une moyenne nationale de 11,5 %) et Berlin (12,0 % contre 8,1 % pour la moyenne nationale).

À l’autre extrémité du classement, les taux de NEET les plus élevés de l’UE ont été enregistrés dans deux régions ultrapériphériques françaises, le pourcentage de jeunes ne travaillant pas et ne suivant pas d’études ni de formation atteignant 41,2 % à La Réunion et culminant à 46,6 % en Guyane; ces pourcentages étaient plus de 10 fois supérieurs aux taux les plus faibles de Groningen et Utrecht.

Une autre tendance visible dans certains États membres de l’ouest de l’Union est le fait que les anciens bastions industriels soient caractérisés par certains des taux de NEET les plus élevés sur leurs territoires. Par exemple, trois des taux les plus élevés en Belgique ont été enregistrés dans la Province de Liège, dans la Province de Namur et dans la Province de Hainaut, tandis que des taux relativement élevés ont été enregistrés dans les régions françaises de Champagne-Ardenne, Nord-Pas-de-Calais et Picardie, et dans les régions britanniques de West Midlands, West Wales and the Valleys, Merseyside et Northumberland and Tyne and Wear.

Carte 4: Jeunes ne travaillant pas et ne suivant pas d’études ni de formation (NEET), 2018
(en pourcentage de la population âgée de 18 à 24 ans, par région NUTS 2)
Source: Eurostat (edat_lfse_22)

Niederbayern en Allemagne affichait le taux d’emploi le plus élevé de jeunes diplômés, avec 98,2 %

Accroître l’employabilité des jeunes fait partie intégrante de la stratégie «Éducation et formation 2020». À cette fin, un indicateur de référence a été établi en ce qui concerne le taux d’emploi des jeunes âgés de 20 à 34 ans qui avaient terminé leurs études au cours de l’une des trois années précédentes et obtenu au minimum un diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (ci-après dénommés «jeunes diplômés»): l’objectif est d’au moins 82 %.

Partant d’un taux relativement faible de 75,4 % en 2013 (enregistré au lendemain de la crise économique et financière mondiale), le taux d’emploi des jeunes diplômés dans l’UE-28 a enregistré cinq hausses annuelles consécutives, dont la dernière a atteint 1,4 pp. En 2018, le taux d’emploi des jeunes diplômés s’élevait à 81,6 %; ainsi, il n’était que légèrement (0,4 pp) inférieur au niveau de référence du cadre stratégique «Éducation et formation  2020».

Le taux d’emploi des jeunes diplômés était supérieur au niveau de référence du cadre stratégique «Éducation et formation  2020» dans une majorité (17) des États membres de l’UE en 2018, s’inscrivant dans une fourchette qui allait de 90 % à Malte, en Allemagne et aux Pays-Bas à moins des trois cinquièmes des jeunes diplômés en Italie (56,5 %) et en Grèce (55,3 %).

Une analyse régionale plus détaillée est présentée sur la carte 5: elle montre qu’en 2018, le taux d’emploi des jeunes diplômés était égal ou supérieur au taux de référence de 82 % dans trois cinquièmes des régions de niveau NUTS 2 pour lesquelles des données sont disponibles. Il a notamment atteint 90 % ou plus dans 75 régions de niveau NUTS 2 (comme indiqué par le ton de bleu le plus foncé). Celles-ci étaient concentrées dans une grande partie de la Tchéquie, de l’Allemagne, des Pays-Bas, de l’Autriche et de la Suède, la région de Niederbayern dans le sud-est de l’Allemagne (qui est frontalière de la Tchéquie et de l’Autriche) enregistrant le taux d’emploi régional de jeunes diplômés le plus élevé, avec 98,2 %.

