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Archive:Statistiques sur l'économie et la société numériques - entreprises

Données extraites en avril 2017. Données plus récentes: Informations supplémentaires Eurostat, Principaux tableaux et Base de données. La version française de cet article a été archivée en juillet 2018.
Graphique 1: Entreprises accédant à l’internet au moyen d’une connexion à large bande fixe et entreprises possédant un site web, UE-28, 2011–2016
(en % des entreprises)
Source: Eurostat (isoc_ci_it_en2) et (isoc_ciweb)
Graphique 2: Entreprises utilisant les médias sociaux, par type de média social, UE-28, 2013 et 2016
(en % des entreprises)
Source: Eurostat (isoc_cismt)
Graphique 3: Entreprises utilisant les réseaux sociaux, 2013 et 2016
(en % des entreprises)
Source: Eurostat (isoc_cismt)
Graphique 4: Entreprises possédant un site web et payant pour diffuser de la publicité sur l’internet, 2016
(en % des entreprises)
Source: Eurostat (isoc_cismt) et (isoc_ciweb)
Graphique 5: Entreprises utilisant des services d’informatique en nuage, 2014 et 2016
(en % des entreprises)
Source: Eurostat (isoc_cicce_use)
Graphique 6: Entreprises utilisant des services d’informatique en nuage, par finalité, UE-28, 2014 et 2016
(en % des entreprises)
Source: Eurostat (isoc_cicce_use)
Graphique 7: Entreprises ayant recruté ou tenté de recruter des spécialistes des TIC, avec ou sans difficultés, 2015
(en % des entreprises)
Source: Eurostat (isoc_ske_itrcrn2)
Graphique 8: Entreprises où les fonctions liées aux TIC sont assurées par des fournisseurs externes ou le personnel interne, UE-28, 2015
(en % des entreprises)
Source: Eurostat (isoc_ske_fct)
Graphique 9: Entreprises réalisant des ventes en ligne et chiffre d’affaires réalisé grâce à ces ventes, UE-28, 2008–2015
(en % des entreprises, en % du chiffre d’affaires)
Source: Eurostat (isoc_ci_eu_en2)
Graphique 10: Entreprises recevant des commandes en ligne, 2015
(en % des entreprises)
Source: Eurostat (isoc_ec_eseln2)
Graphique 11: Chiffre d’affaires réalisé grâce aux ventes en ligne, par type de commande, 2015
(en % du chiffre d’affaires total)
Source: Eurostat (isoc_ec_evaln2)

Cet article présente des statistiques récentes sur plusieurs aspects de l’économie et de la société numérique dans l’Union européenne (UE), en particulier l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) par les entreprises.

Les progrès accomplis dans le développement de l’économie numérique sont considérés comme indispensables pour améliorer la compétitivité de l’économie de l’UE. Les TIC sont devenues rapidement une partie intégrante du mode de fonctionnement des entreprises: en effet, leur large utilisation influe profondément sur la manière dont sont gérées les entreprises et touche de multiples aspects, comme la façon dont elles organisent leur communication interne, partagent leurs informations avec des partenaires commerciaux ou communiquent avec leurs clients.

Cet article présente des statistiques récentes sur l’utilisation de l’internet par les entreprises, notamment la connexion fixe à haut débit, la vitesse de connexion, l'utilisation des médias sociaux et la présence sur l’internet (sous la forme d'un site web, d'une page d’accueil ou d’annonces publicitaires), suivies de données concernant l’utilisation de l’informatique en nuage (au niveau de l’infrastructure en nuage ou des logiciels). L'utilisation généralisée des TIC sur le lieu de travail a accru la demande de spécialistes des TIC, et cet article fournit également des informations sur leur recrutement, en particulier les difficultés rencontrées par certaines entreprises pour pourvoir les postes vacants. En lien avec ce sujet, le recours à fournisseurs externes ou au personnel interne pour réaliser diverses tâches liées aux TIC est analysé. L’article fournit enfin des informations sur le commerce électronique, qui continue de se développer dans plusieurs secteurs.

