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Archive:Statistiques sur la biodiversité

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Données de décembre 2014. Données plus récentes: Informations supplémentaires Eurostat, Principaux tableaux et Base de données.


Graphique 1: Superficie terrestre protégée, 2013
- Source: Eurostat (env_bio1)
Graphique 2: Superficie terrestre protégée – suffisance des sites, 2012 (1)
(%) - Source: Eurostat (env_bio1)
Graphique 3: Superficie marine protégée, 2013 (1)
(en milliers de km²) - Source: Eurostat (env_bio1)
Graphique 4: Indices des oiseaux communs, UE, 1990-2012 (1)
(indice agrégé d’estimations des tendances démographiques pour un groupe sélectionné d’espèces d’oiseaux nicheurs, 1990 = 100) - Source: Eurostat (env_bio3)

La biodiversité, contraction de l’expression «diversité biologique», reflète le nombre, la variété et la variabilité des organismes vivants, y compris l’espèce humaine. Dans la mesure où les êtres humains sont tributaires des richesses naturelles de notre planète pour leur alimentation, leur énergie, leurs matières premières, leur air et leur eau, qui rendent la vie possible et sont le moteur des économies et des sociétés, la plupart des commentateurs s’accordent à dire qu’il est impératif que les humains cherchent à éviter la perte de biodiversité, étant donné qu’une réduction ou une perte de biodiversité peut compromettre non seulement l’environnement naturel, mais aussi les objectifs économiques et sociaux.

Les défis liés à la préservation de la biodiversité ont donné à cette question une portée internationale. Le présent article examine deux indicateurs de la biodiversité dans l’Union européenne (UE), à savoir les zones protégées (zones terrestres et maritimes) et les populations d’oiseaux.

Principaux résultats statistiques

Les habitats

Des zones protégées pour la préservation de la biodiversité sont proposées par les États membres dans le cadre de la directive «Habitats» de l’Union européenne. En 2013, quelque 758 000 km² de la superficie terrestre de l’ UE-28 avaient été proposés comme zones à protéger au titre de la directive «Habitats», soit environ 18 % de l’ensemble de la superficie terrestre. Ces derniers chiffres révèlent que la proportion de la superficie terrestre de l’Union qui était protégée a augmenté de 4 points de pourcentage par rapport à 2010.

Les chiffres pour les États membres de l’Union montrent que la proportion de la superficie terrestre qui était protégée en vertu de la directive «Habitats» en 2013 allait de 38 % en Slovénie, 37 % en Croatie et 34 % en Bulgarie à moins de 10 % de la superficie totale du Royaume-Uni et du Danemark— voir le graphique 1.

La plus grande zone terrestre protégée, en valeur absolue, se trouvait en Espagne (137 000 km² en 2013). La superficie couverte en Espagne était près de deux fois supérieure à la deuxième plus grande zone protégée, qui s’étendait sur quelque 69 000 km² en France. La Roumanie, l’Allemagne, l’Italie, la Suède et la Pologne ont chacune fait état de 54 à 61 000 km² de superficie terrestre protégée.

Il est généralement considéré que les zones terrestres protégées couvrent suffisamment la plupart des régions biogéographiques des États membres de l’Union. Le graphique 2 analyse la suffisance des sites couverts par la directive «Habitats», en indiquant dans quelle mesure la directive a été appliquée pour les différents habitats/différentes zones couverts et le nombre d’espèces protégées. Sur la base de cette mesure, il a été considéré que les zones terrestres couvertes dans l’UE-27 couvrent suffisamment 87 % des espèces et des habitats (en d’autres termes, 13 % des espèces et habitats étaient considérés comme étant menacés). La suffisance des sites couverts par la directive «Habitats» s’élevait à 95 % ou plus dans dix États membres et a atteint 100 % en Irlande et en Hongrie. Dans les 14 autres États membres (aucune donnée n’est disponible pour la Croatie), la suffisance des sites s’établissait aux alentours de 70 à 95 %, avec des taux inférieurs en Lituanie (63 %), en Slovaquie (51 %) et à Chypre (44 %).

En plus des zones terrestres protégées, on comptait en 2013 quelque 252 000 km² de zones marines protégées dans l’UE-28. Près d’un tiers de ce total — 74 000 km² ou 29,4 % — se situait dans les eaux côtières baignant le Royaume-Uni. Les eaux protégées françaises, allemandes et danoises représentaient ensemble tout juste plus du tiers de la superficie marine protégée de l’UE-28 — voir le graphique 3.

Les oiseaux

L’indice des oiseaux communs couvre 163 espèces d’oiseau différentes présentes dans l’ensemble de l’Union européenne. Cet indice a diminué de 12 % entre 1990 et 1998, après quoi la population des espèces d’oiseaux communs est, d’après les estimations, restée relativement stable (mises à part de modestes augmentations du nombre d’oiseaux en 2001 et 2004). On estime qu’en 2012, la population d’oiseaux communs dans l’Union était inférieure d’environ 11 % à son niveau de 1990.