En revanche, le taux d’emploi des jeunes diplômés était inférieur à un tiers dans quatre régions de l’UE:

  • trois d’entre elles se trouvaient dans le sud de l’Italie: Basilicata (31,4 %), Calabria (31,3 %) et Sicilia (27,3 %);
  • une se trouvait en Grèce centrale: Sterea Ellada (31,8 %; données peu fiables).
Carte 5: Taux d’emploi des jeunes diplômés, 2018
(en pourcentage de la population âgée de 20 à 34 ans ayant obtenu au moins un diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire et ayant quitté le système d’éducation et de formation au cours de l’une des trois années précédentes, par région NUTS 2)
Source: Eurostat (edat_lfse_33)

Apprentissage tout au long de la vie

L’apprentissage tout au long de la vie (ou l’enseignement et la formation tout au long de la vie) vise à améliorer les connaissances, les aptitudes, les compétences et/ou les qualifications d’une personne pour des raisons personnelles, sociales et/ou professionnelles. Au cours de la vie active, il est de plus en plus nécessaire de développer les connaissances existantes et d’en acquérir de nouvelles qui sont pertinentes pour un emploi spécifique ou qui offrent de nouvelles perspectives de carrière. Dans ce contexte, l’enquête sur les forces de travail (EFT) de l’UE fournit des informations sur la part de la population adulte âgée de 25 à 64 ans qui a suivi des études ou une formation formelles ou non formelles (au cours des quatre semaines précédant l’enquête). Cet indicateur de la participation des adultes à l’apprentissage (l’enseignement et la formation) fait partie du tableau de bord pour le suivi des avancées réalisées en ce qui concerne le socle européen des droits sociaux, et il fait également partie du cadre stratégique «Éducation et formation  2020»: l’objectif est de porter la participation des adultes à au moins 15 % d’ici 2020. Il convient de noter que l’étude sur l’éducation des adultes (EEA) d’Eurostat fournit une mesure plus détaillée de l’apprentissage des adultes (elle s’appuie sur une période de référence complète de 12 mois). Toutefois, la taille des échantillons n’est pas suffisante pour effectuer une analyse relative aux régions de niveau NUTS 2.

En 2018, un neuvième (11,1 %) de la population adulte de l’UE-28 avait participé à une action d’éducation et de formation. Ce chiffre représentait une légère augmentation par rapport à l’année précédente (0,2 pp) et il s’agissait de la troisième année consécutive au cours de laquelle le taux de participation augmentait légèrement. Toutefois, le taux de participation des adultes à l’apprentissage restait encore passablement éloigné de son objectif de référence de 15 %.

Huit États membres de l’UE avaient déjà atteint l’objectif de référence de 15 % en 2018 en ce qui concerne le taux de participation des adultes à l’apprentissage, les taux les plus élevés étant enregistrés dans les États membres nordiques — le Danemark (23,5 %), la Finlande (28,5 %) et la Suède (29,2 %). En revanche, la participation des adultes était inférieure à 5 % en Grèce, en Slovaquie, en Croatie, en Bulgarie et en Roumanie; ce dernier pays a enregistré le taux de participation le plus faible, avec 0,9 %.

La participation des adultes à l’apprentissage était supérieure à 15 % dans chaque région du Danemark, des Pays-Bas, de Finlande et de Suède

La participation des adultes à l’apprentissage était supérieure au niveau de référence du cadre stratégique «Éducation et formation  2020» dans environ un quart des régions de niveau NUTS 2 pour lesquelles des données sont disponibles (comme indiqué par les tons de bleu sur la carte 6). La répartition de ces régions dans les États membres de l’UE était très homogène, reflétant probablement l’organisation d’initiatives en matière d’éducation et de formation au niveau national (plutôt que régional): des taux de participation d’au moins 15 % ont été enregistrés dans chaque région du Danemark, des Pays-Bas, de Finlande et de Suède, ainsi qu’en Estonie et au Luxembourg (qui constituent chacun une seule région à ce niveau d’analyse).

Il ressort d’une analyse plus détaillée que le taux le plus élevé en 2018 a été enregistré à Helsinki-Uusimaa (la région autour de la capitale de la Finlande), où près d’un tiers (32,2 %) des adultes âgés de 25 à 64 ans avaient participé à l’éducation et à la formation. Venaient ensuite cinq régions qui, ensemble, couvraient la moitié sud de la Suède; parmi celles-ci, le taux le plus élevé à été enregistré à Sydsverige (30,4 %).