Principaux résultats statistiques

La présence des entreprises sur l’internet

Entreprises connectées à l’internet

En 2016, la grande majorité (92 %) des entreprises de l’UE-28 comptant au moins 10 salariés utilisait une connexion fixe à haut débit pour accéder à l’internet (voir le graphique 1). Ce pourcentage est resté entre 92 et 93 % au cours des trois dernières années, ce qui suggère que l’adoption de cette technologie est proche de sa valeur maximale. La quasi-totalité des entreprises étant désormais connectées à l’internet, l’attention des décideurs politiques s’est dernièrement tournée vers le niveau d’adoption des connexions mobiles à l’internet (étant donné que les entreprises équipent de plus en plus leur personnel avec des ordinateurs portables, des smartphones et d’autres appareils mobiles) et vers la vitesse des connexions fixes à haut débit.

Les connexions à l’internet rapides enregistrent une croissance relativement modeste

En 2016, environ un quart (28 %) des entreprises dans l’UE-28 possédaient une vitesse de connexion à l’internet se situant entre 2 Mb/s et 10 Mb/s, une proportion similaire mais légèrement plus faible d’entreprises (26 %) disposant d’une vitesse de connexion se situant entre 10 Mb/s et 30 Mb/s. Environ un cinquième (19 %) des entreprises possédaient une vitesse de connexion située entre 30 Mb/s et 100 Mb/s. Comme le montre le graphique 1, le pourcentage d’entreprises utilisant des connexions à moindre vitesse a chuté au cours de périodes successives entre 2011 et 2016, tandis que le pourcentage d’entreprises utilisant des connexions plus rapides a augmenté, bien qu’à un rythme relativement lent, avec une hausse de 2 ou 3 points de pourcentage chaque année.

L’utilisation des TIC peut entraîner d’importantes modifications dans la manière dont les entreprises sont gérées, l’adoption de solutions basées sur les TIC dans les processus économiques est souvent désignée par le terme générique d’«activités économiques en ligne» («e-business»). Le graphique 1 présente des informations relatives à l’un des types d’activités économiques en ligne les plus basiques menés par les entreprises, à savoir la gestion d’un site web ou d'une page d’accueil. En 2016, plus de trois quarts (77 %) des entreprises de l’UE-28 ont accordé de l’importance à leur visibilité sur l’internet et disposaient soit d’un site web, soit d’une page d’accueil. Cette proportion était huit points de pourcentage plus élevée qu’en 2011, lorsque 69 % des entreprises disposaient d’un site web ou d’une page d’accueil. Bien que le taux de croissance de la proportion d’entreprises disposant d'un site web ou d'une page d’accueil ait ralenti, à hauteur de 1 à 2 points de pourcentage pour les années présentées dans le graphique 1, certaines entreprises accordent de plus en plus d'importance à leur présence sur l'internet, comme le démontre le développement de fonctionnalités en ligne de plus en plus complexes comme les ventes électroniques, le suivi des commandes, la personnalisation de produit et/ou les liens vers les médias sociaux.

Entreprises utilisant les médias sociaux

Au cours des dix dernières années, les pages web statiques ont été peu à peu abandonnées au profit d’applications web s’appuyant sur les données des utilisateurs. Les entreprises ont non seulement adhéré progressivement à cette nouvelle génération d’applications web dynamiques, mais ont aussi adopté de nouveaux comportements. Celles possédant un site web ont cherché à renforcer leur présence sur l’internet en exploitant ces possibilités et ont, par exemple, intégré les médias sociaux dans leur mode de fonctionnement, ainsi qu’utilisé ces outils pour organiser leur communication interne et leurs interactions avec les clients.

En 2016, quelque 45 % des entreprises dans l’UE-28 utilisaient les médias sociaux. Cette proportion a augmenté à un rythme relativement rapide, avec une progression de 15 points de pourcentage entre 2013 et 2016. Le terme «médias sociaux» fait référence aux applications basées sur l’internet comme, par exemple, les réseaux sociaux, les blogs, les sites de partage de contenu multimédia ou les wikis. La plupart des entreprises qui utilisent les médias sociaux le font pour promouvoir leur image de marque ou commercialiser des produits, afin d’atteindre le public le plus large possible

Les blogs d’entreprises sont des sites web mis à jour régulièrement, jusqu'à plusieurs fois par jour, avec des postes contenant du texte, des images, des fichiers audio ou des vidéos. Les blogs peuvent être utilisés au sein d’une entreprise ou pour communiquer avec des tiers, tels que les clients, les partenaires commerciaux ou d’autres organisations. Un wiki est un site web qui permet en principe à plusieurs utilisateurs de créer et de modifier sur un mode collaboratif des pages web reliées entre elles, en utilisant un navigateur internet. Les plateformes de communication basées sur le système wiki peuvent être ouvertes à tout le monde ou réservées à un réseau ou une communauté de collaborateurs spécifiques.