Entre 1990 et 2000, on a observé une tendance générale à la baisse de la population des espèces d’oiseaux présentes sur les terres agricoles et dans les forêts de l’Union européenne. Cette tendance s’est poursuivie tout au long de 2012 pour les oiseaux communs des milieux agricoles et a engendré un déclin relativement marqué (ces populations d’oiseaux ont diminué de 27 % en tout entre 1990 et 2012). Une part importante de ces pertes peut être attribuée aux changements intervenus dans l’utilisation des sols et dans les pratiques agricoles. Alors que les populations d’oiseaux communs des habitats forestiers dans l’Union avaient diminué de 20 % entre 1990 et 2000, on a plutôt assisté à une augmentation de ces populations durant la période 2000-2012 (une augmentation totale de 16 %).

Sources et disponibilité des données

Les habitats

Des données annuelles sur les zones terrestres et marines protégées sont disponibles au titre de la directive «Habitats» (92/43/CEE) du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages. Cette directive protège plus de 1 000 espèces animales et végétales et plus de 200 types d’habitats (par exemple, des types particuliers de forêts, de prairies et de marais), qui sont considérés comme revêtant une importance européenne. Elle a conduit à la création d’un réseau de sites protégés qui sont proposés par les États membres comme zones spéciales de conservation. Il est à noter qu’il peut y avoir, au niveau national, des zones protégées supplémentaires, qui ne sont pas couvertes par la directive «Habitats».

La proportion de zones protégées est un indicateur qui mesure le respect, par chaque État membre, de son obligation de protéger les habitats et les espèces qui sont typiques dans les grandes régions biogéographiques de l’Union. L’indice de suffisance mesure les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la directive «Habitats». Il indique la proportion d’habitats et d’espèces par région biogéographique et par pays qui sont considérés comme étant suffisamment représentés dans la liste des sites proposés par les États membres, par rapport au nombre d’espèces et d’habitats figurant sur les listes de référence des types d’habitats et des espèces de l’ensemble des régions biogéographiques dressées par l’Union européenne.

Les oiseaux

Au niveau de l’Union européenne, la conservation des oiseaux sauvages est couverte par une directive du Conseil (79/409/CEE) du 2 avril 1979 (souvent appelée «directive "Oiseaux"»). Les oiseaux sont considérés comme une variable très représentative de la biodiversité et de l’intégrité de l’écosystème, car ils se situent en général près du sommet de la chaîne alimentaire, ils ont un habitat étendu et peuvent se déplacer lorsque leur environnement devient défavorable. Ils réagissent par conséquent aux changements survenus dans leur habitat.

Les indicateurs «oiseaux» présentés dans le présent article mesurent l’évolution des populations d’oiseaux. Ils sont conçus pour rendre compte des changements moyens globaux survenus dans les niveaux de population des oiseaux communs afin de refléter la santé et le fonctionnement de l’écosystème dans lequel ils vivent. L’indice d’abondance des populations d’oiseaux communs est un indice agrégé d’estimations démographiques pour un groupe sélectionné d’espèces d’oiseaux communs (l’année de référence étant 1990 ou la première année au cours de laquelle chaque État membre est entré dans le système). Les indices sont calculés séparément pour chaque espèce, puis combinés pour créer un indicateur européen multi-espèces en établissant une moyenne des indices à l’aide d’une moyenne géométrique basée sur des pondérations équivalentes pour chaque espèce (plutôt que des proportions fondées sur l’abondance de chaque espèce).

L’indice de l’Union européenne repose sur les données de 20 États membres (les données pour la Grèce, Chypre, la Croatie, la Lituanie, le Luxembourg, Malte, la Roumanie et la Slovénie ne sont pas disponibles), qui proviennent d’enquêtes nationales annuelles sur les oiseaux nicheurs et sont transmises dans le cadre du système paneuropéen de surveillance des oiseaux communs (PECBMS). Ces données sont considérées comme un bon indicateur pour l’ensemble de l’Union.

Trois indices différents sont présentés:

  • oiseaux communs des milieux agricoles (39 espèces);
  • oiseaux communs des habitats forestiers (33 espèces);
  • toutes les espèces d’oiseaux communs (163 espèces).

Dans les deux premières catégories, les espèces d’oiseaux dépendent fortement des milieux agricoles ou des habitats forestiers pendant la saison de nidification et pour leur alimentation. Les deux groupes englobent les espèces migratoires et les espèces sédentaires. L’indice agrégé englobe les espèces agricoles et forestières ainsi que d’autres espèces communes qui sont généralistes, c’est-à-dire qui vivent dans de nombreux habitats différents ou sont particulièrement adaptées à la vie dans les villes.