Le ton de jaune le plus foncé sur la carte 6 indique les régions dans lesquelles le taux de participation pour l’éducation et la formation des adultes était inférieur à 5,0 %; en faisaient notamment partie toutes les régions de Bulgarie, de Croatie et de Roumanie ainsi que toutes les régions de Grèce et de Slovaquie sauf une (les exceptions étant les régions des capitales, Attiki et Bratislavský kraj). Les taux les plus faibles ont été enregistrés en Roumanie, où les huit régions présentaient des taux de participation des adultes à l’apprentissage inférieurs à 1,5 % en 2018; les taux les plus faibles (0,7 %) ont été enregistrés dans quatre régions différentes (Nord-Vest, Centru, Sud-Est et Sud-Vest Oltenia). Les seules autres régions de l’UE à enregistrer des taux de participation inférieurs à 1,5 % étaient les régions bulgares de Severozapaden et Severoiztochen et la région grecque de Sterea Ellada.

Carte 6: Participation des adultes à l’éducation et à la formation, 2018
(en pourcentage de la population âgée de 25 à 64 ans ayant suivi des études ou une formation formelles ou non formelles au cours des quatre semaines précédant l’enquête, par région NUTS 2)
Source: Eurostat (trng_lfse_04)

Source des données pour les graphiques et les cartes

Excel.jpg Éducation et formation au niveau régional (en anglais)

Sources des données

La structure des systèmes éducatifs variant d’un pays à l’autre, il est indispensable, pour assurer la comparabilité des données, de disposer d’un cadre pour la collecte, la compilation et la présentation des statistiques régionales, nationales et internationales en matière d’éducation. Ce cadre est la classification internationale type de l’éducation (CITE). La CITE 2011 a été adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO en novembre 2011 et constitue la base des statistiques présentées dans cet article.

Pour en savoir plus:

Classification internationale type de l’éducation (CITE 2011)

La majeure partie des statistiques européennes en matière d’éducation est collectée dans le cadre d’un exercice commun auquel participent l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU-UNESCO), l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et Eurostat, et qui est souvent appelé «exercice de collecte de données UOE». Les données sur les inscriptions au niveau régional sont collectées séparément par Eurostat. La collecte de données UOE est principalement fondée sur des sources administratives fournies par les ministères de l’éducation ou les autorités statistiques nationales. Les périodes de référence sont l’année civile pour les données sur les diplômés et l’année scolaire/universitaire (c’est l’année civile au cours de laquelle l’année scolaire/universitaire s’achève qui est retenue comme référence) pour toutes les autres données non monétaires.

Pour en savoir plus:

site web de l’UNESCO-ISU

L’enquête sur les forces de travail de l’UE fournit des données sur les jeunes ayant quitté prématurément le système d’éducation et de formation, le pourcentage de jeunes ne travaillant pas et ne suivant pas d’études ni de formation (NEET), le pourcentage de la population par niveau d’éducation atteint, les taux d’emploi des jeunes diplômés et des informations relatives à l’éducation et à la formation des adultes. Elle couvre la population totale des personnes âgées de 15 ans et plus vivant dans des ménages privés, et est actualisée deux fois par an, les informations pour chaque nouvelle année de référence étant mises à disposition au printemps de l’année suivante. Il convient de noter que les données de l’enquête sur les forces de travail selon le niveau d’éducation atteint pour l’Estonie et l’Autriche subissent un changement de niveau (une rupture de série) en 2014.

Pour en savoir plus:

Enquête sur les forces de travail (EFT) de l’UE (en anglais)

Section dédiée sur l’éducation et la formation: méthodologie

Contexte

Chaque État membre de l’Union est responsable de sa propre politique d’éducation et de formation. Toutefois, l’Union soutient les mesures nationales et aide ses États membres à relever les défis communs en matière d’éducation et de formation grâce à la méthode ouverte de coordination: en effet, l’UE offre une tribune où discuter de certaines questions d’actualité (par exemple le vieillissement de la population, les déficits de compétences ou la concurrence à l’échelle mondiale) et donne également aux États membres la possibilité d’échanger des bonnes pratiques.