Les réseaux sociaux sont la forme la plus populaire de média social parmi les entreprises

Les quatre catégories de médias sociaux les plus fréquemment utilisés sont présentées dans le graphique 2. En 2015, plus de deux cinquièmes (42 %) des entreprises de l’UE-28 ont utilisé les réseaux sociaux, quelque 15 % d’entre elles ont utilisé des sites internet de partage de contenu multimédia, et une proportion similaire d’entreprises (14 %) ont utilisé des blogs et microblogs. La part des entreprises utilisant des outils de partage de connaissances fondés sur un wiki était nettement inférieure et s’établissait à 5 %. À l’inverse, entre 2013 et 2016, l’utilisation des réseaux sociaux a connu une croissance plus rapide que celle de tout autre média social, de 14 points de pourcentage, alors que les sites partage de contenu multimédia et les blogs et microblogs ont enregistré une croissance moins marquée (de 4 points de pourcentage).

En 2016, la moitié de l’ensemble des entreprises utilisait les réseaux sociaux dans neuf États membres, cette part atteignant les 70 % à Malte. Bien que l’utilisation des réseaux sociaux ait connu une progression plus rapide que celle de tout autre type de média social entre 2013 et 2016, des écarts importants existaient entre les États membres de l’UE (voir le graphique 3). Dans un peu plus de la moitié (15) des États membres, l'utilisation des réseaux sociaux dans les entreprises a augmenté à un rythme au moins aussi rapide que la moyenne de l’UE-28 (14 points de pourcentage). Ce groupe de 15 États membres comprend les neufs États membres où plus de la moitié des entreprises utilisaient les réseaux sociaux. Les progressions les plus rapides de l’utilisation des réseaux sociaux par les entreprises entre 2013 et 2016 ont été enregistrées à Chypre et au Danemark (+ 26 points de pourcentage dans les deux pays), suivis par la Finlande (23 points). En revanche, la proportion d’entreprises utilisant les réseaux sociaux en Bulgarie n’a augmenté que de 1 point de pourcentage au cours de la même période pour atteindre 31 %, bien que cinq États membres aient enregistré des taux moins élevés (30 % ou moins en 2016), à savoir la République tchèque, la Slovaquie, la Roumanie, la Lettonie et la Pologne.

L'utilisation de la publicité sur l’internet par les entreprises

L’internet fait à présent partie intégrante de la communication mondiale entre commerçants, annonceurs et clients. Pour de nombreux consommateurs, les sites web sont devenus la principale source d'informations et c’est souvent sur ces sites qu'ils cherchent à acquérir des biens ou des services. Par conséquent, de nombreuses entreprises ont renforcé leur présence en ligne et modifié leurs pratiques publicitaires afin que les clients actuels et potentiels reçoivent des nouvelles, des publicités et des promotions dont le contenu leur est pertinent et significatif.

Comme nous l’avons déjà relevé, plus de trois quarts (77 %) des entreprises dans l’UE-28 possédaient un site web en 2016, tandis qu’un quart d’entre elles (25 %) payait pour diffuser de la publicité sur l’internet. En termes généraux, dans les États membres où la part d’entreprises possédant un site web était élevée, la part d’entreprises payant pour diffuser de la publicité sur l’internet l’était également, le contraire étant également vrai (voir le graphique 4). Malte formait l’exception, car la part d’entreprises ayant payé pour diffuser de la publicité sur l’internet y était particulièrement élevée (46 %) par rapport à la proportion globale d’entreprises possédant un site web. À l’inverse, la part d’entreprises ayant payé pour diffuser de la publicité sur l’internet était relativement faible au Portugal, en Slovénie, en Italie et en France.

Utilisation des services d'informatique en nuage

En principe, l’informatique en nuage comprend deux composantes, une infrastructure en nuage et des logiciels. La première fait référence aux ressources matérielles nécessaires pour soutenir les services en nuage fournis et comprend généralement des serveurs, des espaces de stockage et des réseaux. La deuxième composante fait référence aux applications logicielles et à la puissance de calcul nécessaires au fonctionnement des logiciels professionnels fournis par des tiers via l’internet.