Contexte

De nombreux éléments de l’environnement naturel sont des biens publics (c’est-à-dire sans valeur marchande ni prix). La perte de la biodiversité peut donc souvent passer inaperçue dans les systèmes économiques. L’environnement naturel apporte toutefois un ensemble d’éléments immatériels tels que le plaisir esthétique que l’on éprouve en observant des paysages et la vie sauvage, ou les possibilités de loisirs. Afin de protéger cet héritage pour les générations futures, l’Union européenne s’efforce d’encourager des politiques dans tout un éventail de domaines afin de garantir que la biodiversité est protégée grâce au développement durable, entre autres, de l’agriculture, des paysages ruraux et urbains, de la fourniture d’énergie et des transports.

La stratégie de l’Union européenne en faveur de la biodiversité repose sur la mise en œuvre de deux directives essentielles: la directive «Habitats» (directive 92/43/CEE) du 21 mai 1992 et la directive «Oiseaux» (directive 79/409/CEE) du 2 avril 1979. La mise en œuvre de ces directives a nécessité l’établissement d’un réseau de sites écologique européen cohérent, appelé «Natura 2000» (en anglais). Fin décembre 2013, Natura 2000 comptait quelque 26 400 sites et couvrait une superficie terrestre de 788 000 km² (et un total de 27 300 sites pour une superficie d’un peu plus d’un million de km² avec les sites marins), où les espèces animales et végétales ainsi que leurs habitats étaient protégés. L’établissement du réseau Natura 2000 peut être considéré comme le premier pilier de la conservation des habitats naturels et l’Union cherche à étendre Natura 2000 au cours des prochaines décennies. Par ailleurs, la législation de l’Union prévoit également des mesures afin de créer un deuxième pilier au moyen de régimes stricts de protection de certaines espèces animales (par exemple, le renard arctique et le lynx ibérique sont tous deux gravement menacés d’extinction).

En 1998, l’Union européenne a adopté une stratégie en faveur de la biodiversité. Quatre plans d’action portant sur la protection des ressources naturelles, l’agriculture, la pêche et la coopération économique et l’aide au développement ont été arrêtés au titre de cette stratégie en 2001.

En mai 2011, la Commission européenne a adopté la communication intitulée «La biodiversité, notre assurance-vie et notre capital naturel - stratégie de l’UE à l’horizon 2020» [COM(2011) 244 final], qui a pour but d’enrayer la perte de biodiversité et la dégradation des services écosystémiques dans l’Union d’ici à 2020. La perte de biodiversité est considérée comme un immense défi dans l’Union européenne, où environ une espèce sur quatre est actuellement menacée d’extinction et 88 % des stocks halieutiques sont surexploités ou significativement appauvris. Six objectifs principaux et 20 actions ont été définis pour atteindre ce but. Les six objectifs sont les suivants:

  • mettre pleinement en œuvre la législation de l’Union relative à la nature afin de protéger la biodiversité;
  • mieux protéger les écosystèmes et utiliser davantage l’infrastructure verte;
  • encourager une agriculture et une sylviculture plus durables;
  • mieux gérer les stocks halieutiques;
  • contrôler plus étroitement les espèces allogènes envahissantes;
  • renforcer la contribution de l’Union à la lutte contre la perte de biodiversité au niveau mondial.

Cette stratégie s’inscrit dans le droit fil de deux engagements pris en mars 2010:

  • l’objectif prioritaire à l’horizon 2020 – enrayer la perte de biodiversité et la dégradation des services écosystémiques dans l’Union européenne d’ici à 2020, assurer leur rétablissement dans la mesure du possible et renforcer la contribution de l’Union à la prévention de la perte de biodiversité;
  • la vision à l’horizon 2050, qui prévoit que, d’ici à 2050, la biodiversité de l’Union et les services écosystémiques qui en découlent, c’est-à-dire son capital naturel, doivent être protégés, évalués et adéquatement rétablis pour leur valeur intrinsèque afin qu’ils continuent de contribuer au bien-être de l’homme et à la prospérité économique et afin d’éviter des changements catastrophiques liés à la perte de biodiversité.

La stratégie est également conforme aux engagements mondiaux pris à Nagoya (Japon) en octobre 2010, dans le cadre de la convention sur la diversité biologique, où les dirigeants mondiaux ont adopté un ensemble de mesures afin de lutter contre la perte de biodiversité au niveau mondial au cours des dix années à venir. À la date de rédaction (décembre 2014), 92 parties avaient signé ce protocole des Nations unies et 32 pays l’avaient ratifié.

Voir aussi

Informations supplémentaires Eurostat

Publications

Principaux tableaux

Biodiversité (t_env_biodiv)
Suffisance des sites désignés au titre de la directive «Habitats» de l’UE (tsdnr210)
Indice des oiseaux communs (tsdnr100)

Base de données

Biodiversité (env_biodiv)
Zones protégées pour la biodiversité - la directive «Habitats» (env_bio1)
Indice des oiseaux communs des champs (env_bio2)
Indices des oiseaux communs par type d’estimation (agrégat UE) (env_bio3)
Prises de poissons sur les stocks en dehors des limites biologiques de sécurité: État des stocks de poissons gérés par l’UE dans l’Atlantique du Nord-Est (env_biofish1)

Source des données pour les tableaux et graphiques (MS Excel)

Autres informations

Liens externes