Le cadre «Éducation et formation 2020» est une politique européenne clé dont les quatre objectifs communs sont les suivants: faire de la mobilité et de l'apprentissage tout au long de la vie une réalité; améliorer la qualité et l’efficacité de l’éducation et de la formation; favoriser l’équité, la cohésion sociale et la citoyenneté active; et encourager la créativité et l’innovation, y compris l’esprit d’entreprise. Dans cette optique, huit critères de référence de l’UE ont été établis, dans le but de garantir que les objectifs du cadre stratégique «Éducation et formation 2020» soient atteints. En 2015, un bilan relatif à la mise en œuvre du cadre stratégique «Éducation et formation 2020» a été réalisé. Il a permis d’établir six nouveaux domaines prioritaires pour la coopération européenne, à savoir:

  • promouvoir l’éducation et la formation tout au long de la vie en mettant l’accent sur les acquis d’apprentissage, pour favoriser l’employabilité, l’innovation, une citoyenneté active et le bien-être;
  • une éducation inclusive et la promotion des compétences civiques;
  • une éducation et une formation ouvertes et innovantes;
  • un soutien aux enseignants, aux formateurs, aux responsables d’établissement et aux autres membres du personnel éducatif;
  • la transparence et la reconnaissance des compétences et des qualifications pour faciliter l’apprentissage et la mobilité de la main-d’œuvre;
  • des investissements durables, la qualité et l’efficacité des systèmes d’enseignement et de formation.

La politique de cohésion de l’UE investit dans les compétences et les aptitudes des citoyens, qui sont cruciales pour garantir la compétitivité à long terme de l’Europe et sont un vecteur de cohésion sociale en aidant tous les citoyens à tirer parti d’emplois plus nombreux et de meilleure qualité. Le Fonds social européen (FSE) et le Fonds européen de développement régional (FEDER) soutiennent des activités conçues pour:

  • moderniser les systèmes d’éducation et de formation, notamment par des investissements dans les infrastructures éducatives;
  • réduire le décrochage scolaire;
  • promouvoir un meilleur accès à une éducation de qualité pour tous;
  • améliorer l’accès à l’apprentissage tout au long de la vie;
  • renforcer les systèmes d’éducation et de formation professionnels.

Pour en savoir plus:

https://ec.europa.eu/education/policies/european-policy-cooperation/et2020-framework_fr Éducation et formation – Coopération politique européenne (cadre «Éducation et formation 2020»)]

Rapport conjoint 2015 du Conseil et de la Commission sur la mise en œuvre du cadre stratégique pour la coopération européenne dans le domaine de l’éducation et de la formation («Éducation et formation 2020») — Nouvelles priorités pour la coopération européenne en matière d’éducation et de formation

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Statistiques régionales de l’éducation (t_reg_educ)
Participation à l’éducation et à la formation (t_educ_part)
Résultats de l’éducation et de la formation (t_educ_outc)
Niveau d’études supérieur, tranche d’âge 30-34 ans, par sexe et région NUTS 1 (tgs00105)
Niveau d’études supérieur, tranche d’âge 25-64 ans, par sexe et région NUTS 2 (tgs00109)
Jeunes ayant quitté prématurément l’éducation et la formation, par sexe et région NUTS 1 (tgs00106)


Statistiques régionales de l’éducation (reg_educ)
Statistiques régionales de l’éducation – CITE 2011 (reg_educ_11)
Participation à l’éducation et à la formation (educ_part)
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Jeunes, par statut au regard de l’éducation et de l’emploi (y compris jeunes sans emploi et ne suivant ni éducation ni formation - NEET) (edatt0)
Jeunes ayant quitté prématurément l’éducation et la formation (edatt1)
Statut au regard de l’emploi des jeunes par années depuis l’achèvement du plus haut niveau d’éducation (edatt2)
Conditions de vie (ilc_lv)
Structures de garde d’enfants (ilc_ca)
Modules ad hoc de l’EU-SILC (ilc_ahm)
2016 - Accès aux services (ilc_ats)


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Les cartes peuvent être explorées de manière interactive dans le Eurostat’s statistical atlas (en anglais) [voir le user manual (en anglais)].

Le présent article fait partie de la publication phare annuelle d’Eurostat — l’Annuaire régional d’Eurostat.