L’informatique en nuage peut être considérée comme une évolution technologique de l’informatique basée sur un serveur: le nuage (l’internet) fonctionne comme un énorme serveur en réseau, ce qui permet aux entreprises (et à d’autres utilisateurs) d’utiliser ces services grâce à l’internet en utilisant des appareils à prix relativement bas, comme des ordinateurs de bureau ou des appareils portables. Le principal avantage pour les utilisateurs est qu'il n’est alors plus nécessaire d’investir des sommes importantes dans le développement et la maintenance de leur propre structure informatique et de leurs propres logiciels. Aux fins de l’enquête sur l’utilisation des TIC et du commerce électronique au sein des entreprises à partir desquelles les données présentées dans les graphiques 5 et 6 ont été collectées, les quatre caractéristiques suivantes des services d'informatique en nuage ont été définies:

  • les services sont fournis à part des serveurs des fournisseurs;
  • libre-service à la demande (les utilisateurs peuvent demander des ressources informatiques sans aucune interaction humaine avec le fournisseur de services);
  • élasticité de la fourniture (les capacités doivent pouvoir être facilement augmentées ou diminuées en fonction de la demande); et
  • services payants.

L’informatique en nuage est de plus en plus utilisée dans les grandes entreprises

Bien que presque toutes les entreprises dans l’UE-28 aient eu accès à l’internet en 2016, seul un peu plus d'un cinquième (21 %) d’entre elles utilisaient l’informatique en nuage. Les grandes entreprises (comptant au minimum 250 salariés) étaient davantage susceptibles d’avoir recours aux services d’informatique en nuage, ce qui était le cas de 45 % d’entre elles en 2016, contre 29 % de moyennes entreprises (50 à 249 salariés) et 19 % de petites entreprises (10 à 49 salariés).

La part d’entreprises dans l’UE-28 utilisant des services en nuage n’a que légèrement augmenté entre 2014 et 2016, passant de 17 à 19 %. Toutefois, cette légère hausse reflétait principalement une hausse similaire (2 points de pourcentage) du nombre très élevé de petites entreprises. Au cours de la même période, cette part a augmenté de 5 points de pourcentage pour les moyennes entreprises et de 10 points de pourcentage pour les grandes entreprises.

D’importantes différences ont été observées entre les États membres de l’UE au niveau de l'utilisation de l'informatique en nuage. Dans les États membres nordiques, plus de deux cinquièmes des entreprises utilisaient l’informatique en nuage, cette proportion frôlant les trois cinquièmes (57 %) en Finlande. À l’inverse, moins de 10 % des entreprises utilisaient l’informatique en nuage en Grèce, en Lettonie, en Pologne, en Bulgarie et en Roumanie. Si l'on compare l’incidence de l’utilisation de l’informatique en nuage en 2016 et en 2014, les hausses les plus fortes en points de pourcentage ont été enregistrées à Malte et au Royaume-Uni, qui ont tous deux connu une augmentation de 11 points de pourcentage.

Les services d'informatique en nuage les plus utilisés étaient les services de stockage de courriers électroniques et de fichiers

Les deux services d’informatique en nuage les plus utilisés dans l’UE-28 étaient le stockage de courriers électroniques et de fichiers au format électronique. Près de trois cinquièmes des entreprises utilisant l’informatique en nuage y avaient recours (voir le graphique 6). Un peu plus d’un cinquième des entreprises utilisant l’informatique en nuage le faisaient pour héberger leurs propres bases de données (44 %) et pour avoir accès à des logiciels de bureautique (41 %), tandis que seul un tiers des entreprises (32 %) l’utilisaient pour des logiciels financiers et comptables. L’informatique en nuage était également utilisée pour des services plus avancés, plus d’un quart (27 %) des entreprises y ayant recours pour accéder à des logiciels de gestion des relations avec les clients. En outre, plus d'un cinquième (21 %) des entreprises utilisant l’informatique en nuage l’ont fait pour disposer d’une puissance de calcul afin de faire fonctionner leur propre logiciel.

Les différents types de services d'informatique en nuage dans l’UE-28 (présentés dans le graphique 6) ont été plus largement utilisés en 2016 qu’en 2014, à l’exception du service de courriel, dont la part est restée relativement stable. En termes de points de pourcentage, la hausse la plus forte était celle de l’utilisation de l’informatique en nuage pour le stockage de fichiers, qui a enregistré une augmentation de 9 points de pourcentage entre 2014 et 2016. En termes relatifs, c’est l’utilisation de l’informatique en nuage pour les logiciels de gestion des relations avec les clients qui a connu la progression la plus rapide, étant donné que la part des entreprises utilisant l’informatique en nuage ayant eu recours à ce service a augmenté de plus d’un quart.

Spécialistes des TIC

Recrutement de spécialistes des TIC

Il est de plus en plus fréquent que les entreprises (en particulier les grandes entreprises) disposent d’une équipe ou d'un département informatique. Les solutions fondées sur les TIC nécessitant des spécialistes pour assurer le développement, l'adaptation, la maintenance ou la gestion des systèmes informatiques peuvent inclure: les solutions web pour les sites d’entreprises et le commerce électronique; la planification des ressources des entreprises; la gestion de la chaîne d'approvisionnement; les applications de gestion de la relation avec les clients (GRC); ou l’utilisation de services d'informatique en nuage. Pour les données présentées dans les graphiques 7 et 8, les spécialistes des TIC sont définis comme des personnes dont la mission principale tourne autour des TIC et qui sont capables d’assumer un large éventail de tâches liées aux systèmes informatiques d’entreprises.

Un cinquième (20 %) des entreprises dans l’UE-28 employaient des spécialistes des TIC en 2016, une proportion qui est restée plus ou moins inchangée entre 2012 et 2016. En 2015 [1], environ 9 % des entreprises de l’UE-28 ont recruté ou ont tenté de recruter du personnel pour occuper des postes nécessitant une expertise en matière de TIC, tandis que 5 % des entreprises ont indiqué qu’il était difficile de pouvoir les postes nécessitant une telle expertise. Ces chiffres sont cependant faussés par le grand nombre de petites entreprises composant la population d’entreprises comptant au moins 10 salariés. Plus de deux cinquièmes (41 %) des grandes entreprises ont recruté ou ont tenté de recruter du personnel pour des postes nécessitant une expertise en matière de TIC en 2015, tandis que 20 % d’entre elles ont signalé avoir eu des difficultés à pourvoir de tels postes. En revanche, ces parts étaient respectivement de 16 % et 6 % pour les moyennes entreprises, respectivement de 6 % et 2 % pour les petites entreprises.

C’est en République tchèque et en Slovénie que les entreprises étaient les plus susceptibles de signaler des difficultés lors du recrutement de spécialistes des TIC

La proportion d’entreprises recrutant des spécialistes des TIC reflète, entre autres, les différences entre les États membres au niveau: de la taille et de la structure des entreprises; des spécialisations industrielles; de la tendance à externaliser différentes fonctions au sein de l’entreprise. Par rapport à la moyenne de l’UE (9 % des entreprises en 2015), les parts les plus élevées d’entreprises ayant recruté ou tenté de recruter du personnel pour des postes nécessitant une expertise en matière de TIC ont été enregistrées à Malte (15 %), en Espagne, au Luxembourg et au Royaume-Uni (13 % dans chacun de ces pays).

En 2016, parmi ces entreprises, le ratio entre celles ayant rencontré des difficultés pour recruter et celles n’en ayant pas rencontré était le plus faible en Espagne, en Roumanie et en Grèce. Dans ces États membres, ainsi qu’au Royaume-Uni, à Chypre, au Portugal, en Italie, en Pologne, les entreprises n’ayant pas rencontré de difficultés pour recruter des spécialistes des TIC étaient au moins deux fois plus nombreuses que les entreprises ayant rencontré des difficultés pour ce faire. La Slovénie et la République tchèque ont elles connu la situation inverse, les entreprises ayant rencontré des difficultés pour pourvoir de tels postes y étant deux fois plus nombreuses que les entreprises n’ayant pas rencontré de difficultés.

Exécution des fonctions liées aux TIC dans les entreprises

La solution alternative au recrutement de spécialistes des TIC est d’externaliser la fourniture de services dans ce domaine. Le graphique 8 indique la mesure dans laquelle les entreprises dans l’UE-28 ont assuré les fonctions liées aux TIC elles-mêmes (en interne) ou ont eu recours à des fournisseurs externes en 2015 [2]. Le graphique présente la situation pour l’ensemble des entreprises et la situation pour les grandes entreprises concernant les sept fonctions/tâches spécifiques ayant été examinées.

L’externalisation des opérations liées aux TIC est moins fréquente dans les grandes entreprises

La moitié (50 %) de toutes les entreprises de l’UE-28 ont eu recours à des fournisseurs externes pour assurer les opérations liées aux TIC, tandis que dans un peu moins d'un cinquième (19 %) des entreprises, ces dernières étaient principalement assurées en interne. Le reste des entreprises n’avaient pas de position claire, car l’une ou plusieurs des opérations étaient dénuées de pertinence. L'inverse était vrai pour les grandes entreprises dans l’UE-28. La part d’entre elles assurant ces fonctions en interne étant deux fois plus élevée (44 %) que la moyenne pour toutes les entreprises (19 %) et une part beaucoup moins élevée (28 %) avait recours à des fournisseurs externes.

Lorsque l'on analyse les données en fonction du type d’opérations pour lesquelles des compétences en matière de TIC étaient nécessaires, on s’aperçoit qu’en 2015, c’est la maintenance de l’infrastructure des TIC que les entreprises de l’UE-28 ont le plus externalisée (57 %), suivie de près par les fonctions liées à la sécurité et à la protection des données (53 %), le développement de solutions web (50 %) et les fonctions de support pour les solutions web (49 %). La part des entreprises utilisant leurs propres employés n’était supérieure à la part d’entreprises ayant recours à des fournisseurs externes (45 % contre 39 %) que pour une seule des fonctions examinées, à savoir les fonctions de support pour les logiciels de gestion (comme les logiciels de traitement de texte ou les tableurs). Toutefois, la situation était assez différente dans les grandes entreprises. Quatre des sept fonctions TIC étaient davantage susceptibles d’être assurées en interne. Pour les trois fonctions restantes, à savoir le développement de solutions web, les fonctions de support pour les solutions web et le développement de logiciels/systèmes de gestion d’entreprise, la part d’entreprises ayant principalement recours à des fournisseurs externes était plus élevée, bien que cette préférence ait été nettement moins marquée pour les grandes entreprises que pour l’ensemble des entreprises.

Entreprises pratiquant le commerce électronique

Aux fins de l’analyse présentée ici, le commerce électronique fait référence aux échanges de biens ou de services sur des réseaux électroniques tels que l’internet. Les commandes en ligne font référence à la réception de commandes par des méthodes spécifiquement conçues à ces fins, par l’intermédiaire soit d’un échange de données informatisé (EDI), soit d’un site internet soit encore d'une application. Les commandes reçues par l’intermédiaire de courriers électroniques saisis manuellement ne sont pas prises en compte.

Le graphique 9 montre que les commandes en ligne représentaient 16 % du chiffre d’affaires total des entreprises de l’UE-28 en 2015 [3], soit un peu moins que les 17 % historiques enregistrés en 2014. Dans l’ensemble, la part des commandes en ligne a augmenté de quatre points de pourcentage entre 2008 et 2015, étant donné qu’elle s'élevait à 12 % au début de la période étudiée.

La part des entreprises de l’UE-28 ayant reçu des commandes en ligne a atteint 20 % en 2015

Un cinquième (20 %) des entreprises dans l’UE-28 ont reçu des commandes en ligne en 2015, soit une hausse de sept points de pourcentage par rapport à 2008. Comme pour beaucoup d’autres indicateurs relatifs à l’utilisation des TIC dans les entreprises, l’incidence des commandes en ligne varie en fonction de la taille de l’entreprise: 42 % des grandes entreprises ont reçu des commandes en ligne en 2015, cette part chutant à 28 % pour les moyennes entreprises et à 18 % pour les petites entreprises, soit moins de la moitié du pourcentage pour les grandes entreprises.

En 2015, le pourcentage d’entreprises ayant reçu des commandes en ligne s'élevait à 10 % ou moins en Lettonie, en Bulgarie et en Roumanie, tandis qu'il atteignait 25 % ou plus aux Pays-Bas, en Belgique, en République tchèque, en Suède, en Allemagne et au Danemark, et atteignait son maximum (30 %) en Irlande.

Une proportion élevée d’entreprises recevant des commandes en ligne ont utilisé un site web ou une application pour leurs transactions. Toutefois, le chiffre d’affaires réalisé grâce aux ventes via des messages de type EDI était supérieur à celui réalisé grâce aux ventes via un site web

Les entreprises recevant des commandes en ligne peuvent être divisées en deux catégories de base: celles recevant des commandes en ligne par l’intermédiaire d'un site web ou d'une application (ventes via un site web) et celles recevant des commandes par l’intermédiaire de messages de type EDI. Bien qu'une proportion bien plus élevée (16 %) d’entreprises utilisaient un site web pour réaliser des ventes en ligne en 2015 plutôt que des messages de type EDI (7 %), la part des ventes via un site web dans le chiffre d’affaires total réalisé par les entreprises dans l’UE-28 était relativement faible. Elle était en effet de 5 % en 2015, contre 11 % pour les ventes via des messages de type EDI (voir le graphique 11).

En termes relatifs, l’écart entre le chiffre d’affaires réalisé grâce aux ventes via des messages de type EDI et celui réalisé grâce aux ventes via un site web était le plus prononcé en Slovénie, où les premières étaient 6,5 fois supérieures aux deuxièmes en 2015. En Autriche, en Slovaquie, en République tchèque, en Finlande (données de 2014), en Italie et en Bulgarie, les ventes via des messages de type EDI représentaient une part du chiffre d’affaires total au moins trois fois supérieure à celle des ventes via un site web. À l’inverse, dans les États membres baltes et en Grèce, la part des ventes via un site web dans le chiffre d’affaires total était supérieure à celle des ventes via des messages de type EDI.

Sources et disponibilité des données

La rapidité de l’évolution technologique dans les domaines liés à l’internet et à d’autres nouvelles applications des TIC représente des défis en matière de statistiques. De ce fait, ce domaine a considérablement évolué, les outils statistiques ayant été adaptés pour répondre aux nouvelles demandes de données. En effet, les statistiques dans ce domaine sont réévaluées chaque année afin de répondre aux besoins des utilisateurs et de tenir compte de la rapidité des évolutions technologiques.

Les informations présentées dans cet article reposent sur les résultats d’une enquête communautaire sur l’utilisation des TIC et du commerce électronique dans les entreprises menée en 2016. Les statistiques ont été obtenues grâce à des enquêtes menées par les autorités statistiques nationales auprès des entreprises. Les résultats de cette enquête annuelle sont utilisés pour évaluer comparativement les développements induits par les TIC, à la fois en suivant l’évolution des variables clés au fil du temps et en examinant plus en détail d’autres aspects à un moment donné.

Initialement axée sur les questions de commerce en ligne, d’accès à l’internet et de connectivité, cette enquête a été étendue à un éventail d’autres sujets (l’informatique en nuage, les médiaux sociaux et la connexion mobile à l’internet, les spécialistes des TIC et l’externalisation des fonctions liées aux TIC, par exemple).

Couverture

L'unité statistique d'observation est l’entreprise, telle que définie dans le règlement (CEE) nº 696/93. L’enquête annuelle sur l’utilisation des TIC dans les entreprises prend en compte les entreprises ayant au moins 10 salariés.

Sa portée se limite aux entreprises dont l’activité principale relève des sections C à N de la NACE Rév. 2, à l’exclusion de la section K et de la division 75 mais incluant le groupe 95.1: industrie manufacturière production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’eau, assainissement et gestion des déchets; construction; commerce de gros et de détail, réparation d’automobiles et de motocycles; transports et entreposage; hébergement et restauration; information et communication; activités immobilières; activités spécialisées, scientifiques et techniques (à l’exception des activités vétérinaires); activités de services administratifs et de soutien; et réparation d’ordinateurs et d’équipements de communication.

Les données collectées peuvent être analysées selon la taille de l’entreprise (définie en fonction du nombre de salariés), les données étant présentées pour les petites entreprises (10 à 49 salariés), les moyennes entreprises (50 à 249 salariés) et les grandes entreprises (250 salariés ou plus).

Les données sont organisées dans la base de données en ligne d’Eurostat voir Informations supplémentaires Eurostat, Principaux tableaux et Base de données ci-dessous selon l’année durant laquelle l’enquête a été réalisée. La majorité des données font référence à la situation au début de l’année durant laquelle l’enquête a été menée, soit le début de l’année 2016 pour l’enquête menée en 2016. Toutefois, les données relatives aux spécialistes des TIC, aux fonctions liées aux TIC assurées par le personnel interne ou des fournisseurs externes et au commerce électronique font référence à l’année précédant l’année de l’enquête, soit 2015 pour l’enquête menée en 2016.

Contexte

En mai 2015, la Commission européenne a adopté une digital stratégie pour le marché unique numérique [COM(2015) 192], qui est l’une de ses dix grandes priorités stratégiques. La stratégie est composée de 16 initiatives qui couvrent trois grands piliers: promouvoir un meilleur accès en ligne aux biens et services dans toute l’Europe; concevoir un environnement optimal pour le développement des réseaux et services numériques; s’assurer que l’économie et l’industrie européennes exploitent pleinement l’économie numérique en tant que moteur potentiel de croissance. Dans son programme de travail pour 2017, intitulé «Répondre aux attentes - Pour une Europe qui protège, donne les moyens d'agir et défend» [COM(2016) 710], la Commission européenne propose de faire progresser rapidement les propositions qui ont déjà été présentées et de faire le point des progrès réalisés dans l'achèvement du marché unique numérique.

Les technologies à haut débit sont considérées comme des éléments importants pour mesurer l’accès à l’internet ainsi que son utilisation, car elles offrent aux utilisateurs la possibilité de transférer rapidement des volumes sensibles de données et de maintenir la ligne d’accès ouverte. En effet, la diffusion de ces technologies est considérée comme un indicateur clé pour l’élaboration des politiques relatives aux TIC. Bien que la technologie DSL (lignes d’abonnés numériques) reste la technologie à haut débit la plus répandue dans l’Union, d’autres solutions gagnent du terrain, comme le câble, le satellite, la fibre optique et les boucles locales sans fil.

La Commission européenne travaille sur plusieurs initiatives visant à renforcer les compétences en matière de TIC au sein de la main-d'œuvre, dans le cadre d’un programme plus vaste pour un meilleur renforcement des compétences, l’anticipation de la demande en compétences et la mise en concordance de l'offre avec la demande de compétences. Afin d’augmenter le nombre de spécialistes des TIC, la Commission européenne a lancé une Grand Coalition for Digital Jobs, un partenariat à l’échelle de l’UE qui vise à utiliser les Fonds structurels et d'investissement européens pour pallier les difficultés rencontrées lors du recrutement de spécialistes des TIC.

Le 10 juin 2016, la Commission européenne a adopté un nouveau Skills Agenda for Europe (en anglais) dont l’objectif est de promouvoir un certain nombre d’actions visant à faire en sorte que chaque personne dans l’Union européenne ait accès à la formation adéquate, aux compétences adéquates et au soutien adéquat afin de posséder les compétences requises par un environnement de travail moderne, notamment les compétences numériques.

Voir aussi

Informations supplémentaires Eurostat

Publications

Principaux tableaux

Utilisation des TIC dans les entreprises (t_isoc_e)
Compétences numériques (t_isoc_sk)
Secteur TIC (t_isoc_se)

Base de données

Utilisation des TIC dans les entreprises (isoc_e)
Résumé des agrégats UE (isoc_ci_eu_en2)
Commerce électronique (isoc_ec)
Connexion à l’internet (isoc_ci)
Sites web et l’utilisation des médias sociaux (isoc-cism)
E-business (isoc_eb)
Compétences numériques (isoc_sk)

Section dédiée

Méthodologie / Métadonnées

Source des données pour les tableaux et graphiques (MS Excel)

Liens externes

Références

  1. Les données relatives aux spécialistes des TIC font référence à l’année précédant l’enquête: l’enquête menée en 2016 collectait des données sur les recrutements de spécialistes ayant eu lieu en 2015.
  2. . Les données relatives à l’exécution des fonctions liées aux TIC font référence à l’année précédant l’enquête: l’enquête menée en 2016 collectait des données sur les fonctions liées aux TIC assurées en 2015.
  3. Les données relatives au commerce électronique font référence à l’année précédant l’enquête: l’enquête menée en 2016 collectait des données sur le commerce en ligne effectué en 2015